L’EMDR, l’EMI et le Wingwave

L’EMDR, l’EMI et le Wingwave

Quel peut-être le lien entre des techniques telles que l’EMDR, l’EMI, le Wingwave, qui ont pour points communs l’utilisation des mouvements oculaires pour modifier un ressenti inconfortable, et dans certains cas traiter les Syndromes de Stress Post Traumatique ? 

Cet article décrit les raisons pour lesquelles j’ai voulu rechercher le fil rouge pouvant exister entre ces différentes techniques, et présente les travaux déjà réalisé sur ce sujet. Je remercie tout particulièrement Ueli R. Frischknecht, fondateur de l'Académie PNL en Suisse, et secrétaire général de l’IANLP (The International Association for NLP ) d’avoir donné son accord pour une traduction en français de son document « EMDR, EMI and Wingwave » A noter que le site de l'IANLP contient un bon résumé des travaux de recherche sur la PNL

Plusieurs formations m’ont amené à découvrir l’impact des mouvements oculaires sur l’expérience subjective : le New Code et en particulier la technique du Clearing avec John Grinder, une initiation à la kinésiologie avec l’utilisation d’un grand 8 horizontal), un processus très proche de l'EMI avec Anné Linden, l’EMDR avec David Servan-Schreiber et Roger Solomon, la technique dite « Failure Into Feedback » de Robert Dilts. Pendant la formation à l’EMDR, David Servan-Schreiber s’était montré curieux d’une possible filiation avec la PNL, alors que le sujet semblait tabou pour les assistants. Je me souviens également d’un diner à Paris avec John Grinder qui m’avait décrit l’EMDR comme dérivé de ses recherches sur le New Code. 

En ce qui concerne la filiation directe entre la PNL et l’EMDR, la lecture de l’article très documenté Revisiter les origines de l’EMDR de Gerald M. Rosen, du Department of Psychology, University of Washington à Seattle, m’a parfaitement éclairé. Pour les autres approches, j’ai trouvé d’excellentes réponses dans le document EMDR, EMI and Wingwave de Ueli R. Frischknecht) dans lequel il a rassemblé des textes de Connirae sur l’EMI (Eye Movement Integration) présentée en IMO ou Intégration par mes Mouvement oculaires en Français par Danie Beaulieu ), de John Grinder et Andrea Frausin sur les sources de l’EMDR, et aussi de Cora Besser-Siegmund et Harry Siegmund sur le WingWave

En relayant la diffusion de ces articles, mon propos n’est pas de comparer la supériorité ou l’efficacité des méthodes citées, mais simplement de comprendre quel pouvait être le lien entre ces différentes approches. Tout esprit scientifique a besoin de ces réponses. Si Francine Shapiro a pu faire quelques omissions concernant les sources de l’EMDR, je ne manque pas de rappeler le remarquable travail qu’elle a pu réaliser pour susciter l’intérêt du monde académique pour la réalisation de très nombreuses études cliniques validant l’efficacité clinique de l’EMDR, au plus grand bénéfice de dizaines de milliers de patients dans le monde. En 2013, l’OMS mentionnait l'EMDR comme une alternative valide aux thérapies comportementales et cognitives plus classiques. Si les modèles des premiers développeurs de la PNL ont grandement inspiré la création de l’EMDR, ils n’ont malheureusement pas su en leur temps faire cet immense travail de validation scientifique. La prochaine étape consistera probablement à préciser comment les mouvements oculaires conscients, associés à la représentation d’un événement inconfortable, peuvent souvent modifier facilement et rapidement sa mémoire émotionnelle.  Jean Luc Monsempès

Le document intitulé « EMDR, EMI and Wingwave » conçu par Ueli R. Frischknecht comporte les chapitres suivants : 

Les origines de la méthode d'Intégration des Mouvements Oculaires

Par Connirae Andreas

Historique du développement
Quelle est la différence entre les deux méthodes, l'EMI et l'EMDR ?
Autres différences entre l'EMI et l'EMDR 
Ce que nous savons et ignorons de l'histoire de l'EMDR
- Francine's earlier version of developing EMDR
- John Grinder's version of EMDR background 
- Other NLP developments tangentially related to eye movement work:
- A little More History re: interaction between us and Francine:
- Email March 12, 2021 in response to a Youtube link provided by Peter Schutz 

Real origins of EMDR (eye movement desensitization and reprocessing): the genius behind EMDR reveals the true story

by Andrea Frausin & John Grinder 

After many years finally revealed the truth about the origins of EMDR (eye movement desensitization and reprocessing).
John Grinder about EMDR 
Buenos Aires tango and EMDR. 
- The real creator of EMDR: when and how it was created 
- The importance of recognition of the source

Wingwave 

by Cora Besser-Siegmund et Harry Siegmund.

1980 : Eye Movement Integrator 
Intégration historique et délimitation par rapport à d'autres méthodes
Equilibrage des hémisphères 
Les origines du coaching wingwave

Annexes  
Voici une liste des principales différences entre la méthode EMI et l'EMDR, à notre connaissance
Autres notes diverses Notes sur l'IME et son fonctionnement, ainsi qu'un peu plus d'histoire. 
Types de changements signalés à la suite d'un travail avec l'EMI
Ressources sur l'EMI :

Documents historiques
Los Angeles Times, February 1985
Holistic Life Magazine, Summer 1985
The La Costan (Carlsbad, Ca), Oct 1985

 

Les origines de la méthode d'Intégration des Mouvements Oculaires

par Connirae Andreas
"Au fil des ans, nous avons souvent été interrogés, Steve et moi-même, sur l'histoire de l'EMI. Finalement, quelques années avant le décès de Steve, nous avons écrit ensemble ce que nous savions sur : 
- Histoire de l'EMI, 
- l'histoire de l'EMDR (le parcours de Francine, etc.), 
- les différences entre l'EMI et l'EMDR. 
Le document en annexe, Steve et moi l'avons examiné très attentivement et je crois qu'il est tout à fait exact".  

