En 2020, un vieux mystère a été résolu et une pierre angulaire du modèle de la PNL a pris pied dans la science ... mais très peu de gens l'ont remarqué, même au sein de la communauté PNL elle-même.
La traduction en français de ce texte a pour source l’’article Eye Movement Research: Core NLP Hypothesis Vindicated, de Richard Bolstad est publié sur le site de l’IA-NLP en 2015 et sur le site Transformation avec une mise à jour en mai 2023
L'histoire de la théorie de la PNL sur les systèmes sensoriels et les mouvements oculaires
Depuis 1200 ans, les gens ont noté que le mouvement des yeux vers le haut, vers le bas et sur les côtés est en corrélation avec la pensée. Dans un traité intitulé De la différence entre l'esprit et l'âme, Qusta ibn Luqa (864-923) a combiné la doctrine de la localisation ventriculaire de Nemesius avec le récit du médecin romain Galien concernant une partie du cerveau ressemblant à un ver qui contrôle le flux de l'esprit animal entre le ventricule moyen et le ventricule postérieur. Ibn Luqa a écrit que les personnes qui veulent se souvenir regardent vers le haut parce que cela soulève la particule vermiforme, ouvre un passage et permet de retrouver des souvenirs dans le ventricule postérieur du cerveau. En revanche, les personnes qui veulent réfléchir, regardent vers le bas parce que cela abaisse la particule, ferme le passage et protège l'esprit dans le ventricule moyen contre les perturbations causées par les souvenirs stockés dans le ventricule postérieur. Qusta ibn Luqa al-BaBa'albakki, c'est-à-dire de Baalbek ou Héliopolis au Liban, chrétien melkite d'origine grecque, a vécu à Bagdad. Il était philosophe, médecin, mathématicien et astronome. Ses travaux ont été consignés par le savant musulman Ibn al-Nadim (Ibn al-Nadim 1871, page 234).
Un millier d’année plus tard, le même phénomène a été constaté par les développeurs de la psychologie en Occident. En 1890, le psychologue William James avait déjà défini quatre types clés de "pensée". Il a déclaré (1950, volume 2, p. 58) : "Chez certains individus, le "matériel de pensée" habituel, si l'on peut l'appeler ainsi, est visuel ; chez d'autres, il est auditif, articulatoire [verbal] ou moteur [kinesthésique] ; chez la plupart d'entre eux, il peut-être est mélangé de manière égale. James aborde à plusieurs reprises la question des mouvements oculaires qui accompagnent et peuvent être utilisés comme clés d'accès sensoriels. À un moment, il cite (volume 2, p. 50) la "Psychophysique" de Fechner, 1860, chapitre XLIV. "En imaginant, l'attention se sent comme attirée en arrière vers le cerveau". Décrivant ce qui se passe lorsqu'il visualise lui-même, James ajoute (James, Volume 2, p65) : "Toutes ces images semblent d'abord purement rétiniennes. Je pense cependant que des mouvements oculaires rapides les accompagnent, bien que ces derniers donnent lieu à des sensations si légères qu'il est presque impossible de les détecter".
Les recherches visant à identifier les bases neurologiques de ces différents types de "pensées" ont commencé à émerger au milieu du vingtième siècle. Une grande partie de ces recherches était basée sur la découverte que des dommages de zones spécifiques du cerveau provoquaient des problèmes sensoriels spécifiques. A. Luria (1966) a identifié des zones distinctes associées à la vision, à l'audition, à l'activité sensori-motrice et à la parole (cette dernière étant isolée dans l'hémisphère dominant du cerveau). Les preuves que les mouvements oculaires étaient corrélés à l'utilisation de différentes zones du cerveau sont apparues dans les années 1960 (l'étude de M. Day, 1964, étant l'une des plus anciennes).
