Le stress psychosocial est associé à un risque accru d'AVC

Le stress psychosocial est associé à un risque accru d'AVC

Une étude portant sur 13 462 patients ayant subi un premier AVC aigu dans 32 pays d'Asie, d'Amérique du Nord et du Sud, d'Europe, d'Australie, du Moyen-Orient et d'Afrique, et sur 13 488 témoins appariés montre que le stress psychosocial autodéclaré est associé à un risque accru d'AVC.

Les chercheurs ont constaté que l'augmentation du stress à la maison (rapport de risque de 1,95), du stress au travail (rapport de risque de 2,70) et des événements stressants récents (rapport de risque de 1,31) était associée à un risque accru d'AVC aigu dans les analyses multivariables. Le risque d'AVC était réduit chez les personnes qui déclaraient un locus de contrôle plus élevé à la maison (rapport de risque, 0,73).

Un locus de contrôle plus élevé au travail et à la maison était associé à un risque plus faible d'AVC aigu et réduisait de manière significative l'association du stress au travail (rapport de risque de 2,20) et à la maison (rapport de risque 1,69) avec le risque d'AVC aigu.

"Le stress psychosocial est un facteur de risque courant d'accident vasculaire cérébral aigu", écrivent les auteurs. "Les résultats de cette étude cas-témoins suggèrent qu'un locus de contrôle plus élevé est associé à un risque plus faible d'AVC et peut être un modificateur d'effet important du risque associé au stress psychosocial."

Commentaires pour les coachs de santé

Les résultats de cette étude soulignent l'importance de savoir gérer son stress. Mais les réponses doivent tenir compte de la source du stress.. Il y a d'une part le stress dont le déclencheur est conscient et évident du fait de la survenue d'une difficulté dans la vie de la personne (Licenciement, rupture relationnelle, maladie, perte d'un proche, conflit, problèmes financiers...). Dans ce cas il convient d'atténuer l'impact émotionnel du stress. Il y a aussi le stress chronique avec lequel on peut cohabiter depuis si longtemps (parfois des décennies) qu'on en a oublié les circonstances de survenue. Les chercheurs parlent d'ACE pour Adverse Childhood Experiences. On finit par considérer que les réactions de stress constituent un fonctionnement normal. Dans ce second cas, la stratégie consiste à retrouver l'événement qui a initié et maintenu le stress depuis tant d'années, et le recadrer en y amenant des ressources.

L'étude signale aussi qu'un locus de contrôle est associé à une réduction du risque d'AVC. Le locus de contrôle définit la tendance des individus à considérer que les événements qui les affectent résultent, soit de leurs actions personnelles (locus interne), soit de facteurs externes sur lesquels ils n’ont que peu d’influence (locus externe), par exemple le changement de climat, la crise économique, la chance, le hasard, les autres...). Dans l'approche de la salutogenèse du sociologue médical Aaron Antonovsky le facteur clé de la capacité à maintenir sa santé et son bien être face à l'adversité, est le sentiment de cohérence interne. La cohérence comporte trois composante: a) la capacité à comprendre ce qui se passe dans son environnement, b) la capacité à accéder à ses ressources pour s'ajuster à la situation nouvelle, c) la capacité à donner du sens aux événements. Autrement dit, la prévention durable des AVC passe en partie par le développement du sentiment de cohérence interne. Chers coachs de santé, vous avez du boulot!!

Sources

Psychosocial stress tied to higher risk for acute stroke, Medical x press December 15, 2022 ; https://medicalxpress.com/news/2022-12-psychosocial-stress-higher-acute.html?utm_source=nwletter&utm_medium=email&utm_campaign=daily-nwletter
Catriona Reddin et al, Association of Psychosocial Stress With Risk of Acute Stroke, JAMA Network Open (2022). DOI: 10.1001/jamanetworkopen.2022.44836