Les apports de la PNL au coaching de santé 

Les apports de la PNL au coaching de santé 

La modification durable d'un état de santé implique d’intervenir sur les deux facettes d'un même système, d'une part en rétablissant le fonctionnement du corps, et d'autre part en enrichissant les représentations mentales de nouvelles options d’amélioration ou de guérisons. Les méthodologies PNL permettent au coach de santé d’accéder à une communication profonde avec son client, de comprendre l'organisation mentale qui peut limiter le développement d’un nouvel état de santé, et d'aider son clientà se libèrer des causes de stress chroniques.

Le coaching de santé vise l’autonomie d’une personne dans le choix des comportements pouvant contribuer au mieux à sa santé. C’est un processus centré sur la personne plutôt que sur la maladie, qui implique le développement d’une forte relation, et la responsabilité du client dans la détermination de ses objectifs de santé et leur réalisation. Cette définition du coaching de santé prend toute sa valeur quand on sait que la majorité des maladies chroniques peuvent être prévenues par l’adoption d’habitudes comportementales saines (absence de tabagisme, contrôle du poids, exercice et alimentation saine).

Les interventions du coach de santé ne s’adressent pas aux pathologies physiques, mais aux représentations mentales qui y sont nécessairement associées. Les problèmes de santé chroniques résultent de mauvaises habitudes de vie, qui elles-mêmes sont en quelques sorte des compensations aux cicatrices biologiques et psychoaffectives de l’adversité, ces événement vécus comme potentiellement traumatisants du passé. Des recherches de plus en plus nombreuses (9) font le lien entre ces événements du passé (les Adverse Chilhood Events ou ACEs) et l’apparition des maladies chroniques à l’âge adulte. Compte tenu de ces données, il apparaît utopique de vouloir modifier durablement un comportement sans tenir compte de l’histoire individuelle de chacun.

Le coach de santé aide son client à retrouver, accueillir et transformer ces « cicatrices psycho-émotionnelles » qui au quotidien peuvent faire obstacle à l’adoption de nouveaux comportements de santé. Dans le langage de la PNL, nous dirons que le coach de santé aide son client à actualiser et enrichir ses cartes mentales de nouvelles options comportementales, plus en accord avec ses buts de vie. L’intervention du coach de santé se situe en parallèle et en complément de celle des professionnels de santé ; elle s’adresse aux personnes atteintes de maladies chroniques, sans souffrances psychologiques aigues nécessitant l’intervention d’un psychothérapeute, et capables de continuer à poursuivre leur vie au quotidien. 

Après avoir défini le coaching de santé, on peut se demander ce que la PNL peut apporter à cette activité, ce rôle et aussi ce nouveau métier. La guérison est un processus de changement qui nécessite, d’une part la définition d’une intention de santé pour élargir le niveau de conscience de la personne, d’autre part une relation de soutien externe (médicale, famille, coach…) et interne (relation à soi et à ses ressources) pour valider l’intention, accueillir et transformer les obstacles, et enfin la mise en œuvre d’un rituel de changement pour transformer l’intention en une nouvelle réalité. L’approche PNL est-elle à la hauteur de ces défis ? 

La richesse de la PNL réside dans la variété de ses outils et techniques, dans ses stratégies ou méthodologies (relation, motivation, mémorisation, décision, détermination d’un objectif, modélisation…etc.) et surtout sur les postulats qui guident la mise en œuvre des changements. Le point faible de la PNL est certainement lié à la pauvreté des études cliniques validant ses prétentions. 

Les postulats de la PNL systémique appliqués à la santé

Le terme health vient du vieil anglais hal, qui signifie “whole” (entier, tout, intégral). La santé est donc liée au sentiment de vivre une forme d’harmonie et d’intégration d’un état d’être global et entier. Cette vision de la santé invite à passer d’une logique linéaire et rationnelle si présente dans la pensée occidentale, à une logique non-linéaire de la complexité, plus accessible à l’intuition qu’à la raison. La science de la complexité est encore peu abordée dans le monde de la santé. Pourtant l’application des lois scientifiques de la dynamique des systèmes complexes aux questions de santé, de maladie et de guérison, montre qu’elles répondent aux modes de pensée intuitifs des individus et à leur recherche de cohérence, et aussi qu’elles produisent des résultats observables 

L’application des postulats de la PNL systémique à la santé apporte, outre la vision intégrative et évolutive de la santé, de nombreuses manières d’intervenir pour améliorer un processus de santé. L’ensemble des lois de la complexité applicables à la santé se retrouvent selon Robert Dilts dans deux postulats de base de la PNL systémique, à savoir, « la carte n’est pas le territoire » et « le corps et l’esprit sont des processus systémiques. »    

La carte n’est pas le territoire

La carte est la manière dont nous nous représentons la réalité, celle du monde extérieur ou celle de notre corps. Il n'existe pas de carte unique du monde puisque chaque individu construit sa propre carte ou représentation du monde. "La carte n’est pas le territoire" est un des présupposés de la PNL et aussi une phrase empruntée au fondateur de la « sémantique générale » Alfred Korzybski. Les conflits relationnels, qu’ils soient internes ou externes proviennent le plus souvent de la confusion que nous faisons entre la carte (nos représentations) et le territoire (l’évènement). Nos représentations, malgré toutes les omissions, généralisations et distorsions qu’elles peuvent comporter, construisent les cartes mentales qui vont guider nos choix au quotidien. 