Dans leur présentation de la PNL en 1980, Dilts, Grinder, Bandler et DeLozier (1980, p. 17) suggèrent que toute expérience humaine peut être codée comme une combinaison de la vision interne et externe, de l'audition, de la kinesthésie et de l'olfaction/gustation. La combinaison de ces modalités sensorielles à un moment donné (VAKO/G) est appelée un 4-tuple. La kinesthésie externe est qualifiée de tactile (sensations somatosensorielles) et la kinesthésie interne de viscérale (émotionnelle et proprioceptive). Les concepteurs de la PNL ont ensuite suggéré (1980, p. 75) que la représentation auditive peut être utilement divisée en digital (verbal) et tonale. L’auditif digital est décrit comme une classe d'expérience secondaire, provenant de l'hémisphère dominant du cerveau qui métacommunique sur les autres types d'expérience.
Les concepteurs de la PNL ont proposé que chaque système sensoriel était géré par une zone distincte du cerveau et que les clés/indices de son accès soient donnés par un schéma particulier de mouvement oculaire (1980, 81). La représentation par la personne de son expérience dans un langage particulier peut être identifiée par les mots (prédicats) qu'elle utilise pour décrire son sujet. Par exemple, quelqu'un peut dire "Je vois ce que vous voulez dire" visuellement, "Je me suis mis à votre écoute" auditivement, ou "Maintenant je saisis cela" kinesthésiquement. Le schéma PNL standard des clés d’accès montre que l’auditif digital est placé du côté gauche (ce qui suggère que tous les indices d'accès de ce côté peuvent correspondre à l'hémisphère dominant, où l'on sait que les capacités verbales sont traitées). Le modèle PNL des clés d’accès oculaires positionne le l’auditif digital vers le bas, à l'opposé de la position du kinesthésique, plutôt qu'au niveau, à l'opposé de l’auditif tonal. Howard Gardiner soutient que la pensée verbale ne devrait pas être qualifiée d'"auditive", car il s'agit d'une forme d'intelligence totalement distincte. Il souligne que la même zone du cerveau utilisée par les entendants pour générer le langage verbal est utilisée par les mal entendants pour générer le langage des signes (Gardiner, 1993, p. 52).
Dans le monde de la PNL, la capacité à distinguer la gauche de la droite a suscité un vif intérêt parce qu'elle est au cœur de la "dyslexie". La solution de la PNL à la dyslexie est double (Blackerby, 1996, p 153-155). Premièrement, il s'agit de réapprendre à la personne à reconnaître la gauche et la droite. Deuxièmement, apprendre à la personne à utiliser une stratégie orthographique de rappel visuel (en regardant vers la gauche et en imaginant le mot tel qu'il a été vu auparavant).
Des psychologues tentent de réfuter la théorie
En 2012, le chercheur en psychologie Richard Wiseman a publié une recherche sur l'hypothèse PNL des mouvements oculaires. Malheureusement, l'hypothèse qu'il a choisi d'étudier n'est pas celle découverte par la PNL, ni celle citée dans ses références. Il s'agit de leur propre théorie, énoncée au début de ce résumé :
"Les partisans de la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) affirment que certains mouvements oculaires sont des indicateurs fiables du mensonge. Selon ce concept, une personne qui regarde vers la droite suggère un mensonge, tandis que celle qui regarde vers la gauche indique qu'elle dit la vérité. Bien que cette affirmation soit largement répandue, aucune étude n'en a examiné la validité. Dans l'étude 1, les mouvements oculaires des participants qui mentaient ou disaient la vérité ont été codés, mais ne correspondaient pas au schéma de la PNL. Dans l'étude 2, un groupe de participants a été informé de l'hypothèse PNL des mouvements oculaires, tandis qu'un second groupe contrôle ne l'a pas été. Les deux groupes ont ensuite effectué un test de détection de mensonges. Aucune différence significative n'est apparue entre les deux groupes. L'étude 3 a consisté à coder les mouvements oculaires de menteurs et de diseurs de vérité participant à des conférences de presse très médiatisées. Là encore, aucune différence significative n'a été constatée. Dans l'ensemble, les résultats de ces trois études ne confirment pas les affirmations de la PNL. Les implications théoriques et pratiques de ces résultats sont discutées".
