Comment le cerveau distingue l'imaginaire de la réalité

Comment le cerveau distingue l'imaginaire de la réalité

Le cerveau distingue les stimuli du réel et de l'imaginaire, non pas à partir d'encodage différents sur la nature des stimuli, mais à partir de l'intensité des stimuli reçus. 

L'étude Subjective signal strength distinguishes reality from imagination a impliqué plus de 600 participants qui ont pris part à une expérience en ligne, au cours de laquelle on leur a demandé d'imaginer des images de lignes noires et blanches alternées tout en regardant un écran d'ordinateur.

Après avoir imaginé le stimulus des lignes noires et blanches, les participants devaient indiquer avec quelle intensité ils étaient capables de lee visualiser. Ensuite, à l'insu du participant, à la toute fin de l'expérience, un stimulus réel présentant les mêmes caractéristiques que celles imaginées par le participant a été progressivement affiché en fondu sur l'écran de l'ordinateur. Les participants devaient alors évaluer la vivacité avec laquelle ils imaginaient le stimulus et décrire si ce qu'ils voyaient était réel ou imaginé.

Les résultats ont montré que les stimuli imaginés et perçus se confondaient dans l'esprit des participants. Par exemple, lorsqu'un stimulus réel était estompé, les participants pensaient que leur imagination était simplement devenue plus vive. En revanche, lorsque leur imagination était plus vive, les participants étaient plus enclins à croire qu'ils avaient vu un stimulus réel, même si rien ne leur avait été présenté.

Nadine Dijkstra (Wellcome Center for Human Neuroimaging à l'UCL), auteur principal de l'étude, a déclaré : "Dans la vie quotidienne, nous imaginons souvent des choses qui n'existent pas. Par exemple, si l'on nous demande si les oreilles d'un chat sont rondes ou pointues, nous pouvons inspecter une image mentale dans notre esprit pour répondre à la question. "Les neurosciences ont découvert que l'imagination et la perception reposent sur des circuits cérébraux qui se chevauchent. Nous nous sommes intéressés à la question de savoir si ce chevauchement entraîne une confusion entre les deux : étant donné que les mêmes circuits sont impliqués, comment pouvons-nous être sûrs de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas ?

Les chercheurs ont utilisé un modèle informatique pour déterminer si le schéma des résultats était compatible avec la théorie selon laquelle les gens jugent si quelque chose est réel ou imaginaire, en fonction de la vivacité de l'expérience qu'ils en font. L'équipe a validé ce modèle à l'aide de la neuro-imagerie, montrant que le cerveau encode la force ou la vivacité des stimuli réels et imaginaires de la même manière, confondant ainsi la réalité et l'imagination.

Selon le Dr Dijkstra, "nos résultats suggèrent que, contre toute attente, il n'y a pas de différence catégorique entre l'imagination et la réalité ; il s'agit plutôt d'une différence de degré, et non de nature". L'auteur principal, le professeur Stephen Fleming (UCL Psychology & Language Sciences, Wellcome Center for Human Neuroimaging à l'UCL, et Max Planck UCL Center for Computational Psychiatry & Aging Research) a ajouté : "Normalement, l'imagination est relativement faible, et nous ne la confondons donc pas avec la réalité. Mais si l'imagination devient suffisamment forte ou vive, elle peut être considérée comme réelle. "Dans un futur proche, dans lequel la stimulation cérébrale ou la technologie de la réalité virtuelle deviendront de nouvelles sources de signaux sensoriels forts, nos résultats impliquent qu'il pourrait être plus difficile que nous le pensons de distinguer la réalité de l'irréalité.

Commentaires pour les coachs de santé

Les résultats de cette étude montrent donc que c'est l'intensité de signaux encodés par le cerveau qui permet à ce dernier de faire la différenve entre le réel et l'imaginaire. Autrement dit l'imaginaire associé à une forte émotion, peut etre encodé par le cerveau comme quelque chose de réel. Ce qui est vrai est ce que nous ressentons fortement. Les émotions fortes peuvent anesthésier le mental et ses capacités de distinctions et discernements. C'est probablement ainsi que nous percevons les soucoupes volantes, les appararitions divines, et les puces dans les vaccins. Dans le domaine de la santé, la recherche démontre ainsi ce que les traditions de guérison disent depuis si longtemps. Pour guérir, il convient de s'imaginer déjà guéri, et d'en ressentir les bénéfices dans son corps. Cette guérison imaginée et ressentie peut alors devenir une nouvelle réalité de santé. 