1-Nous agissons en fonction de nos perceptions d’une réalité et non pas de la réalité : la perception d’un événement médical peut être différente selon que ce soit celle d’un professionnel de santé, un patient, un économiste de la santé, un chamane, une personne appartenant à une autre culture…etc. Il y a donc plusieurs réalités possibles de ce que l’on nomme santé, maladie, guérison…etc. 

Le diagnostic médical est une carte de la « réalité » définie par la catégorisation et la nominalisation attribuée par les professionnels de santé (Cancer, Alzheimer, Parkinson, etc.) au symptôme ou au syndrome. Le sens donné à la maladie va en retours grandement influencer vos cartes mentales. Le pronostic médical fait aussi appel à des nominalisations ou des omissions comparatives (sévérité, gravité, sans solutions, invalidante, mortalité, morbidité…) pour définir les conséquences de la maladie, à partir des statistiques médicales des personnes qui se sont conformées aux prédictions médicales. Le propre des données statistique est de donner des prévisions sous formes de tendances générales, mais aussi des exceptions en matière de guérison. A chacun de décider de se positionner dans la moyenne générale de la courbe de gauss ou dans les exceptions, sans jamais oublier que vous êtes bien plus qu’une nominalisation ou une omission comparative. 

2- Nous créons nos cartes mentales : notre réalité est construite par notre niveau de conscience et la focalisation de notre attention (santé/bien être ou symptômes/maladies). Si votre maladie occupe tout votre espace mental et votre attention, vous contribuez à entretenir votre problème de santé. La guérison implique une nouvelle carte mentale, avec une redirection de notre attention vers une représentation de ce que nous voulons obtenir en termes de santé, plutôt que de ce qui vous fait souffrir. 

3- Le sens de la communication est dans la réponse obtenue : tout symptôme est une communication, un message (Feedback) à propos d’une relation dysfonctionnelle qui contribuant à créer et maintenir un déséquilibre dans la vie d'une personne. Un symptôme qui persiste mérite d’être accueilli et écouté, (en même temps que soulagé) car il représente une invitation à enrichir nos cartes mentales (ou notre niveau de conscience) à propos des causes ou des conséquences de la maladie. Le symptôme a vocation à disparaître quand son message a été entendu et pris en compte à propos du déséquilibre de vie de l’individu.

4- Nous avons en nous les ressources dont nous avons besoin pour contribuer à notre santé : la source de ces ressources se trouve dans nos souvenirs (expériences du passé, résilience, multiples identités), notre imagination (mémoire du futur) ou un modèle d’excellence en matière de guérison. Nos ressources peuvent également venir de la transformation des obstacles ou croyances limitantes à la réalisation de nos buts de santé. Le sentiment de désespoir, c’est-à-dire l’absence de ressources sur la possibilité d’une guérison, qui peut émerger face à l’annonce d’une maladie et à son pronostic mérite d’être perçu, non pas comme le reflet d’une réalité, mais comme une représentation appauvrie de la situation médicale

5- Plus on a de choix, plus on se donne de chances d’atteindre nos buts de santé : pour maintenir un équilibre (homéostasie), s’adapter et survivre dans des conditions d’adversité (la maladie), un système vivant a besoin d’une dose minimale de flexibilité. Diversifier nos choix de santé implique un état d’esprit ouvert et curieux, afin d’enrichir nos cartes mentales « appauvries » et transformer un sentiment d’impuissance en optimisme. Les choix les plus pertinents sont ceux qui respectent l’écologie interne et externe du système et la nature systémique d’un individu. Lorsque le cadre de référence de la médecine moderne se trouve dans une impasse (« il n’y a plus rien à faire !») il est utile de savoir s’adresser aux ressources du cognitif, des émotions, du spirituel, et de solliciter d’autres cadre de références en matière de santé ou de guérison, par exemple dans les approches dites complémentaires. Le but des nouvelles options est de redonner de l’espoir, de passer de l’impuissance à l’optimisme

5- Nous pouvons changer nos cartes mentales par la modélisation : nous pouvons améliorer notre santé, en nous appuyant sur des stratégies personnelles (par exemple de résilience) qui ont fonctionné dans notre passé, ou en imaginant une stratégie de guérison (en nous créant une histoire de guérison), ou encore en apprenant de ceux qui représentent des «guérisons remarquables », et qui représentent les exceptions aux statistiques médicales. Nous avons plus à apprendre d’eux que de ceux qui sont décédés conformément au pronostic médical.

Le corps et "l’esprit" sont des processus systémiques

L’esprit et le corps sont deux facettes d’une seule et même chose. Les deux ne peuvent pas fonctionner séparément. Relier l'esprit au corps, c'est prendre conscience de la richesse des interactions entre les deux, et des multiples possibilités d’interventions. L'effet placebo représente un exemple des puissantes relations entre le corps et l'esprit. Notre potentiel de guérison se trouve dans les relations entre l’intelligence de l’esprit, du corps, et du vaste monde qui nous entoure et auquel nous somme reliés.