Wiseman et alia ont trouvé que cette hypothèse, qu’ils ont qualifiée à tort d’affirmation des partisans de la PNL, est inexacte. C'est une très bonne nouvelle pour la PNL, qui a toujours mis en garde sur le fait que les mouvements oculaires nous indiquent la zone du cerveau à laquelle on accède, et ne nous disent pas si l'accès est conforme ou non aux faits. Sous leur titre et leur résumé qui attirent l'attention, Wiseman et alia disent en fait : "Bien que les initiateurs de la PNLne considéraient pas les pensées "construites" comme des mensonges, cette notion est devenue courante, ce qui a conduit de nombreux praticiens de la PNL à prétendre qu'il est possible d'obtenir une idée utile pour savoir si quelqu'un ment à partir de ses mouvements oculaires". Dans la mesure où c'est le cas, ils peuvent maintenant cesser de dénaturer la PNL. Cependant, le seul endroit où Wiseman et alia ont réellement trouvé que leur hypothèse était défendue, se trouve sur deux vidéos de YouTube. Ils affirment que "deux vidéos bien connues de YouTube encourageant les détecteurs de mensonges à adopter cette approche ont reçu respectivement 30 000 et 60 000 vues".
Richard Gray, un formateur en PNL, déclare dans son article cité en référence dans la recherche actuelle de Wiseman et alia : "Pour la plupart des droitiers, le mouvement des yeux vers le haut et vers la gauche est le signe qu'ils tentent d'accéder à une mémoire visuelle. Les mouvements vers le haut et vers la droite indiquent généralement que le client est en train de construire une image visuelle. Les schémas auditifs suivent le même schéma gauche-droite, gauche pour le souvenir, droite pour la construction (Grinder & Bandler, p. 80 et suivantes, Bandler & Grinder, 1979). Lorsqu'on pose à un client la question concrète "Où étiez-vous hier soir ?", le mouvement des yeux vers le haut ou vers la droite peut suggérer qu'il est en train de construire une réponse et non de s'en souvenir. En soi, cela peut indiquer des pistes intéressantes pour un examen plus approfondi". Il ne s'agit pas d'une affirmation selon laquelle la personne ment. Vrij et Lochun, également cités dans cette étude, soulignent, en contradiction totale avec les présupposés de la recherche, que : "Il est important de noter que les théoriciens de la PNL ne mentionnent jamais la possibilité de détecter les mensonges en observant les mouvements oculaires, bien que certains officiers de police pensent qu'il est possible de le faire.
Recherches antérieures sur le véritable phénomène des mouvements oculaires de la PNL
Wiseman et alia affirment avec une certaine justesse que "tout au long des années 1980, des chercheurs ont examiné un nombre important d’affirmations faites par les praticiens de la PNL. La plupart de ces travaux ont évalué la relation supposée entre les mouvements oculaires et le mode de pensée, et ont consisté à enregistrer les mouvements oculaires des participants tout en leur posant des questions qui les encourageaient à se rappeler des souvenirs visuels et auditifs (par exemple, "De quelle couleur est la porte d'entrée de votre maison ?", "Pouvez-vous décrire le son de la voix de votre mère ?". Ces travaux ont systématiquement échoué à étayer les affirmations de la PNL". Notant que cet échec est dû à la fois au manque de clarté de la PNL et au manque de formation des observateurs qui effectuent les recherches, Eric Einspruch et Bruce Foreman ont déclaré dans leur étude de 1985 sur la PNL : "De nombreux praticiens compétents en PNL disposent d'une multitude de données cliniques indiquant que ce modèle est très efficace. Il est clair que ces praticiens rendraient service en présentant leurs données dans la littérature afin qu'elles puissent être évaluées de manière critique".