Connirae Andreas, 7 avril 2021

Historique du développement

En 1989 ou au début de 1990, alors que Francine Shapiro commençait tout juste à enseigner l'EMDR, l'un de nos formateurs nous a appelés pour nous demander si nous étions au courant. (Il faudrait que j'enquête un peu pour être sûr de l'année. Je suis à peu près certaine que c'était en 1989. Au plus tard, c'était au début de 1990). Ce formateur vivait à l'époque dans la région de la Baie (San Francisco) et venait de participer à un atelier avec Francine. Il a décrit la méthode à Steve au téléphone, ainsi que l'explication de Francine sur les raisons de son efficacité.

Selon la méthode EMDR, le thérapeute demande au client de penser au souvenir traumatisant, puis il tient un crayon devant les yeux de la personne et le déplace rapidement dans un va-et-vient sur une ligne droite horizontale, de gauche à droite, en demandant à la personne de le suivre du regard.

Francine a inclus dans la formation un certain nombre de théories sur les raisons de son efficacité : Elle a parlé des deux hémisphères du cerveau, a dit que la réaction phobique ou traumatique était le résultat d'un déséquilibre hémisphérique dans le cerveau, et que les mouvements oculaires de gauche à droite "équilibraient les hémisphères".

Après avoir raccroché le téléphone, Steve m'a expliqué la méthode (Connirae). J'ai tout de suite pensé que si un changement utile se produisait, il n'était probablement pas le résultat d'un "équilibrage hémisphérique" (comme le supposait Francine), mais qu'il pourrait être décrit plus précisément comme "l'intégration et la connexion de différents types de modes de traitement du cerveau".

À l'époque, le champ de la PNL incluait déjà le "modèle des mouvements oculaires", qui postule que les mouvements oculaires dans différentes directions sont associés à différents types de processus cérébraux. (Le modèle est le suivant : Regarder vers le haut à gauche indique la mémoire visuelle, regarder vers le haut à droite indique la construction visuelle ou l'imagerie créative, regarder vers le bas à gauche indique le traitement numérique/verbal auditif, regarder vers le bas à droite indique le traitement kinesthésique ou les sentiments. Regarder tout droit sur la gauche indique un souvenir tonal auditif, tout droit sur la droite indique une construction auditive).

Si Francine avait raison de dire que le processus impliquait l'intégration ou "l'équilibrage" des hémisphères, alors des mouvements oculaires droits et gauches pourraient suffire. Et c'est tout ce que Francine a fait avec son EMI. Mais si l'explication concernant les "modes de processus d’intégration" avait été plus exacte, on aurait alors pu s'attendre à un plus grand ressourcement en invitant le sujet à pratiquer des mouvements oculaires dans plusieurs directions. En utilisant uniquement le mouvement gauche-droite (de façon horizontale), on aurait obtenu qu'une petite fraction de l'intégration totale et des ressourcements possibles.

Steve m'a répondu : "Si tu penses que c'est vrai, teste-le." Notre homme de ménage était à la maison ce jour-là, je suis donc monté à l'étage et je lui ai demandé s’il était prêt à expérimenter quelque chose. Comme il était intéressé, je lui ai demandé de penser à une situation dans laquelle il manquait de ressources. Il m'a répondu : "C'est facile" et j'ai tout de suite eu l'impression qu'il manquait lui aussi de ressources. Je lui ai ensuite demandé de penser à cette situation en laissant son regard suivre mon index et de remarquer ce qui se passait dans son expérience.

J'ai commencé par le mouvement gauche-droite en suivant la ligne horizontale que Shapiro utilisait. Lorsque j'ai demandé un feedback, il a répondu : "Léger changement, mais peu important". J'ai ensuite commencé à intégrer toutes les autres directions des yeux (par exemple, vers le haut à gauche, vers le haut à droite, du haut à droite vers le bas à gauche, du haut à gauche vers le bas à gauche, etc.) Après chaque série de mouvements, je faisais une pause pour lui demander ce qui avait changé dans son expérience, si tel était le cas. Certaines directions des yeux semblaient faire beaucoup plus de différence que d'autres, mais pour lui, chaque direction ajoutait au moins un petit quelque chose. Je ne me souviens plus des directions qui créaient le plus de changement pour lui, ni de ses commentaires exacts. Mais ces derniers étaient généralement du genre : "Quand je pense à la situation, l'image est plus colorée maintenant", "Je me sens plus détendu", "Cette fois, j'ai commencé à avoir des idées sur ce qu'il fallait faire", etc. Les changements qu'il a connus concernaient sa façon de voir les choses (littéralement, comme voir en couleur), ses ressentis et sa capacité à accéder à des idées créatives.

Cela a donc rapidement confirmé mon hypothèse selon laquelle le fait de guider de façon systématique un sujet dans toutes les combinaisons de directions oculaires pouvait augmenter sa capacité à trouver des ressources. Ma "théorie" sur ce qui se passait était la suivante : chaque direction du regard étant associée à un type différent de processus cérébral, ces différents processus pouvaient devenir "connectées" ou intégrées. C'est comme si l'ensemble du cerveau pouvait désormais s'engager à résoudre la situation "problématique".