1-Les processus qui organisent notre fonctionnement interne et externe sont de nature systémique :  les aspects somatiques (ou biologiques) et cognitifs (mentaux) d’une personne sont comme les deux facettes d’un même système vivant, deux composantes profondément intriquées l’une dans l’autre et s’influençant mutuellement. Les interactions entre nos atomes, cellules, organes, fonctions physiques, mentales, émotionnelles, spirituelles, s’organisent pour maintenir l’équilibre nécessaire à la réalisation d’une finalité d’adaptation et/ou de développement, malgré les pressions de notre environnement. La santé du système dépend bien plus de la santé de ses inter-réactions que de la seule santé de ses différents éléments. Les pertes de connexions, qu’elles soient internes ou externes peuvent s’exprimer sous forme de symptôme ou de maladies.  Toute modification d‘un élément se répercute sur les autres éléments du système de façon imprévisible. L’infiniment grand, par exemple une expérience spirituelle, peut interagir avec l’infiniment petit (les atomes). L’amélioration ou la disparition d’un symptôme peut résulter d’interventions biologiques, physiques, psychologiques, émotionnelles, énergétiques, spirituelles…etc. Avec le rétablissement des connexions, le symptôme perd sa fonction de messager et peut disparaître.

2- Les systèmes vivants s’auto-organisent pour maintenir un équilibre de santé : les systèmes vivants sont conçus pour s’autoréguler ou s’auto-réparer  afin de pouvoir maintenir leur homéostasie. Divers processus (cicatrisation, protection, inflammation, immunité…etc.) y contribuent. En cas d’impossibilité, le système se réorganise et se transforme autours d’un nouvel équilibre et de nouvelles règles de fonctionnement. Un événement médical dit « grave » peut être le déclencheur d’une réorganisation de la vie de la personne autours de nouveaux buts de vie. 

3- Les interactions au sein d’un système sont organisées en niveaux de processus : le changement d’un comportement (ou symptôme) peut impliquer une modification aux autres niveaux de pensée : celui des stratégies mentales (ou capacités) qui produisent le symptôme ; celui des croyances et valeurs qui peuvent faciliter ou s’opposer à la mise en œuvre des stratégies ; celui d’une identité en mesure d’intégrer ou pas de nouveaux comportement de santé comme expression de qui je veux être (ambition) ou du service que je veux apporter au monde auquel j’appartiens (mission). 
Ce qui est négatif à un niveau de processus (par exemple un symptôme) peut être positif à un autre niveau (par exemple une valeur ou une intention positive). Il est important de séparer le comportement (positif ou négatif selon la situation), de l’identité de la personne (inconditionnellement positive) et de ne pas identifier une personne à sa maladie (il est diabétique ou hypertendu…), car nous ne sommes pas nos maladies. 

4- On ne peut juger un comportement/symptôme en dehors du contexte dans lequel il a pris naissance : le symptôme peut provenir d’un comportement approprié au contexte d’un événement du passé, une incapacité à renoncer dans le présent à des habitudes de vies malsaines, une appréhension du futur, ou le signal d’un changement nécessaire dans la vie de la personne. « Cette maladie a été la chance de ma vie » diront ceux qui ont su tirer parti de leur maladie pour réorganiser leur vie d’une manière plus équilibrée et épanouissante. La signification attribuée à un événement médical peut donc etre recadrée de multiples manières.

Les leviers d’actions pour enrichir les cartes mentales

La PNL n’est pas en soi une médecine, ni un traitement, et ne s’adresse pas aux composantes biologiques de la maladie, ces aspects relevant strictement du domaine des professionnels de santé et de la médecine conventionnelle. Tout symptôme physique ou émotionnel est associé à un vaste champ de représentations mentales subjectives, ce qu’on pourrait appeler un « champ de conscience ». Celui-ci est comme un cube à expansion infinie dont les trois axes seraient : a) l’axe vertical de l’espace de notre activité mentale (ou taille de découpage) symbolisée par les niveaux d’abstraction ou de pensée selon Robert Dilts ; b) l’axe horizontal du temps marqué par les repères du passé, présent et futur ; c) et l’axe horizontal des relations symbolisé par les positions de perception (Soi, autre, observateur, quatrième position). Chaque changement au sein de l’un de ces trois axes impacte notre carte mentale et peut se répercuter sur notre expérience physique.  

Les niveaux de processus de la pensée 

L’environnement de santé : la représentation de l’ensemble des contraintes et opportunités de l’environnement (lieu de vie, voisinage, transports, espaces naturels, pollutions sonores et atmosphériques…etc.) peut faciliter ou limiter l’adoption de nouveaux comportements de santé.  

Les comportements de santé : la représentation que l’on se fait de la pertinence (approprié ou écologie) des actions réalisées dans l’environnement ci-dessus impacte notre santé. Ne pas savoir quel comportement sain adopter peut également impacter notre santé. Par exemple « Ce comportement ne donnera pas l’effet attendu ».  

Les capacités et stratégies de santé : la représentation de la manière de faire quelque chose (le plan, la méthode) se rapporte aux séquences d’actions débouchant sur les comportements de santé souhaité. Nous pouvons savoir ce qui est bon pour notre santé et penser ne pas savoir comment l’obtenir. Une stratégie peut s’acquérir à partir de la modélisation d’expériences personnelles dans d’autres contextes, ou à partir de modèles d’excellence externes.

Les croyances et valeurs : la représentation des permissions (autorisations ou interdictions) que nous nous donnons pour mettre en œuvre des stratégies mentales ou habitudes de vie impacte également notre santé. L’obstacle au déclenchement des stratégies naturelles d’autoréparation se situent souvent au niveau des croyances. 

L’identité et le concept de soi : la représentation des frontières de notre identité (qui suis-je ou qui je ne suis pas ou les conflits identitaires) et de la direction donnée à notre vie (ambition et mission) impactent profondément notre santé. C’est à ce niveau de processus que se situe l’intention de santé « Voilà la personne que je veux vraiment être ». Les changements d’habitudes de vie impliquent parfois une évolution ou une transformation au niveau de l’identité.