Il est cependant également exact que des recherches soutenant ce petit aspect particulier du modèle PNL existent, et qu'elles existaient déjà à l'époque de l'étude de Wiseman. Certains chercheurs ont réussi à combiner les conditions de recherche avec les exigences de formation identifiées par Einspruch et Foreman. Par exemple, le Dr Susan Nate (Nate 2004) a réalisé une étude sur 50 enfants âgés de 8 à 12 ans, garçons et filles, d'identité ethnique blanche américaine, hispanique américaine, amérindienne, noire américaine et asiatique américaine. Deux examinateurs formés à la PNL ont posé une série de 23 questions aux enfants et ont noté les mouvements oculaires observés, tandis qu'une caméra vidéo enregistrait les résultats. Les résultats ont été analysés à l'aide du test de chi carré, mais les conclusions sont apparues immédiatement comme évidentes et ont confirmé le modèle PNL des clés d'accès oculaires. Il n'y avait aucune différence dans les résultats en fonction de l'âge, du sexe, du groupe ethnique ou de la main.
L'étude de Susan Nate a confirmé le modèle PNL dans tous les domaines, sauf un. Bien qu'un petit pourcentage d'enfants ait inversé les repères visuels de gauche à droite, cela ne semblait pas être prédit par le fait d'être droitier. Trois enfants (6 %) avaient les repères visuels uniquement inversés, et deux enfants (4 %) montraient une inversion de tous les repères. Les deux enfants dont tous les repères étaient inversés étaient tous deux droitiers. Neuf enfants (18%) ont regardé droit devant eux plutôt que vers le haut pour certaines questions de mémoire visuelle, ce qui a été supposé être le résultat d'une information plus facilement disponible. Les mouvements oculaires de certains enfants étaient beaucoup plus spectaculaires, prenant plus de temps et se déplaçant plus loin dans la direction demandée. Des mouvements plus directs ont été associés à des temps de récupération plus rapides. Certains enfants présentaient des systèmes "conducteurs" évidents (méta-accès initial avant d'accéder à une direction répondant à la question ; l'un des éléments clés nécessitant un entraînement pour être détecté), pour utiliser le terme PNL. Un enfant, par exemple, a dû se répéter chaque question en auditif digital (avec le mouvement oculaire correspondant) avant de trouver la réponse au lieu habituel.
D'autres recherches apportent des solutions au problème concernant le biais de l'observateur, par rapport à l'échec de l'observation des sujets non formés. En raison de la nature systémique du cerveau, les développeurs de la PNL ont proposé que si le fait de penser visuellement amène les yeux à se lever davantage, alors le fait de lever davantage les yeux aide à visualiser. Plus précisément, le fait de regarder vers la gauche (pour la plupart des gens) les aidera à se souvenir d'images qu'ils ont déjà vues. Le Dr F. Loiselle de l'Université de Moncton au Nouveau-Brunswick, Canada (1985) a testé cette hypothèse. Il a sélectionné 44 personnes ayant un niveau d'orthographe moyen, déterminé par leur pré-test de mémorisation de mots absurdes. Les instructions de l'expérience, au cours de laquelle les 44 devaient mémoriser une autre série de mots sans signification, ont été données sur un écran d'ordinateur. Les 44 participants ont été divisés en quatre sous-groupes pour l'expérience.
Le groupe 1 a été invité à visualiser chaque mot du test en regardant vers le haut à gauche.
Le groupe 2 devait visualiser chaque mot en regardant vers le bas à droite.
Le groupe 3 devait visualiser chaque mot (sans référence à la position des yeux).
Le groupe 4 devait simplement étudier le mot pour l'apprendre.