J'avais l'habitude d'enseigner cela, en tant qu’exemple de l’influence d’une théorie ou modèle explicatif, sur ce que nous faisons. Si notre théorie repose sur le besoin d’équilibrage des hémisphères, nous n’irons mentalement pas au-delà du mouvement de va-et-vient qui active un hémisphère puis l'autre. En revanche, si nous adoptons la théorie/modèle selon lequel nous connectons différents modes de traitement du cerveau, nous supposerons que l'ajout de directions supplémentaires au mouvement de va-et-vient est susceptible d'apporter une valeur ajoutée.

Steve et moi avons travaillé ensemble pour créer un bon schéma de la méthode et ajouter des options avant son enseignement.

Connirae a enseigné l'EMI pour la première fois dans le cadre des premières formations au Core Transformation en 1990. À l'époque, les formations CT duraient quatre jours. J'ai toujours dit que l'idée m'était venue à la suite du coup de téléphone où j'avais entendu parler de ce que faisait Francine.

Quelle est la différence entre les deux méthodes, l'EMI et l'EMDR ?

Lors de l'une de mes premières formations à l'EMI, deux participants sont venus me voir pour me dire qu'ils avaient suivi une formation à l'EMDR avec Shapiro et qu'ils avaient tous deux eu une réaction très négative. L'une avait été prise de nausées intenses pendant la formation de Shapiro et n'avait pas pu continuer. L'autre s'est simplement sentie mal. En revanche, elles ont été impressionnées par le fait que l'EMI ait très bien fonctionné pour elles, en me disant qu'elles s'étaient senties à l'aise tout au long de la méthode (pas de nausée ni d'inconfort), qu’elles l'avaient trouvée facile à réaliser et qu'elles avaient également obtenu de bons résultats avec le contenu sur lequel elles travaillaient.

Je leur ai demandé si elles avaient une idée de ce qui avait pu provoquer les nausées ou le sentiment de malaise lors de la formation EMDR. Elles ont répondu que c'était dû au fait que Francine avait enseigné que la méthode devait être appliquée d'une manière assez spécifique pour tous : le crayon devait être déplacé assez rapidement dans un mouvement de va-et vient, et à une distance assez proche du visage du client. Ces deux femmes ont trouvé cela très inconfortable. La vitesse était trop rapide et le crayon trop proche. Elles avaient l'impression de l’avoir "dans la figure". Les "guides" de la formation EMDR avaient reçu l'instruction d'effectuer le mouvement de cette manière. On ne leur avait pas appris à demander l'avis du client sur ce qui était confortable pour eux.

Autres différences entre l'EMI et l'EMDR :

À l'origine, Shapiro enseignait l'EMDR comme quelque chose de dangereux à utiliser, du fait des "abréactions". Seuls des professionnels qualifiés devraient pouvoir l'utiliser, et elle passait beaucoup de temps à dire aux participants qu'ils devaient se préparer à une réaction émotionnelle négative. Certains professionnels considéraient qu'il s'agissait d'une abréaction, même si la personne avait simplement les larmes aux yeux, et ils semblaient quelque peu effrayés par toute manifestation émotionnelle importante. Nous ne savons pas si elle disposait d’instructions utiles sur la manière de gérer l’une de ces réactions émotionnelles négatives. Les femmes qui ont parlé à Connirae de leur formation avec Francine ont décrit des réactions négatives qui n'ont pas été traitées.

Avec l'EMI, nous n'utilisons pas de termes comme "abréaction". (Ce n'est pas très spécifique quant à ce qui peut se passer et ce qui peut être requis). Cependant, lors de l’utilisation de l'approche EMI, la survenue d’une forte réaction émotionnelle inconfortable est extrêmement rare. En effet, 1) l'EMI comprend une formation sur la manière d'adapter la méthode à chaque individu (ce qui a changé les choses pour les deux femmes qui avaient suivi une formation à l'EMDR avec Francine). 2) L'EMI propose également la recommandation d’une séquence de mouvements oculaires, ce qui augmente les chances d'obtenir une réponse proche du résultat (attendu). D'autres considérations font qu'une réponse "d’abréaction" soit très improbable avec l'EMI. Je ne me souviens pas que cela se ne soit jamais produit avec un client avec lequel j'ai travaillé. L'exemple cité ci-dessus en est le plus proche, mais dans cette situation, le "client" traversait en fait un processus utile - il l'a vécu comme tel et a donc été motivé à poursuivre

-> Note de l'éditeur : pour plus d'informations sur l'EMDR et l'EMI, voir l'annexe..

Ce que nous savons et ignorons de l'histoire de l'EMDR

Francine Shapiro a travaillé pendant environ un an au bureau de Grinder au milieu des années 1980 avant de "découvrir" l'EMDR. Elle avait été formée à la PNL et connaissait à la fois le protocole du traitement rapide des phobies par la PNL et les clés d'accès oculaires avant de présenter l'EMDR.

