Une approche cognitive des infections virales

Une approche cognitive des infections virales

Docteur Janet Konefaf 

Comment aider une personne à changer ses croyances pour développer une meilleure relation avec un agent infectieux et son système immunitaire

Cet texte a pour source le support de stage de la formation « PNL et santé » donnée par le Docteur Janet Konefal à l’Institut Repère les 20, 21 et 22 octobre 1995. Les protocoles et techniques présentées dans ce document concernent la prise en charge cognitive et psychologiques des sujets VIH +  Il est important de rappeler le contexte de la publication de cet article en 1989 : après une découverte du virus dans les années 80, le sida était en 1994 la première cause de décès parmi les Américains de 25 à 44 ans. Les trithérapies efficaces n’ont fait leur apparitions qu’en 1995. Si la notion de porteur sain été connue, on ne savait pas expliquer pourquoi certains séropositifs pouvaient ne pas devenir malades, car ces derniers étaient à l’époque considérés comme de véritables survivants. C’est dans ce contexte que le Dr Janet Konefal s’est intéressé à l’impact des croyances collectives et individuelles sur la maladie, et les moyens de modifier les croyances des sujets HIV+. Si ces techniques ont été initialement conçues pour une maladie infectieuse comme le SIDA, les principes de ces processus PNL sont applicables aux situations médicales, infectieuses ou non infectieuses, à fort enjeu de morbidité et mortalité, et en particulier quand le sujet peut s’identifier à une affection de très mauvais pronostic.  Ces processus cognitifs ne peuvent en aucun cas se substituer aux approches médicales conventionnelles, et doivent être comprises comme un complément aux approches habituelles des maladies infectieuses. Cet article présente, d’une part les protocoles de Janet Konefal, puis une adaptation de ces protocoles par Alain Moenaert de l’Institut Ressources.

Elargir les croyances limitantes

Protocoles conseils pour l’élargissement des croyances limitantes et des comportements destructeurs chez des personnes HIV+

Introduction

Milton ERICKSON, M.D. rappelait l’importance de considérer chaque client comme un individu, puis de déceler la façon dont cette personne pouvait elle même se percevoir (Gordon et Meyers-Anderson, 1981). Les protocoles suivants correspondent à la vision d’Erickson dans la mesure où ils invitent le client à utiliser ses propres représentations plutôt qu’un ensemble de représentations proposées par le thérapeute. 

Dans ses commentaires sur le rêve et l’analyse de l’imagerie inconsciente, Fritz PERLS (1969), a souligné l’importance de re-situer le contenu de l’imagerie onirique d'une personne dans le contexte spécifique de cette personne, lors d’une interprétation. Par extension, l’imagerie consciente doit, elle aussi, être abordée dans ce même contexte. Le fait d’utiliser les représentations internes du client permet de confronter les représentations imaginaires aux croyances individuelles, aux attitudes et à l’histoire personnelle du client. 

L’histoire médicale, ainsi que la recherche, fournissent des exemples qui démontrent le puissant effet que peuvent avoir les croyances sur la santé (Cohen 1988). Stimuler les images personnelles internes d’un client aidera le thérapeute à comprendre quelles sont ses perspectives et ses représentations du monde, afin de renforcer l’efficacité d’une intervention médicale. 

Prérequis à l’utilisation des protocoles

Nombre des procédures utilisées dans ce protocole sont des variantes de techniques et de schémas d’interventions thérapeutiques utilisés pour induire des changements, comme on peut les trouver dans la Gestalt, la Thérapie Ericksonienne, la Thérapie Cognitive et la PNL. 