Selon le mystique et guérisseur Neville Godard, pour changer nous devons vivre « comme si le but recherché était déjà atteint » L’univers dans lequel nous vivons est le reflet de ce que nous sommes et de ce que nous avons créé en nous. Pour Neville Godard « rien ne vient de l’extérieur, tout provient de l’intérieur, du subconscient. Il est impossible de voir autre chose survenir dans votre vie que ce que renferme votre subconscient. …Vos conditions extérieures témoignent de ce que vous avez semé dans votre subconscient. Changez ce que vous semez et vous changerez les résultats. Le subconscient accepte comme vrai ce que vous ressentez comme étant vrai. Puisque la création est le résultat de ce que vous implantez dans votre subconscient, vous avez le pouvoir, par le ressenti, de déterminer les conditions de votre vie. Vous êtes déjà ce que vous voulez être. Votre refus de le croire est la seule raison pour laquelle vous n’en voyez pas la manifestation » (Ressentir… page 22) Pour transformer le fruit de notre imagination en une réalité tangible, nous devons cultiver le sentiment que notre souhait a déjà été exaucé.  Pour arriver à faire cela, Neville Godard nous invite à utiliser les principales portes d’entrée naturelles vers le subconscient, à savoir le sommeil et la prière. Nous pourrions y rajouter ce que Neville ignorait en 1950, à savoir les états méditatifs. 

Dans les années 1990, Varela, Thompson et Rosch, les auteurs de The EmbodiedMind ou Cognition incarnée ont introduit le concept d'énaction et défendu l'idée que le monde tel que nous le resentons a pour sources les interactions entre l'organisme et son environnement (externe et aussi interne, dont l'imagination). Selon Francisco Varela, « le cerveau existe dans un corps, le corps existe dans le monde, et l'organisme bouge, agit, se reproduit, rêve, imagine. Et c'est de cette activité permanente qu'émerge le sens du monde et des choses ». La cognition ne peut être envisagée indépendamment des situations dans lesquelles elle prend naissance, et elle est « incarnée » car elle est ancrée dans le corps et émerge de ses interactions (son incarnation) avec le monde extérieur. Cette incarnation de l'organisme définit et limite l'expression de la cognition.  

Quelle que soit la source d'information sensorielle (réelle, imaginaire, virtuelle, symbolique, métaphorique), celle qui sera encodée comme réelle par le cerveau est celle qui est associée à la plus forte intensité émotionnelles. La seule réalité tangible est celle de nos ressentis. Nous pouvons ainsi créer notre monde intérieur, pour le meilleur comme pour le pire. Et si nous avons le pouvoir de créer nos maladie, nous avons aussi le pouvoir de créer nos états de santé, en les rêvant avec suffisament d'intensité. Lors d'un coaching de santé, nous aidons le client à imaginer une vie sans maladie, pleine de santé et de vitalité et riche de sens, puis de s'y associer. Pour aider le sujet a vivre émotionnellement dans le présent son état désiré, Stephen Gilligan propose l'exprimer à partir de nos trois formes d'intelligences, avec une phrase courte (intelligence cognitive), par un mouvement du corps (intelligence somatique), et par un symbole (intelligence du champ) en répétant la formulation jusqu'à ce que l'ailgnement des trois intelligence puisse génèrer une forte résonnance émotionnelle dans le corps. Ce qui signifie alors que l'imagination s'est transformée en une nouvelle réalité de santé. 

Sources

Reality or Illusion? The Human Battle with Distinguishing Imagination from Reality, Neuroscience News Psychology·April 21, 2023, 
Subjective signal strength distinguishes reality from imagination by Nadine Dijkstra et al. Nature Communications