L’identité intégrée et la spiritualité : la représentation de ce qui nous connecte au monde auquel nous souhaitons appartenir, au-delà des frontières individuelles de l’identité et de l’égo, et à ce qui donne du sens à notre vie impacte aussi profondément notre santé. Ce niveau de processus est souvent impliqué dans le cas des « guérisons remarquables » car il est source de hauts niveaux d’énergie.

L’expérience du temps 

Toute expérience humaine est codée par rapport au temps. Tout symptôme est associé à une recherche consciente ou inconsciente de significations à propos de ses causes dans le passé, par exemple, « Qu’ais-je fait pour mériter ce problème ? » ; ou à propos de ses conséquences dans le futur « Ma vie est foutue ».  Le sujet relie parfois l’apparition d’un symptôme physique ou émotionnel à des événements du passé (trauma, regrets, honte, culpabilité, colère, ressentiments, abandon, perte…etc.) ou du futur (anxiété, panique) qui sont source de stress chronique. De nombreux problèmes mentaux, cardiovasculaires, métaboliques, immunologiques, relationnels ont pour sources un stress chronique

Lors de l’annonce du diagnostic d’une maladie dite grave, invalidante, mortelle, ou sans solutions thérapeutiques actuelle, la personne peut créer la vision d’une fin de vie ou de l’effondrement de ses projets de vie. Il est capital de distinguer la temporalité du diagnostic en lien avec le présent du symptôme et ses causes dans le passé, de la temporalité du pronostic en lien avec les conséquences futures du symptôme. Le pronostic, exprimé le plus souvent sous forme de statistiques de morbidité et de mortalité est parfois perçu comme une « malédiction » médicale à propos du futur d’un état de santé. Pourtant une personne n’est pas une moyenne ni une statistique.  Seule cette personne peut décider, ce qui n’est pas simple face à l’autorité médicale, sur quelle partie de la courbe de Gaus elle souhaite se situer : les 70-95 % représentant les moyennes, ou les 5 à15 % représentant les exceptions aux prédictions médicales. Dans son ouvrage « Guérir envers et contre tout », le Dr Carl Simonton invitait ses patients à accepter le diagnostic médical et à refuser le pronostic lorsque celui-ci rentrait en conflit avec leur projet de vie. 

L’expérience des relations

Un état de santé peut être influencé par : a) vos propres pensées positives ou négative vous concernant ; b) les pensées des autres à votre propos, par exemple celles de votre famille, les professionnels de santé, vos amis, votre communauté et votre culture ; c) ce que le monde et les personnes que vous ne connaissez pas peuvent penser de votre maladie. C’est dans ce dernier cadre que l’on trouve les guérisons à distance décrites par Lyne McTaggart. Ces différents cadres de référence sont autant de champs d’interventions en cas de maladie. 

L’exploration systémique des cartes mentales 

Les trois dimensions de l’espace mental se retrouvent dans le modèle SCORE de Robert Dilts et Todd Epstein (1987), conçu pour résoudre un problème, quel que soit sa nature et son domaine. Toutes les informations concernant un problème peuvent être regroupées en cinq catégories. Chacune des catégories peut être explorée dans sa verticalité (niveaux de processus) et ses dimensions horizontales (le temps et la relation) pour obtenir une représentation en trois dimensions. 

Fig SCORE sant 

L’état présent comporte le Symptôme et ses Causes

Le symptôme, qu’il soit physique (douleur, gène, intolérance, handicap fonctionnel…), psychologique et émotionnel (anxiété, dépression, colère chronique, deuil, addictions…etc.) est le témoin vérifiable par soi et parfois observable par d’autres d’un dysfonctionnement dans le présent. Dans une approche médicale, le symptôme est soulagé, voire traité ou extirpé chirurgicalement. Dans une approche systémique le symptôme est considéré comme un comportement négatif qui possède une intention positive, c’est-à-dire une communication à propos d’un besoin de rétablir l’équilibre de vie. 

La Cause représente l’événement qui a déclenché et maintient le symptôme. Si dans le modèle médical la cause d’un symptôme est de l’ordre du biologique, dans une approche systémique, la cause peut être multiple et se retrouver dans tous les niveaux de pensée (voir les niveaux logiques de Robert Dilts). La plupart des maladies chroniques sont associées à un événement causal dont la signification s’est cristallisée sous forme de croyance limitante. Le recadrage d’une croyance nécessite implique d’en définir l’intention positive et d’en trouver de nouvelles expressions.

L’état désiré comporte l’Objectif et ses Effets

L’Objectif représente le comportement souhaité à la place du symptôme. C’est souvent le changement comportemental (nutritionnel, relationnel, arrêt du tabac, exercice physique…etc.) attendu par les professionnels de santé et le client. La répétition de ce comportement produit une nouvelle habitude de vie susceptible de modifier durablement un état de santé. 

L’Effet représente les conséquences de l’atteinte des objectifs. 
L’effet positif représente la motivation à agir, qui se situe le plus souvent au niveau des valeurs, des croyances (nouvelles permissions) et de l’intention de santé (identité) à accomplir. L’intention est la direction à partir de laquelle le système biopsychosocial peut s’auto-organiser et s’auto-réparer, du moins si les interférences causales ont été prises en compte. L’intention est expérimentée dans le présent, en première position de perception et au niveau de l’identité. L’intention est bien formulée quand elle touche profondément celui qui la formule comme celui qui accompagne cette personne. 