La version antérieure de Francine sur le développement de l'EMDR . Selon notre collègue (celle qui a assisté à l'une des premières formations de Francine à l'EMDR), Francine a expliqué au groupe lors de cette formation, comment elle avait conçu la méthode EMDR : Elle a expliqué qu'elle avait utilisé le protocole du traitement rapide des phobies par la PNL avec des personnes et qu'elle avait noté qu'un client (ou peut-être plusieurs) bougeait spontanément les yeux en un va-et vient alors qu’il était guidé à suivre la méthode du traitement rapide des phobies. Elle a donc tenté de guider quelqu'un pour qu'il bouge rapidement ses yeux dans un mouvement de va-et vient, afin de vérifier si cela pouvait produire le même type de changement que celui du traitement rapide de la phobie avec la PNL. Elle a découvert que cela fonctionnait et a appelé la méthode EMDR.

Lors de formations ultérieures, nous avons appris que Francine ne mentionnait pas sa formation en PNL. Nous avons eu l'impression qu'elle avait peut-être changé l'histoire de son origine pour tenter de se distancier de ce qu'elle avait fait avec la PNL.

La version de John Grinder sur les origines de l'EMDR. On nous a dit que John Grinder avait une version différente concernant l'origine de l'EMDR. John Grinder dit qu'il a eu un échange avec Francine, juste avant l’apparition de l'EMDR, au cours duquel elle lui a demandé des suggestions pour aider une amie qui avait été abusée, et qu'il lui a suggéré d'essayer de bouger les yeux dans un va-et vient.

L’aspect le plus évident est que Francine travaillait pour John Grinder, et avait été formée à la PNL. Steve (Andréas) l'a rencontrée brièvement à la conférence PNL de New York dans les années 1986. Nous ne savons pas si l'on peut se fier entièrement à la version de John ou à celle de Francine concernant l'exactitude des faits. Francine semble avoir modifié son histoire, et John est connu pour être peu rigoureux sur ce genre de choses. A notre connaissance, John n'a jamais enseigné un processus de mouvement oculaire à un groupe.

Autres développements de la PNL en lien avec le travail sur les mouvements oculaires. A un moment, nous avons pensé qu’avant le développement de l'EMDR, Robert Dilts enseignait une méthode qui consistait à prendre une image perturbante et à la déplacer dans une autre partie du champ visuel, à la maintenir à cet endroit et à découvrir comment elle pouvait changer lorsqu'elle était perçue de ce nouvel endroit. Cette méthode n'impliquait aucun mouvement de va-et-vient des yeux.

Un peu plus d'histoire sur l'interaction entre Francine et nous . Après avoir pratiqué l'Intégration des Mouvements Oculaires pendant un certain temps, Francine nous a écrit pour nous demander de changer le nom de notre méthode. Elle voulait que nous n'utilisions pas les mots "mouvements oculaires". Nous avons refusé, car il nous semblait que les "mouvements oculaires" étaient la partie la plus évidente de la méthode et qu'ils devaient donc figurer dans le nom.

Steve avait échangé avec Francine lors de la conférence annuelle de la National Association of NLP à New York autours de 1985, et il l'a rencontrée au cours d'un déjeuner en 1993 lors de la conférence d'Erickson sur la thérapie brève à Orlando en Floride. Lors de cette rencontre, elle a fermement nié que l'EMDR ait quoi que ce soit à voir avec la PNL ou les clés d'accès des mouvements oculaires.

Courriel du 12 mars 2021 en réponse à un lien Youtube fourni par Peter Schutz

Von: Leadership_Summit <Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Im Auftrag von Steven Leeds and Rachel Hott via Leadership_Summit
Gesendet: Freitag, 12. März 2021 15:11

Merci Connirae pour cette explication. J'ai vu Steve [Andreas] faire une démonstration de l'intégration des mouvements oculaires lors d'une des conférences du NANLP (*) et Rachel et moi l'enseignons depuis lors dans notre formation de maître praticien. C'est une technique étonnamment simple, mais puissante.
Cordialement, Steven (Leeds) The NLP Center of New York 
(*) NANLP fut rebaptisé et réorganisé in 1991 en IANLP.


Les véritables origines de l'EMDR  
(Désensibilisation et retraitement par le mouvement oculaire) : le génie de l'EMDR révèle la véritable histoire

par Andrea Frausin & John Grinder  , extrait de http://www.andreafrausin.com/real-origins-of-emdr/ (téléchargé le 3 janvier 2017)

La vérité sur les origines de l'EMDR (désensibilisation et retraitement par le mouvement des yeux) enfin révélée après de nombreuses années.

Il y a bien longtemps, un psychiatre qui m'adressait certains de ses clients pour que j’utilise des modèles PNL sous sa supervision, m'a présenté ce qu'on appelle l'EMDR. Il m'en a parlé et m'a prêté un livre (en me demandant mon avis). D'après ce qu'il m'a dit (je n'ai pas eu le temps de lire ce livre), il m'est clairement apparu qu'il y avait un lien évident entre ce qu'il décrivait comme l'EMDR et la PNL (Programmation Neuro Linguistique) que j'utilisais depuis des années dans mon travail de formateur et de coach.

Il y a quelques mois, j'étais à un dîner avec des psychologues et des psychothérapeutes, et une psychothérapeute m'a parlé des résultats fantastiques qu'elle obtenait dans sa pratique en appliquant l'EMDR. Elle m'a également parlé du considérable succès international de cette méthode auprès des psychothérapeutes (d'après ce qu'elle m'a décrit, il semble qu'il y ait en Italie, la plus vaste "organisation" de psychothérapeutes) et elle était heureuse de partager les solides fondements scientifiques de cette méthode.

Curieux de connaître son point de vue, j'ai envoyé un courriel à mon ami et mentor John Grinder, co-créateur du Code classique et du Nouveau Code de la PNL. La réponse reçue bouleverse ce qui a été écrit jusqu'à aujourd'hui sur les origines de l'EMDR.

