Pour répondre aux nouveaux enjeux socio et économiques, la médecine de l’ère industrielle à visée réparatrice doit se transformer et apporter de nouveaux modèles. De nombreuses recherchent existent à travers le monde. Selon le Pr Leroy Hood, un biologiste américain qui a théorisé le concept de la médecine des 4P, « l’art médical nécessite une transformation vers une discipline pro-active avec comme objectif ultime la santé globale de l’individu ».
Comment expliquer ce passage d’un habituel paternalisme médical à l’autonomisation des patients ? Trois facteurs semblent avoir influencé le glissement dans l’exercice du pouvoir médical et le changement de comportements des consommateurs de soins de santé : d’une part les contraintes économiques qui pèsent sur les systèmes de santé, d’autre part les changements d’attitudes dans la relation soignant soigné, et enfin le développement d’internet et de la santé numérique.
Dans leur article du BMJ publié en 2013 «Let the patient revolution begin » [1-2], Tessa Richards, Victor M Montori, Fiona Godlee, Peter Lapsley et Dave Paul, invitaient à une révolution des systèmes de soin, par une participation active des patients et une collaboration médecin-patients renforcée. « Les patients peuvent améliorer les soins de santé : il est temps de prendre le partenariat au sérieux » L’article de 2013 du BMJ « Let the patient revolution begin [2] » est considéré comme fondateur de ce nouveau mouvement qui vise à donner plus de pouvoir aux patients, même si ce mouvement n’aboutit que rarement à ce jour dans les pratiques. Nous donnons ici une traduction française de cet article.
L’article de Susan Butterworth, PhD, MS "Health-coaching strategies to improve patient-centered outcomes", publié dans The Journal of the American Osteopathic Association, avril 2010, vol. 110, eS12-eS14, explique l’importance d’une relation clinique centrée sur le patient dans certaines conditions médicales : l’amélioration des maladies chroniques comme par exemple le traitement d’une dyslipidémie, les changements d’habitudes de vie, l’adhésion au traitement. Des situations qui font appel à des techniques issues des sciences du changement de comportement que l’on retrouve dans les stratégies de coaching de santé et par exemple dans les techniques de l’Entretien Motivationnel.
Le coaching de santé est une réponse à de profonds changements dans l’environnement social et économique de la santé. Un des changements clé est la transformation du rôle de patient. De malade passif, il devient un sujet actif qui se prend en charge, participe aux soins et contribue à sa qualité de vie et à son mieux être. En devenant acteur de sa santé, le sujet sort de son statut de patient en attente de solutions externes pour devenir entrepreneur de sa propre santé.
Le coaching de santé et de bien-être est un domaine qui suscite un vaste intérêt du monde de la recherche médicale si on se réfère au nombre de publications scientifiques. Les études quantitatives rigoureuses sur le coaching de santé n'étaient que 23 entre 2000 et 2008, et de 196 entre 2009 à 2016, (3) et ont depuis continué à augmenter de façon exponentielle.