L’effet négatif se rapporte aux questions écologiques, c’est-à-dire aux conséquences perçues comme négatives du changement de comportement. C’est souvent le facteur qui fait le plus obstacle au changement de comportement, et qui est le moins exploré, et d’autant plus que la personne s’est identifiée (par exemple « je suis un fumeur, je ne suis pas un sportif… ») au comportement négatif à changer. 

La Ressource est ce qui facilite un changement

La ressource est ce qui permet au système de retrouver ou développer un nouvel équilibre, en construisant les connexions indispensables à la dynamique du système. La ressource peut modifier la relation entre la Cause et le Symptôme (changement de croyance), ou la relation entre le Symptôme et l’Objectif (ancrages de ressource, condition de bonne formulation d’objectif), ou enfin entre l’Objectif et l’Effet (hiérarchie de valeur, méta-objectif) afin d’accéder aux sources de motivation (valeur, intention). La ressource se situe nécessairement à un niveau de processus plus large que celui qui a généré le problème. Il ne faut pas confondre ressource et technique. La ressource est comme un médicament, un agent de transformation. La technique est le moyen de rendre la ressource disponible (seringue, gélule, suppositoire…etc.)

Le SCORE est plus un modèle qu'une technique 

Un modèle permet de réaliser de nombreuses simulations sur la systémique des représentations mentales, afin d'identifier les relations dysfonctionnelles et les relations plus efficaces et appropriées à la résolution d’une problématique de santé. Les simulations du SCORE permettent d'établir les nouvelles connexions qui redonnent un nouvel alignement (ou congruence) au système de pensée. 

Dans une approche biologique et physique des maladies dans laquelle chaque symptôme résulte d’une cause spécifique et aura un effet prévisible, il convient de suivre une procédure préétablie pour l'ensemble des situations médicales. Dans une approche systémique de la santé, un symptôme peut résulter de multiples causes et peut avoir différents effets. Compte tenu des nombreuses composantes en présence, seules les simulations permettent de faire émerger les causes et les solutions. Il est évident que ces deux approches, celle de la médecine moderne centrée sur la maladie et celle de l’approche systémique centrée sur la personne, doivent coexister et se compléter, pour le plus grand bénéfice de la personne en souffrance. 

Le processus de guérison selon la PNL systémique 

La santé est la capacité à s’adapter et à se prendre en charge face à des événements physiques, psycho-émotionnels et socioculturels (1). Ces capacités sont sous la dépendance du bon fonctionnement de nos multiples mécanismes de feedback internes et externes. Dans une perspective systémique, la santé d’un système vivant vient bien plus de la santé des inter-réactions entre ses différents éléments, que de la santé de ses éléments. Les pertes de connexions se traduiront par des dysfonctionnements et l’apparition de maladies. « Écoutez les murmures de votre corps, avant qu’ils ne deviennent des cris » La fonction du symptôme est de nous alerter à propos de la perte de liens importants dans le maintien de l’équilibre d’un individu. Toujours dans cette perspective systémique, la guérison consiste à rétablir les interactions nécessaires à l’activation du processus naturel d’autoréparation du corps, du mental et de l’esprit.  La guérison n’est alors pas considérée comme une simple disparition des symptômes ou un retour à une normalité de la vie avant la maladie, mais comme une transformation de la conscience et du rapport à la maladie et à la santé. En fonction des situations médicale, il en résultera une meilleure acceptation de la maladie en la rendant plus supportable, une meilleure qualité de vie, ou une transformation importante du mode de vie de la personne avec une disparition des symptômes.

Pour activer les réponses souhaitées, le processus de guérison nécessite un fort investissement du malade et une forte relation de soutien. Pour Robert Dilts, le processus de guérison repose sur trois éléments de base : une intention, une relation de soutien et un rituel. 

1) Une intention de guérison pour élargir le niveau de conscience 

L’intention donne une direction à nos pensées, anticipe ce que nous souhaitons obtenir et guide nos comportements pour y parvenir, et développe la détermination à agir d’une certaine manière. L’intention ouvre le niveau de conscience d’une personne, lui permettant de définir son état désiré dans un cadre bien plus large que celui de l’état présent. Une intention exprimée ainsi « je veux plus de créativité, de joie, de santé émotionnelle…», peut se manifester de multiples façons possibles. En dirigeant notre attention dans une direction donnée et en activant les compétences appropriées, l’intention agit comme un filtre cognitif. L’intention est une composante indispensable au processus de guérison. En sa présence, de nombreuses méthodes médicales ou non médicales peuvent fonctionner. En son absence, même les approches les plus sophistiquées peuvent échouer.

L’intention de santé se distingue d’un objectif de santé dans le sens où il ne peut pas y avoir d’échecs dans un processus continu. L’intention se situe bien plus au niveau de l’être qu’au niveau du faire ou de l’avoir. Pour qu’elle puisse se manifester l’intention doit être pleinement incarnée dans le présent. Les choses n’existent que si nous sommes conscients d’être ces choses. « Si vous désirez être en bonne santé dans votre réalité physique, commencez à vous sentir en bonne santé. Et à la seconde même ou le sentiment ‘je suis en bonne santé’ est ressenti, l’entente entre la ‘conscience d’être’ et ’la bonne santé’ s’entendent pour ne faire qu’un » dit le célèbre mystique et guérisseur Neville Goddard

La formulation de cette intention sollicite, selon Robert Dilts, la créativité de notre partie « Rêveur » ou les ressources de l’hémisphère droit de notre cerveau, qui selon Iain McGilchrist, nous aide à nous sentir incarné et interconnecté aux autres, à l’environnement, et d’avoir ainsi une meilleure vue d’ensemble du monde. Cette intention incarnée active les mécanismes d’autoréparation. Pour exister dans le monde, l'intention doit être vue, reconnue et validée par une autre personne. 