John Grinder à propos de l'EMDR

Vous trouverez ci-dessous la réponse (qui ne me surprend pas) de John Grinder, un génie de notre temps (encore méconnu de beaucoup, j'espère qu'il obtiendra à l'avenir la reconnaissance publique que son travail extraordinaire mérite) :

Le tango de Buenos Aires et l'EMDR

"J'ai appris l'existence de l'EMDR (de manière assez surprenante) dans un club de tango à Buenos Aires, en Argentine, il y a longtemps. La directrice de l'un des principaux instituts de PNL en Argentine (à l'époque) m'invitait à dîner et à assister à un spectacle de tango (très bon) et m'avait demandé si je connaissais l'EMDR. Je lui ai répondu que ce terme ne m'était pas familier. Elle m'a dit qu'elle avait assisté à un séminaire au cours duquel une certaine Francine Shapiro avait présenté le modèle, en le présentant comme sa propre création. Je lui ai demandé de me le décrire. Elle a d'abord hésité, puis a expliqué que Shapiro avait insisté pour que tous les participants au séminaire signent un accord juridiquement contraignant pour NE PAS divulguer le modèle à qui que ce soit en dehors des participants au séminaire. J'ai ri et lui ai dit : "Pas de problème, si vous êtes inquiète à ce sujet, passons à autre chose".

Alors que la soirée touchait à sa fin et que nous nous dirigions vers l'hôtel avec nos hôtes, elle a de nouveau abordé le modèle dans la conversation et a dit que, compte tenu du fait que j'étais le co-créateur de la PNL, elle n'avait aucune difficulté à me décrire le modèle. Elle a donc procédé à une description. Au milieu de sa description, je l'ai interrompue et j'ai complété la description de ce qu'elle appelait le schéma EMDR. Elle a été très surprise et m'a dit : "Oui, votre description est correcte !

Le véritable créateur de l'EMDR : quand et comment il a été créé

Il ne m'a pas été difficile de compléter les schémas, car je les avais créés pour rendre service à Shapiro. Les circonstances qui entourent la création et la présentation du modèle étaient les suivantes : Francine Shapiro travaillait dans mon entreprise (la société Grinder, Delozier and Associates, Inc., GDA) sur la 17e avenue à Santa Cruz en Californie, au début des années 80. C'était une travailleuse acharnée et nous apprécions tous la qualité de son travail.

Lors d’un de mes passages au bureau, elle s'est approchée de moi et m'a expliqué qu'elle revenait de New York. Une de ses amies proches, a-t-elle poursuivi, avait récemment été violée à Central Park et elle avait souhaité l'aider à surmonter le traumatisme et les conséquences de cet incident. En tant qu'employée de GDA, et pendant la période où elle y avait travaillé, elle avait été invitée et avait assisté à un certain nombre de séminaires présentés par moi et mes formateurs. Elle avait été ainsi formée à diverses formes de traitement des phobies ou à la création de stratégies dans le cas de traumatismes.

Elle a expliqué qu'elle avait appliqué avec soin ces modèles pour les phobies/traumatismes afin d’aider son amie, mais qu'ils n'avaient pas eu les effets escomptés. Elle m'a alors demandé si j'avais d'autres modèles qu'elle pourrait appliquer (avec un peu de chance) avec succès avec son amie à New York, et j'ai demandé une brève description de ce qu'elle avait observé chez son "amie" en termes de réponses à l'utilisation des modèles qu'elle connaissait déjà. Sa réponse a été assez mitigée, j'ai eu l'impression qu'elle vivait de manière très forte l'expérience qu'elle décrivait comme ayant été vécue par son amie. Je n'ai pas approfondi cette possibilité, comme vous le savez sans doute je travaille sans contenu et le fait qu'elle ou son "amie" ait eu cette expérience n'avait guère d'importance puisque j'ai eu l'occasion de réaliser le travail avec elle. Si elle avait eu cette amie, elle aurait alors été capable d’utiliser le modèle avec elle et de réaliser ainsi le travail. En revanche, si elle avait été elle-même la victime, le travail aurait été réalisé sur place

J'ai alors créé sur place ce que l'on appelle aujourd'hui le modèle EMDR, il s'agit en fait d'une variante d'un modèle connu sous le nom de Palette de l'artiste, un modèle avec lequel je jouais à l'époque. Ses réponses directes à l'utilisation du modèle et sa capacité par la suite à décrire et à démontrer le modèle EMDR étaient très bonnes. Quelques semaines plus tard, à l'occasion d'un autre passage au bureau, je lui ai demandé ce qui s'était passé avec son "amie" - elle m'a répondu que le nouveau modèle avait été très efficace. Nous n'avons pas eu d'autres échanges à ce sujet. Cela s'est passé quelques années avant l'expérience du club de tango à Buenos Aires - je n'ai pas eu d'autres contacts avec Mme Shapiro.

L'importance de la reconnaissance de la source

J'ai mentionné plus haut dans le paragraphe d'introduction que je considérais la question de la provenance ou de la source comme importante dans ce cas particulier - ce que je soulignais, c'était son insistance pour que les participants signent tous un accord contraignant pour NE PAS transmettre ce modèle à qui que ce soit d'autre. Je trouve cette tentative de restreindre la diffusion d'un modèle, totalement incohérente avec l'esprit de la PNL et le travail que j'ai réalisé. Dans mes publications sur les modèles PNL, je me suis toujours efforcé de donner la source d'un modèle (que ce soit sous sa forme comportementale brute ou sous une forme codée du modèle), la personne ou le groupe qui était à l'origine de ce modèle.