Afin d’utiliser et de mesurer l‘efficacité de ces procédures, les thérapeutes doivent avoir des connaissances solides dans les domaines suivants : 

- Induction d’états de transe et reconnaissance d’états de transe naturelle ou provoquée.
- Conduire le patient et l’accompagner à la fois par le langage et en dehors du langage. 
- Provoquer des états associés et dissociés. 
- Faire des recadrages contextuels. 
- Induire des changements dans les sous-modalités des schémas visuels internes, dans le dialogue auditif interne, dans les sensations physiques. 
- Provoquer des représentations visuelles et auditives, des sensations physiques.
- Bien comprendre et utiliser les concepts de Virginia Satir sur les différentes parties de la personnalité. 
- Observer et calibrer les réactions physiologiques, puis ancrer et relier les états émotionnels et physiologiques. 

Les croyances du thérapeute 

Le système de croyances d’une personne se révèle souvent, à la fois directement et indirectement, à travers son langage et ses actes. Les croyances et le système de valeurs d’un thérapeute ont une influence sur le déroulement du traitement (Pell, 1966). Si le thérapeute considère le SIDA comme une situation sans espoir et une sentence de mort sans appel, il est fort probable que ses croyances vont interférer avec son intervention sur des patients qui en sont atteints. 

Le cadre psychologique de l’intervention 

De nombreux sujets séropositifs ou les personnes atteintes d’un SIDA déclaré, portent en eux la croyance que l’infection par le virus est synonyme de mort dans un bref délai. Cette croyance génère un stress qui peut venir aggraver l’affaiblissement du système immunitaire et même accroître la probabilité d’une issue fatale. 

Le protocole décrit ci dessous a été conçu pour permettre d’élargir les croyances limitantes et d’y inclure la possibilité que les séropositifs et même les SIDA déclarés, puissent retrouver leur santé. 

L’entretien avec le patient devra mettre l’accent sur le fait que certains virus peuvent vivre à l’intérieur du corps humain sans jamais se manifester et sans jamais provoquer la moindre maladie. Certains virus ne se manifestent que lorsque le système immunitaire est affaibli. Cette baisse de défenses peut être due à une santé déficiente, de mauvaises habitudes de vie (alimentation, manque d’exercice, tabagisme, etc... ), une maladie associée ou d’autres situations génératrices de stress. 

Chez les patients qui font valoir des statistiques montrant que la plupart des gens infectés par le virus meurent, on peut répondre en utilisant l’image de la courbe de Gauss en cloche en pointant les cas de survie à l’extrémité droite de la courbe (cela peut être rapproché de leur manière de se localiser dans le futur). On peut aussi utiliser des ordres imbriqués pour amener la personne à s'identifier à ceux qui survivent dans les statistiques, ou utiliser des métaphores implicites en plus des métaphores explicites

La difficulté à se projeter dans le futur constitue l’un des problèmes majeurs rencontré par les séropositifs. Quand on leur demande de penser à leur futur, nombreux sont ceux qui se mettent à pleurer, ou expriment de la colère, ou disent simplement qu’ils n’y arrivent pas. Pour eux, le futur se présente souvent sous forme de trou noir ou d’un sombre tunnel en pente. Certains patients imaginent un futur dont ils sont absents, d’autres ont une vision d’eux-mêmes morts et en train d’être enterrés. 

Le protocole de la ligne de temps (voir Procédure 2 plus loin) a pour but de permettre à une personne d’envisager un futur qui intègre la possibilité qu’elle soit encore vivante tout en restant sereine et détendue. Cela aura pour effet une réduction immédiate des manifestations de stress qu’engendre chez la personne le fait d'être porteuse du virus. Le fait de réduire ou d’éliminer les réactions immédiates de stress psychologique aidera à diminuer l’intensité des réponses physiologiques (tension musculaire, rythme cardiaque, palpitations, insomnies, etc...) qui affectent l’état de santé du patient.