2) Une relation de soutien pour dépasser les obstacles

Comme nous l’avons vu, il existe plusieurs niveaux de guérison, celui de la structure de surface des symptômes et de leurs causes biologiques, ou celui de la structure cognitive profonde des causes psychologiques et parfois très anciennes des symptômes. Ce niveau de guérison détermine la profondeur et l'intensité requises par la relation de soutien. La recherche démontre de plus en plus le lien causal entre la survenue des maladies chroniques et des événements douloureux du passé (traumatismes, maltraitances, violences, deuils, abandon…) qui maintiennent un état de stress chronique et affaiblissent le fonctionnement du système immunitaire. Aller à la source de ces événement du passé implique un cadre de protection apporté par une relation de soutien (confiance, empathie et présence) et d’alliance entre le sujet et son coach. Faute de quoi les mécanismes de défense interviendront pour maintenir le statu quo.

Pour la PNL systémique, la guérison au niveau du corps ou du comportement exige moins d'intensité et de profondeur de relation que la guérison au niveau des croyances, de l’identité et de l'esprit. 

Pour Hippocrate, le père de la médecine, la relation thérapeutique était conçue en termes de stratégie d'alliance « L'art de la médecine se compose de trois termes : la maladie, le malade et le médecin. Le médecin est le desservant de l'art. Le malade doit s'opposer à la maladie avec l'aide du médecin ». Cette triade a été appelée « le triangle hippocratique » car la maladie peut être observée à partir du point de vue du médecin et aussi du point de vue du malade. On peut imaginer une véritable intelligence collective issue d’un fertile dialogue entre ces trois parties.

Pour Stephen Gilligan, la maladie permet une pause dans la vie pour redémarrer un nouveau cycle. Travailler avec des maladies graves telles qu'un cancer avancé, implique deux niveaux de relation

a- le premier niveau concerne la relation entre la vie de la personne et sa maladie. Avec l'annonce d'un diagnostic et d'un pronostic, la personne peut s'effondrer en même temps que ses projets de vie. Dans ces circonstances, sa tentation peut être grande de renonncer à son désir de vivre, et cette attitude est bien compréhensible. Il convient alors de dire à la personne que sa priorité est son bien-être immédiat, de vivre l'instant présent, quoi qu'il puisse se passer dans le futur. Si la personne n'est pas prète à entendre l'éventualité d'une guérison, elle sera plus disposée à remplacer un sentiment d'angoisse par celui de bien-être. Le sentiment de calme et bien-être est le prérequi au changement d'état de santé. Comme le terrain fertile est la condition à la croissance d'une plante. Le challenge est d'aider la personne à faire en sorte d'avoir du bien-être et des moments de bonheur chaque jour. La personne doit savoir que quoi qu'il lui arrive dans sa vie, elle peut ressentir chaque jour du bien-être. 

b- le second niveau concerne la relation de la personne avec son "inconscient créatif" par le biais d'une transe générative. On peut ici envisager la possibilité d’une guérison et dire « qui sait ce qui va se passer ? ». Il convient de donner une ouverture en invitant la personne à faire de son mieux et de faire confiance à ce qui peut émerger de cette ouverture avec l'inconscient. Les miracles peuventalors parfois arriver.». Dans une profonde connexion avec ce que Milton Erickson appelait "l'inconscient créatif", nous pouvons réaliser que "les problèmes ne sont pas à craindre, que les blessures sont des ouvertures vers une conscience plus profonde, que les symptômes et autres expressions non rationnelles peuvent être considérés comme des tentatives de guérison naturelles, et que les revers et les défis de la vie sont de grandes opportunités d'apprentissage et de guérison." 

Une relation à soi signifie la capacité à se centrer pour accéder un état de calme et détente et créativité qui facilite le processus d’autoréparation, à se connecter à ses propres sources d’énergie (valeurs, raison d’être, mission), et solliciter l’aide de nos propres guides intériorisés (mentors et sponsors). Une forte relation de soutien externe est également nécessaire pour accueillir ce qui peut nous effrayer en nous (nos ombres), et valider ce qui est en train émerger de la transformation de nos ombres en ressources. La profondeur de la relation entre sujet et coach est en elle-même source de guérison. 

La partie qui interfère avec la réalisation de l’intention ou des objections à la guérison exprimées est selon Robert Dilts, notre partie « Critique ». Cette partie s’exprime dès que nous formulons notre intention. Quand nous imaginons des événements futurs, deux sous-réseaux cérébraux s'activent. L'un se concentre sur la création du nouvel événement, pendant que l'autre évalue si l'événement est positif ou négatif. Cette partie critique négative a souvent juste besoin d’être humanisée, accueillie et comprise, pour se transformer en source de messages et feedbacks constructifs. 

3) Un rituel de guérison pour transformer l’intention en une nouvelle réalité. 