Il est clair qu'un certain nombre de personnes qui se présentent comme des personnes de la PNL ne partagent pas cette éthique. Je peux vivre avec cela sans difficulté. Cependant, lorsque quelqu'un s’approprie un modèle que j'ai créé ou que j'ai créé et codé (comme dans ce cas) comme son propre travail et tente ensuite d’en restreindre la diffusion en tant que dispositif commercial, je considère ce comportement comme une double violation de ce qu'est la PNL. C'est dans ce sens que je considère que cette situation mérite d'être dévoilée".

Wingwave

by Cora Besser-Siegmund et Harry Siegmund, from https://wingwave.com/coaching/methodenelemente/bilaterale-hemisphaerenstimmulation- wie-zb-emdr.html (downloaded January 3, 2017)

1980 : Intégrateur de Mouvements Oculaires

A la fin des années 80 aux Etats Unis, plusieurs formateurs et thérapeutes PNL s'intéressaient à l'utilisation des "phases de sommeil paradoxal" (Rapid Eye Movement) dans la régulation émotionnelle des souvenirs stressants invalidants. Cette approche a été baptisée "Eye Movement Integrator". La psychothérapeute américaine Francine Shapiro a développé cette méthode spécialement pour le traitement du stress post-traumatique. Au milieu des années 90, le magazine SPIEGEL a donné à cette méthode EMDR nouvellement introduite en Allemagne, le nom de "Winke-Winke-Therapie". Nous étions à la fois fascinés et inquiets par cette nouvelle idée venue d'Amérique qui consistait à pouvoir balayer d'un revers de main les blocages psychiques. En effet, dans cette méthode, les mouvements rapides des doigts devant les yeux du client jouent un rôle décisif. Le client suit ces mouvements du regard. Les mouvements oculaires rapides ainsi obtenus rappellent la phase de sommeil paradoxal que tous les êtres humains connaissent lorsqu'ils rêvent intensément : Rapid Eye Movement. EMDR est l'abréviation de Eye Movement Desensitization and Reprocessing.

Intégration historique et délimitation par rapport à d'autres méthodes

Bien sûr, on connaissait déjà des techniques de stimulation thérapeutique par les mouvements oculaires avant la PNL et l'EMDR, mais pas aussi rapidement que dans le cas de l'EMDR. Par exemple avec la kinésiologie, on fait suivre aux yeux les mouvements d'un huit couché ; l'image de la montre à gousset qui oscille est également connue dans l'hypnose classique. Le yoga, l'une des plus anciennes méthodes de thérapie corporelle au monde, propose également une série d'exercices de mouvements oculaires. Même dans les danses asiatiques traditionnelles, le mouvement rapide des yeux est aussi important et pratiqué que les pas de danse, ce qui peut avoir une signification culturelle mais aussi sanitaire.

Équilibre des hémisphères

De plus en plus d'experts supposent que l'effet positif de ces techniques provient de la stimulation et d'une collaboration optimale entre les deux hémisphères cérébraux et donc de toutes les zones du cerveau. C'est pourquoi en EMDR, on ne se contente pas de stimuler les mouvements oculaires, mais on utilise également comme dans d'autres méthodes, la stimulation auditive et tactile gauche-droite des deux hémisphères. Ce procédé est par exemple utilisé de manière très détaillée dans différents courants de la kinésiologie, il suffit de penser aux mouvements spéciaux des bras et des jambes dans l’éducation pour améliorer les performances d'apprentissage. Et les utilisateurs de la programmation neurolinguistique savent qu'une intervention ne peut être considérée comme réussie que si à la fin le client se tient assis ou debout avec un corps parfaitement symétrique à son corps, sous l'effet d'une impulsion intérieure, ce qui est probablement le signe que toutes les zones du cerveau ont été mises en réseau pour une collaboration optimale grâce au travail de changement.

Les origines du coaching wingwave

Cette observation assez connue a inspiré le coaching wingwave, dans lequel toutes les techniques connues de stimulation hémisphériques bilatérales ont été intégrées. C'est toujours le client qui décide du choix de la technique de stimulation (visuelle, auditive ou tactile) : le coach wingwave utilise toujours la méthode à laquelle l'autre personne réagit le plus positivement. Car cela déclenche manifestement les ondes cérébrales décisives qui amènent le client à la meilleure connexion possible avec ses ressources mentales. L'élément verbal wing dans le coaching wingwave indique qu'un vol ciblé et sûr n'est possible que lorsque les wings, c'est-à-dire les ailes, travaillent ensemble dans un fin réglage optimal, exactement comme les deux hémisphères cérébraux devraient idéalement le faire.

Malgré son apparente simplicité d’utilisation, l'EMDR compte par exemple aujourd'hui parmi les méthodes de psychothérapie les plus efficaces au monde pour traiter les troubles de stress post-traumatique. De nombreux résultats parlent en faveur de l'effet positif des approches de stimulations hémisphériques bilatérales ciblées dans la thérapie et le coaching. Dans son numéro de mai 2002, le magazine GEO écrivait déjà : "Entre-temps, l'EMDR est la thérapie des traumas la plus minutieusement étudiée". Dans son édition de 2001, le Hamburger Ärzteblatt 10/01 qualifie également la méthode de "bien étudiée".