Les évaluations réalisées immédiatement après ont montré que le groupe 1 (qui a effectivement regardé en haut à gauche plus que les autres, mais a pris le même temps) a augmenté sa réussite en orthographe de 25 %, le groupe 2 a détérioré son orthographe de 15 %, le groupe 3 a augmenté sa réussite de 10 % et le groupe 4 a obtenu le même résultat qu'auparavant. Cela suggère fortement que le fait de regarder en haut à gauche (rappel visuel en termes PNL) améliore le souvenir de l'orthographe des mots et que cela est deux fois plus efficace que le simple fait d'enseigner aux élèves à se représenter les mots. Par ailleurs, le fait de regarder en bas à droite (Kinesthésique en termes PNL) nuit à la capacité de visualiser les mots. Il est intéressant de noter que lors d'un test final effectué quelque temps plus tard (test de rétention), les résultats du groupe 1 sont restés constants, tandis que les résultats du groupe 4 de contrôle, ont chuté de 15 % de plus, une baisse qui correspond aux études d'apprentissage standard. La différence de mémorisation des mots entre ces deux groupes était de 61 %.
Thomas Malloy, du département de psychologie de l'université de l'Utah, a réalisé une étude avec des sujets préalablement évalués pour déterminer des niveaux moyens en orthographes, puis répartis en trois groupes. Au premier groupe on a enseigné la "stratégie d'orthographe" de la PNL, qui consiste à regarder vers le haut et vers la gauche dans le cadre d'une mémoire visuelle, au second groupe une stratégie de prononciation basée sur la phonétique et les règles auditives, et au troisième groupe aucun apport d’informations nouvelles. Dans cette étude, les tests portaient sur des mots réels. Une fois de plus, le groupe de mémorisation visuelle s'est amélioré de 25 % et a conservé presque 100 % de son orthographe une semaine plus tard. Le groupe à qui l'on a enseigné les stratégies auditives a progressé de 15 %, mais son score a chuté de 5 % la semaine suivante. Le groupe de contrôle n'a montré aucune amélioration. (Dilts et Epstein, 1995).
Une autre façon intéressante de tester l'hypothèse consiste à vérifier si les gens regardent vers la gauche lorsqu'ils se réfèrent au passé et vers la droite lorsqu'ils se réfèrent au futur, s'ils font des gestes dans ces directions, et trouvent même qu'il est plus facile de répondre à des questions sur le passé ou le futur à partir de chaque direction. Boroditsky (2000) a testé la relation entre le temps et l'espace en faisant passer des questionnaires à des étudiants de premier cycle de l'université de Standford et a constaté qu'il existait une relation évidente entre les schémas spatiaux et la perception du temps. Santiago et ses collègues (2007) ont ensuite adopté une méthode évaluant le temps de réaction pour tester la relation spatiale entre la gauche et la droite dans la conception cognitive du temps. Ils ont constaté que les temps de réaction étaient plus rapides lorsque les mots liés au passé étaient placés sur la touche de gauche et, de la même manière, les mots liés au futur sur la touche de droite. Abdul Rahman (2011) a confirmé cette relation dans un autre contexte culturel en 2011.
Recherche sur les clés d'accès oculaires 2015
En 2015, des scientifiques ont finalement identifié la réponse neurologique exacte qui génère ce que la PNL appelle les "indices d'accès oculaire". La recherche n'a pas montré que les mouvements vers différents endroits signalent l'activation de différentes zones du cerveau (ce qui est apparu en 2020 : voir ci-dessous), mais elle a montré que chaque mouvement des yeux se produit juste avant l'activation d'un circuit cérébral spécifique contenant un souvenir ou une idée spécifique. Cette recherche est issue d'études sur le sommeil paradoxal (Rapid Eye Movement), la phase où l'on rêve. On a toujours su que des mouvements latéraux des yeux se produisaient pendant ce sommeil, et on a émis l'hypothèse que les dormeurs scrutaient peut-être des éléments dans les images de leurs rêves. Cependant, même les sujets aveugles de naissance présentent ces mouvements. Les chercheurs ont ensuite noté que ces mouvements oculaires pendant le sommeil étaient similaires à ceux qui se produisent lorsque des sujets éveillés imaginent une nouvelle image.