Les rituels représentent la troisième composante de toute forme de guérison. Qu’ils soient religieux, chamaniques, psychothérapeutiques, techniques ou médicamenteux, les rituels ont pour fonction d’établir une connexion entre les différents niveaux de processus, par exemple une connexion entre les comportements et les valeurs. Un rituel consiste en une série d'actions qui symbolisent ou expriment l'intention et la relation. Un rituel est aussi une forme de répétition dans laquelle les étapes ont une signification à la fois pratique et symbolique. Le pouvoir des rituels tient dans leur capacité à stimuler et ancrer les croyances et valeurs chez les individus et les groupes. Les techniques PNL sont en quelque sorte des rituels car elles ont pour but de maintenir la personne dans un état de congruence à propos de ce qu’elle est en train de réaliser. 

Un rituel de santé peut être un comportement nouveau en rapport avec l’alimentation, l’exercice physique, la méditation, la prière…etc. L’important est sa fonction symbolique.  Car le rituel doit refléter de façon sensorielle l’intention de guérison. La réalisation d’un plan d’action précis concernant la pratique quotidienne du rituel sollicite, selon Robert Dilts, la partie « Réaliste » en nous. 

L’alignement de l’intention, de la relation et des rituels active à la fois les blessures et les ressources enfouies dans la structure profonde (l’inconscient) du problème de santé. Cet alignement, qui est indispensable au déclenchement du processus naturel d’autoréparation, nécessite la conscience de notre consentement. Si la technologie médicale externe produit de véritables miracles dans la guérison du symptôme, la véritable source de guérison durable est interne.

Les outils et techniques PNL pour le coach de santé

L’ensemble des outils et techniques PNL peuvent être utiles dans un coaching de santé, pour travailler au mieux avec des personnes dont les enjeux de santé peuvent parfois bouleverser leurs plans de vie. Les coachs de santé sont des experts du changement comportemental. Le coach de santé formé à la PNL possède en plus la compétence à rechercher dans les processus inconscients de la structure profonde les soutiens indispensables aux changements de comportements. La compétence clé du coach de santé, me semble être celle de son regard systémique, ce regard qui permet de percevoir les inter-réactions entre le symptôme et les différents aspects de la vie de son client. La sélection des outils et techniques se fera en fonction des critères propres aux trois composantes essentielles et incontournables de tout changement en termes de santé et de guérison. 

1) Outils et techniques pour définir une intention de santé pour élargir le niveau de conscience

Les outils facilitant « l’enrichissement » de la carte mentale de la personne malade.  
Les conditions de bonne formulation d’un objectif sont utiles pour faciliter le passage du symptôme au comportement de santé souhaité. Cet outil apporte une vision « de surface » de la dynamique mentale. Pour explorer la « structure profonde » de l’expérience humaine, là où se trouvent les buts profonds et inconscients (l’intention de santé) du sujet et ce qui peut interférer avec leur réalisation (les croyances limitantes et conflits internes), le modèle SCORE sera plus certainement plus approprié. Les critères de bonne formulation d’une intention sont différents de ceux utilisés pour l’objectif. L’intention est formulée au niveau des valeurs ou de l’identité, donc trans contextuelle, elle est incarnée et associée à l’activation d’un haut niveau d’énergie. 

Citons également les outils de création d’un chemin de bien-être (Robert Dilts) et de renforcement du pouvoir des croyances soutenant la santé et la longévité
Les outils d’exploration des gains secondaires, des intentions positives du sympôme, et de recadrage de sens du symptôme. 

2) Outils et techniques pour établir une relation de soutien pour dépasser les obstacles

Les techniques facilitant l’établissement du rapport à soi et aux autres (Calibrer, synchroniser, guider) sont utiles. La qualité de relation entre deux personnes peut en elle-même être génératrice de transformations. Une profonde connexion avec son interlocuteur est donc un prérequis au changement, ce qui nécessite un état de détente et de relaxation. 
Les techniques (méditation, relaxation, état coach…etc.) permettant d’accéder à cet état de détente créative seront mise en œuvre avant et pendant l’accompagnement.
Le modèle des mentors de Robet Dilts pour internaliser le soutien 
Les outils d’accueil et de validation du symptôme physique et émotionnel de Stephen Gilligan.  Egalement les modèles de sponsorship de l’identité de Stephen Gilligan  
Les outils permettant de dépasser les obstacles internes à la réalisation de l’intention de santé trouvent ici leur place : 
Les techniques de changement de croyances limitantes (Ré empreinte, pont de croyance, méta structure des croyance, techniques verbales de changement de croyances…etc.) pour lever les inhibitions à l’action.
Les techniques pour gérer les conflits de valeurs ou d’identité, ainsi que les techniques pour travailler avec les pathologies de frontières identitaires qui sont des causes fréquentes, cognitives et non biologiques, de stress chroniques (Deuil, pardon, dépendances…etc.) 

3) Outils et techniques pour installer un rituel de changement

La transformation de l’intention de santé en une nouvelle réalité nécessite les actions comportementales qui devront être ritualisées. 
Quelques outils appropriés : le générateur de nouveaux comportements, la comparaison entre stratégie efficace et non efficace   
Les schémas de pensée (métaprogrammes) pouvant faciliter le développement de l’autonomie dans l’installation des nouveaux comportement:
-  l’orientation de sa pensée sur ses buts de santé (Allers vers la santé) plutôt que l’évitement de la maladie ;
-  une évaluation personnelle (une référence interne) ce qui peut ou pas contribuer à ses buts de santé et une prise en compte (référence externe) des feedbacks externes pour opérer les ajustements qui s’imposent au quotidien ;
- un accordage (matching) avec ce qui nourrit ses valeurs et un désaccordage (mismatching) de ce qui ne les nourrit pas ; d) un découpage de l’information pour passer du global (l’intention de santé) au spécifique (les comportements) ; Ces schémas de pensée constituent en quelque sorte le cahier des charges des nouveaux comportements à ritualiser. 