Annexes

Voici une liste des principales différences entre la méthode EMI et EMDR, à notre connaissance :

1. L'EMI comprend 6 directions des yeux, au minimum. (Ce qui fait 12 combinaisons de 2 points). L'EMDR ne comprend que 2 directions oculaires. (1 combinaison de 2 points).
(Nous savons que les premières formations EMDR n'incluaient que 2 directions des yeux, et à plusieurs reprises des personnes nous ont confirmé que c'est resté la façon dont Francine l'enseigne. Une démonstration vidéo présentée par Shapiro lors d'une conférence il y a environ trois ans montrait encore cette méthode sur une ligne et deux points. Francine connaît notre travail sur l'EMI depuis un certain temps, il est donc possible qu'elle ait fait des ajouts. (Steve a rencontré Francine lors d'un déjeuner en 1993 à la conférence Erickson à Orlando).

2. L'EMI comprend des phases supplémentaires d'intégration et de traitement. (Il s'agit notamment d'explorer les combinaisons de 3 points de la direction des yeux (donc des triangles au lieu d'un simple va-et-vient), des cercles et des figures en 8, l'étape "woosh" (où le point de moindre ressource est simultanément relié à tous les autres "points" le long d'un arc). Tous ces éléments ont été inclus dans les premiers enseignements de l'EMI (même si le temps manquait souvent pour tous les inclure dans une seule formation). Parfois, on suggérait au client de laisser les yeux aller spontanément là où ils semblaient vouloir aller, plutôt que d'essayer de les diriger, laissant les yeux sentir où ils devaient aller. Parfois, on suggérait également le déplacement des yeux d’avant en arrière, ou qu'ils forment un 8 à l'horizontale. Cela doit être fait en imagination et crée une sorte d'expérience de l'espace en trois dimensions.

3. L'EMI comprend une formation et des instructions explicites pour que le thérapeute/guide obtienne de nombreux feedback de la part du client et adapte la méthode au client. Le premier niveau de feedback est non verbal (il existe de nombreux signaux non verbaux, trop nombreux pour être mentionnés ici, qui peuvent indiquer au thérapeute qu'il doit modifier la façon dont la méthode est appliquée). Nous demandons aussi explicitement au client de nous donner un feedback verbal immédiat sur la vitesse et la distance du doigt. Nous lui demandons de nous informer de toute autre gêne, afin que nous puissions procéder à des adaptations. (Par exemple, nous pouvons arrêter une direction de mouvement particulière et commencer par en faire une autre, plutôt que de continuer à faire quelque chose de désagréable pour le client). Cela a rendu le processus beaucoup plus collaboratif, en donnant au client un rôle actif.

4. Avec l'EMI, nous avons appris aux gens à observer quand les yeux de la personne suivaient le doigt en douceur, et quand ils ne le suivaient pas, en remarquant quand les yeux sautaient ou sursautaient au lieu de se déplacer en douceur sur une partie du champ visuel. Nous avons encouragé les participants à passer plus de temps sur ces directions, jusqu'à ce que les saccades disparaissent. Steve a eu l'idée de "masser" doucement toute zone où il y avait une secousse ou un saut, en utilisant un petit mouvement circulaire, comme pour polir une tache sale sur une table, avant de revenir au mouvement plus large, et cela a semblé éliminer les secousses et les sauts, et enrichi l'intégration.

5. L'EMI a un champ d'application plus large. L'EMDR a été enseigné, du moins à l'origine, comme un moyen de travailler sur les traumatismes et les phobies. Nous avons enseigné l'EMI comme une méthode permettant de faire émerger des ressources dans presque toutes sortes de situations problèmes/difficultés. Dans certaines des premières formations, certaines personnes l'utilisaient par exemple pour des problèmes alimentaires, ainsi que pour tout type de ressenti problématique. L'EMI seul n'est pas susceptible de "résoudre" complètement toutes les difficultés. Cependant, je pense qu'en raison de l'inclusion d’aires supplémentaires de processus cérébraux (par le biais de directions supplémentaires du regard), son champ d'application est considérablement plus large.

Une autre note de crédit pour l'EMI : les cercles et les 8 que nous avons utilisés dans le cadre de l'EMI font partie de la pratique du chi kung et d'autres anciens exercices spirituels depuis des siècles. Ce qui était nouveau, était l'utilisation de ces mouvements oculaires tout en pensant à un souvenir ou à un schéma de pensée spécifique.

Autres notes diverses. Notes sur l'EMI et leur fonctionnement, et un peu plus d'histoire

Parfois, le client commençait à penser à sa "scène problématique", puis en suivant la série de mouvements oculaires, son image se déplaçait spontanément vers une autre scène ou d'autres scènes, comme un traumatisme du passé. Lorsque cela se produisait, nous demandions aux participants de poursuivre le processus avec ce nouveau contenu.