Enfin, en scannant le cerveau de personnes endormies, des chercheurs de l'université de Tel-Aviv ont constaté que l'activité des neurones s'intensifiait juste après le clignement des yeux de la personne. Cette activité reflétait un changement de concept ou de scène (pas de traitement d'image) pendant le sommeil. Les scientifiques ont démontré qu'il s'agissait de la même activité cérébrale que celle qui se produit lorsqu’on présente aux patients éveillés des images, en particulier celles qui sont liées à leurs souvenirs. « Environ 0,3 seconde après l'apparition de l'image, l’activité de ces neurones se déclenchent fortement », a expliqué à la BBC News le Dr Yuval Nir, coauteur de l'étude publiée dans Nature Communications. "Cela se produit également lorsque les gens ferment les yeux et imaginent ces images ou ces concepts. »
La nouvelle recherche a été réalisée sur une période de quatre ans, à partir de données recueillies auprès de 39 personnes souffrant d'épilepsie. Les électrodes préalablement implantées dans le cerveau des patients pour les aider à gérer leurs crises, ont permis au Dr Nir de mesurer l'activité d'environ 40 neurones distincts, principalement dans le lobe temporal médian situé vers le bas du cerveau, pendant que les volontaires dormaient. Le Dr Nir a déclaré au magazine New Scientist : "Chaque fois que vous bougez les yeux, une nouvelle image se forme dans l'œil de l'esprit". (Andrillon et alia, 2015). Et c'est exactement ce que dit la PNL.
Retrouver l'état REM ?
Avant de passer à la dernière partie de cette histoire, faisons un pas de côté et notons une autre implication importante de cette historique de recherche. Est-il possible de réactiver artificiellement l'état REM lorsque de multiples souvenirs sont retraités ? Des indices captivants émergent de processus tels que le processus d'Intégration des Mouvements Oculaires de la PNL, utilisé par Steve Andreas. Dans ce processus, les sujets qui concentrent leur attention sur un souvenir pénible déplacent leurs yeux relativement rapidement d'un côté à l'autre et d'un coin à l'autre. Par la suite, ils déclarent effectivement que le souvenir semble avoir été "retraité" et qu'ils se sentent mieux lorsqu'ils y pensent. Bien que nous ne disposions pas de recherches cliniques spécifiques sur ce protocole sur le processus des mouvements oculaires, nous disposons de travaux remarquables sur l'EMDR, qui repose sur un protocole très proche. Une étude réalisée en 2012 sur 22 personnes a montré que la thérapie EMDR avait aidé 77 % des personnes souffrant de troubles psychotiques et de stress post-traumatique. Les symptômes d'hallucinations, de délires, d'anxiété et de dépression se sont considérablement améliorés après le traitement. L'étude a également montré que les symptômes n'étaient pas exacerbés pendant le traitement. Seuls cinq des vingt-deux patients ayant terminé le traitement (22,7 %) répondaient encore aux critères cliniques du syndrome de stress post-traumatique après le traitement. (van den Berg et van der Gaag, 2012).
2020 : Une justification ?
Mais revenons à l'hypothèse PNL initiale des mouvements oculaires. En 2020, pour la première fois, des données identiques ont été obtenues dans le cadre d'un processus de recherche en psychologie non lié à la PNL. Les travaux menés en 2020 par Christophe Carlei et Dirk Kerzel de l'Université de Genève ont d'abord étudié des sujets regardant dans différentes directions alors qu'ils visualisaient des mots français, dont ils devaient identifier l’aspect masculin ou féminin. Les chercheurs ont intitulé cette étude "Looking up improves performance in verbal tasks" (regarder vers le haut améliore les performances des tâches verbales), mais en termes PNL, il s'agit d'une tâche visuelle. Ils déclarent : "Contrairement au traitement verbal des mots, il est démontré que les mouvements oculaires spontanés sont dirigés vers le champ visuel supérieur gauche lorsque des questions sont posées qui impliquent un traitement visuo-spatial (Ehrlichman, 1977 ; Ehrlichman, Weiner, & Baker, 1974 ; Galin & Ornstein, 1974 ; Kinsbourne, 1972). Il est intéressant de noter que ce résultat est cohérent avec les hypothèses de la programmation neurolinguistique (PNL, Ahmad, 2013) selon lesquelles le traitement visuo-spatial est meilleur lorsque les participants regardent vers le haut. Nous avons récemment trouvé un soutien expérimental à cette hypothèse en utilisant la méthode du regard unilatéral (L'hémisphère gauche est occulté par des lunettes qui ne permettent que l'entrée de données.) (Carlei & Kerzel, 2014, 2015). Plus précisément, les performances dans les tâches visuo-spatiales étaient facilitées lorsque les observateurs regardaient vers le coin supérieur gauche de l'écran". (Carlei et Kerzel, 2020). Qusta ibn Luqa, tu avais raison, il y a 1200 ans !