Les limites des approches PNL dans le champ de la santé

La PNL étant issue de la modélisation de l’excellence de psychothérapeutes d’exception (Milton Erickson Virginia Satir, Fritz Perls), ses premières applications ont donc été psychothérapeutiques et ont concerné la santé mentale (5). Cette efficacité est largement attestée par ceux qui en ont le plus l’usage au quotidien, à savoir les professionnels de l’accompagnement au changement, c’est-à-dire les psychothérapeutes, psychopraticiens, coachs…etc. Dans le traitement du Syndrome de Stress Post Traumatique, l’efficacité des techniques PNL est à ce jour bien validée par cinq études contrôlées et randomisées (6). Les applications dans le champ de la santé physique sont bien plus nouvelles et ont encore peu fait l’objet de recherche.  Une revue systématique (7) réalisée en 2012 sur l’ensemble des publications ne faisait état que de cinq études rigoureuses (contrôlées et randomisées) sur l’évaluation de l’efficacité des techniques PNL dans des pathologies telles que les troubles anxieux, les problèmes de poids, les addictions, la claustrophobie lors d’IRM. Les auteurs de la synthèse déclarent qu’il y a à ce jour bien peu de preuves de l’amélioration de résultats de santé par des interventions PNL. Et que cette conclusion reflète bien plus le nombre limité d’études rigoureuses sur la PNL dans le champ de la santé, que l’absence de preuves de la non-efficacité de la PNL. Les études réalisées dans le champ du coaching de santé ne font pas référence aux outils et méthodes de la PNL, citent très peu d’outils de communication, d’apprentissage et de changement, mais décrivent plutôt les compétences nécessaires à la pratique du coaching de santé. Voici les compétences les plus souvent citées (8) :  

  • Faciliter le processus de changement personnel du patient, sans recours aux directives.  
  • Etablir des relations qui permettent au coach de comprendre les valeurs, les motivations, les ressources et les obstacles spécifiques au processus de changement du patient.
  • Aider les patients à identifier leurs propres objectifs de changement.  
  • Faciliter l’atteinte des objectifs au travers d’une exploration de soi et d’un processus d'apprentissage actif, plutôt que par la dictée de ce qui doit être fait. 
  • Faciliter l’auto-responsabilisation et l’autonomie des patients dans la surveillance de leurs progrès. 

Face à ce référentiel de compétences du coaching de santé, les outils et techniques de la PNL semblent totalement appropriées. On ne sait par contre pas si ces outils et techniques ont été utilisées dans les principales études cliniques publiées. Et il en est de même pour d’autres approches (AT, Systémique, hypnose,etc.). Quand les outils sont cités, l’Entretien Motivationnel et les TCC (Thérapies Cognitivo Comportementales) sont ceux qui reviennent le plus souvent.  

Dr Jean Luc Monsempès- https://www.coaching-sante.net

(1) Huber M et al. Health: How should we define it ? BMJ 2011; 343:235-7
(2) Wolever RQ, Simmons LA, Sforzo GA, Dill D, Kaye M, Bechard EM, Southard ME, Kennedy M, Vosloo J, Yang N. A systematic review of the literature on health and wellness coaching: Defining a key behavioral intervention in healthcare. Global Adv Health Med. 2013;2(4):34–53.
(3) La science de l’intention et The Power of Eight: Harnessing the Miraculous Energies ...ouvrages de Lynne McTaggart
(4) Robert B. Dilts: Strategies of Genius. Volume I: Aristotle, Sherlock Holmes, Walt Disney, Wolfgang Amadeus Mozart. Meta Publications, Capitalo (California/USA) 1994,
(5) Recherche sur l’utilisation de la PNL en psychothérapie https://www.eanlpt.org/Research
(6) RTM Protocole ; The RandR project  
(7) Neurolinguistic programming: a systematic review of the effects on health outcomes; Jackie Sturt, et al., Br J Gen Pract. 2012 Nov; 62(604): e757–e764; Published online 2012 Oct 29. doi: 
(8) A Systematic Review of the Literature on Health and Wellness Coaching: Defining a Key Behavioral intervention in Healthcare ; WoleverRQ, Simmons LA, Sforzo GA, et al 
Glob Adv Health Med. 2013; 2:38-57. doi:10.7453/gahmj.2013.042. 
(9)  Les bases de la psychologie de la santé, Concepts, applications et perspectives  - Gustave-Nicolas Fischer, Cyril Tarquinio, Virginie Dodeler , Dunod, juillet 2020

Résumé : la place de la PNL dans le coaching de santé

La PNL propose un ensemble de postulats, de méthodologies et de techniques qui peuvent faciliter un accompagnement dans le champ de la santé. Le corps et les représentations mentales que nous en faisons sont deux composantes indissociables d’un même système vivant. Modifier durablement un état de santé implique donc d’intervenir médicalement sur le corps, et aussi sur nos représentations mentales. Celles-ci ont besoin d’être « enrichies » de nouvelles options d’amélioration ou de guérisons. Les méthodologies PNL permettent d’accéder à une communication profonde avec le client, et de comprendre la systémique mentale inconsciente qui limite ou facilite le développement d’un nouvel état de santé. Les techniques PNL, qui libèrent l’individu de ses causes de stress chroniques, font souvent appel à des changements de croyances.