La première fois que cela s'est produit, c'était assez spectaculaire. Nous organisions une séance de photos chez nous, à des fins promotionnelles, et notre photographe a demandé : "Qu'est-ce que la PNL, au fait ?" Nous aimons souvent faire des démonstrations au lieu de nous contenter de parler, alors je (Connirae) lui ai demandé s'il aimerait en faire l'expérience, et l'idée lui a plu. Je lui ai donc demandé de choisir une situation de vie dans laquelle il souhaitait se sentir avec plus de ressources, et j'ai commencé à faire de l'EMI. Je n'en connaissais pas le contenu. Pendant que je faisais cela, son visage a commencé à prendre des couleurs étranges, il s'est mis à transpirer abondamment, à respirer fort, etc. Cela semblait extrêmement intense, et je n'aurais pas dit que c'était positif. Je n'étais pas sûr à ce moment-là que cela se passait bien ou non, mais il se passait vraiment quelque chose, et je me suis dit que j'allais continuer un peu pour voir ce qui se passait, puisqu'il ne demandait pas à s'arrêter. Chaque direction des yeux prenait beaucoup de temps. Il y avait une sorte de réaction physiologique extrême, qui finissait par s'atténuer. Je passais ensuite à une nouvelle direction du regard. Il a toujours été d'accord (sans hésitation), et les choses ont semblé se calmer après un temps qui m'a semblé long dans chaque direction.

Il semblait tellement plongé dans son processus que je ne voulais presque pas l'interrompre pour lui poser des questions, mais après 3 ou 4 directions, je lui ai demandé ce qui se passait. Il m'a répondu qu'il avait commencé par sa relation avec sa fille adolescente avec laquelle il était souvent en conflit. La première image qu'il a vue était celle d'une de leur dispute. Après la première direction du regard, l'image est passée de la dispute à celle de motos séparées sur une route allant dans la même direction, une belle métaphore de l'individuation. Puis, après la direction suivante du regard, il a spontanément vu une image de lui jeune enfant, recroquevillé dans un coin sombre en position fœtale. Il avait été maltraité et il a dit qu'il avait réalisé que cette situation était "vraiment" liée à cela. Au fur et à mesure qu'il avançait dans les directions des yeux, le petit "lui" dans le coin grandissait naturellement et l'image devenait également plus claire et plus colorée. Il a dit qu'il s'était senti très différent à la fin.

J'ai trouvé intéressant que chaque direction du regard apporte quelque chose, même si les choses semblaient plus difficiles pendant un certain temps au milieu de la séance, et nous avons constaté que cela se produisait souvent avec d'autres personnes, comme si quelque chose de difficile était en train d'être traité et "digéré". J'ai pensé qu'il s'agissait de connecter différentes zones du cerveau afin que des ressources plus nombreuses et différentes soient naturellement disponibles pour traiter le souvenir.

J'ai cessé d'enseigner cette méthode lorsque nous sommes passés à un atelier de trois jours sur le Core Transformation, et Steve l'a davantage enseignée depuis. Il a peut-être ajouté d'autres variantes et bien évidemment il a un autre style que le mien. Il a testé cette méthode avec divers clients pendant un certain temps, puis s'est lassé des mouvements répétitifs. 

Steve a constaté que cette méthode semblait plus efficace pour les souvenirs et les anticipations, mais il l'a également utilisée pour les maux de tête. Un jour, lors d'un séminaire, alors qu'il demandait un sujet de démonstration, une femme s'est présentée devant la salle, furieuse. Elle venait d'apprendre que son petit ami l'avait quittée et s'était mis en ménage avec une autre femme, toutes deux présentes au séminaire. Il était un peu inquiet, mais au bout d'une vingtaine de minutes, les deux femmes se sont prises dans les bras et se sont excusées l'une l'autre.
Un jour vers l'âge de 9 ans, l'un de nos fils a été victime d'une distorsion perceptive. Il regardait sa main et celle-ci lui semblait deux fois plus grande que la normale, ce qui le perturbait un peu. Steve l'a guidé à travers l'EMI et après environ 10 minutes, ses mains lui semblaient normales.

L'un des grands avantages de cette méthode est qu'elle peut être enseignée rapidement à des personnes ayant peu ou pas d'expérience. Cela peut s'avérer particulièrement important lorsqu'un grand nombre de personnes sont touchées par une guerre ou une catastrophe naturelle.

Types de changements signalés à la suite d'un travail avec l'EMI

Les personnes font part de nombreux types de changements grâce au travail avec l'EMI. Il est intéressant de noter que parfois les personnes disent que l'image s'éloigne spontanément (ce qui donne un sens à la perspective), puis que parfois dans une phase ultérieure, l'image se rapproche à nouveau, mais c'est généralement une image quelque peu différente à ce moment-là. En général, l'image était devenue spontanément plus positive.

Ressources EMI :

Démonstrations :
1. Steve Andreas a fait une démonstration clinique de l'EMI avec un vétérinaire, filmée lors de la conférence sur la thérapie brève d'Erickson en 1993, disponible en format vidéo sur RealPeoplePress.com.
2. Une démonstration "audio seulement" de l'EMI est incluse dans le set audio "Aligned Self", enseigné par Connirae. Elle se trouve au jour 4 de cette formation audio de 4 jours. Également disponible sur RealPeoplePress.com

Autres ressources :
3. Le livre de Danie Beaulieu sur l'IMO. Danie a enseigné l'IMO à des thérapeutes du monde entier et a formé un certain nombre de praticiens. Elle enseigne un programme bien plus approfondi que celui que nous avons enseigné. (Nous pouvons ajouter le nom de l'éditeur de ce livre si cela peut être utile. Il s'agit d'un livre très détaillé sur l'EMI /IMO).
4. Ron Klein à Washington DC l'enseigne depuis des années.
5. Andrew Austin, du Royaume-Uni, enseigne une version simplifiée de l'EMI. Il enseigne également aux praticiens

Documents historiques (Voir page 15 du document EMDR, EMI, Wingwave
Los Angeles Times, February 1985
Holistic Life Magazine, Summer 1985
The La Costan (Carlsbad, Ca), Oct 1985