A propos de l'auteur: Richard Bolstad, Transformations International Consulting & Training Ltd
Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et Site www.transformations.net.nz; Tel +64 21 677139- PO Box 35111, Browns Bay 0753, Nouvelle-Zélande
En 2017, Richard Bolstad a été le premier lauréat du prix ANLP - NLP Internationally. Les juges ont commenté de la façon suivante : "La nomination de Richard nous a semblé remarquable car nous pouvions vraiment voir la différence qu'il a faite en tant que formateur PNL international dans de nombreuses régions du monde. Il dispense ses formations avec intégrité et précision et a apporté une aide inestimable aux personnes traumatisées par les tremblements de terre en Nouvelle-Zélande et au Japon. Il a également apporté son aide aux personnes traumatisées par la guerre dans les pays d'Europe de l’Est. Il est décrit comme "modeste et très sympathique », et la lecture de ce que son travail en PNL a apporté comme différence, surtout en réponse à une crise, est assez étonnante".
Bibliography/Sources
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Commentaires de JL. Monsempès
Voici les conclusion de la première étude française réalisée par des chercheurs de l’Université Côte d’Azur « Mouvements oculaires en réponse à différentes activités cognitives mesurées par eyetracking : une étude prospective sur certaines théories de programmation neurolinguistique » ; Mathieu Marconi, Christophe Zimmer, Noelia Do Carmo Blanco, Alice Guyon, de l'Université Côte d’Azur ; Journal of Eye Movement Research 16(2):2 , Published May 16, 2023.
« En utilisant l'oculométrie, cette étude explore l'une des hypothèses de cette théorie, qui est l'un des piliers de la PNL sur le langage visuel. Nous avons créé un protocole basé sur une série de questions de différents types (censées mobiliser différentes zones du cerveau) et nous avons enregistré par eye tracking les mouvements du regard à la fin de chaque question pendant que les participants réfléchissaient et élaboraient la réponse. Nos résultats montrent que 1) les questions complexes suscitent significativement plus de mouvements oculaires que les questions de contrôle qui nécessitent peu de réflexion, 2) les mouvements ne sont pas aléatoires mais sont orientés dans des directions choisies, en fonction des différents types de questions, 3) les orientations observées ne sont pas celles prédites par la théorie de la PNL. Cette expérience pilote ouvre la voie à d'autres recherches visant à décrypter les liens étroits entre les mouvements oculaires et les activités des réseaux neuronaux dans le cerveau. » Les auteurs soulignent cependant les précautions à prendre sur les résultats de cette étude du fait du nombre limité de sujet.
Mon interrogation permanente est de savoir ce que l’on cherche à évaluer scientifiquement de l’observation des mouvements oculaires. Une recherche d’information est une stratégie comportant trois étapes distinctes : a) un système conducteur très rapide (« ou ais-je mis le dossier demandé »), b) un système principal (« quel est le contenu du dossier ») et, c) un système d’évaluation (« mon évaluation de ce dossier ») Les réponses de chaque étape peuvent appartenir à des registres sensoriels différents, comme en témoignent le balayage fréquent des yeux à une question sur un souvenir ancien.