Protocole I : visualiser la dissociation du sujet et du virus 

Un problème fréquent des patients séropositifs est qu’ils semblent considérer le virus comme inséparable de leur personne. Ils s’identifient aux manifestations caractéristiques du virus. L'un des objectifs du protocole est de séparer ou dissocier l’identité de la personne du virus. II faut pour cela que le patient parvienne à dissocier l’image du virus (c'est-à-dire percevoir le virus comme séparé de lui-même), puis d’imaginer ce virus dans un environnement approprié. Approprié signifiant un environnement ou un contexte qui permette au virus de vivre par lui-même de façon pacifique. 

Ce processus de dissociation est basé sur la technique de dissociation V/K décrite en PNL (Lankton 1980, Cameron-Bandler 1985). Plusieurs interventions ont été couronnées de succès en utilisant cette procédure sur des patients atteints de phobies (Cara et Forman 1988, Allen 1982). 

La technique de communication entre les parties de cette procédure est une adaptation de la procédure d’intégration de Robert DILTS (NLP International 1984). 

1 - Demander au sujet de raconter la situation telle qu’il l'a perçoit, et de raconter comment le virus s’est introduit dans son corps (dans son système).

2 - Demander à la personne d'identifier les principales parties (le virus, les lymphocytes T ou le système immunitaire, puis enfin l’ensemble de son corps). 

3 - Demander au sujet de se représenter le virus et d’établir une communication avec lui

a) Demander au sujet de créer une image du virus. Simplifier cette description en utilisant le langage de la personne : petit bonhomme, triangle, petit récipient. Ne parlez du virus que dans les termes utilisés par la personne. 
b) Faire en sorte que la personne établisse une communication avec sa représentation ou son symbole du virus. Découvrir quelle peut être l'intention positive du virus (habituellement c’est de survivre). Définir les caractéristiques du virus. 
c) Faire définir les sous-modalités du virus.

4 - Demander au sujet d’interroger le virus, pour savoir s’il sait qu’en détruisant (tuer ou quel que soit le terme employé) son porteur, il sera lui-même détruit 

5 - Amener le sujet à imaginer le virus dans ses propres contextes et environnement, puis faire une description de cet environnement. 

- Définir à nouveau quelle peut être l'intention positive du virus ainsi que ses caractéristiques.
- Demander au sujet d’être attentif à tout changement dans les sous-modalités ou dans le “contenu” du virus. Souvent l’image du virus est modifiée, devenant plus amicale et parfois inoffensive. 

6 - Amener la personne à se représenter une image du système immunitaire, ou des lymphocytes T et établir avec eux une communication en utilisant les termes de la personne (comme Big T’s, pac man, joueurs de football). Trouver les intentions positives, les caractéristiques et les sous-modalités du système immunitaire. Une fois la communication établie, discuter de la situation actuelle avec le système immunitaire tel qu’il est perçu par la personne. Définir et expliciter les réponses. 

7 - Enseigner au système immunitaire à opérer de fines distinctions pour lui permettre d’intervenir de façon la plus appropriée (parfois ignorer le virus s’il est devenu dormant)

8 - Présenter le système immunitaire au virus et vice-versa. Qu'ont-ils à se dire? Comment répondent-ils à la fois visuellement et kinesthésiquement ? 

9 - Poursuivre ce dialogue de façon continue ou intermittente jusqu’à l’établissement d'une relation amicale ou de coexistence entre le virus et le système immunitaire. 

10 - Découvrir pour chacune des parties (“système immunitaire”, “virus”, “la totalité du sujet”), ce qu’elles peuvent faire pour renforcer la compréhension de la situation. Le virus peut très facilement rester “dormant". Il ne dépend alors pas du système immunitaire pour exister. (II faut apprendre au système immunitaire à reconnaître ce virus et à l’ignorer). 

11 - Lorsqu’on est sur d’une compréhension suffisante par le sujet, faire définir par le virus ce que la personne peut faire pour améliorer sa propre santé et diminuer les risques d’être en contact avec le virus. Répéter cette procédure avec le système immunitaire. 

12 - Amener le sujet à se dissocier du virus ou à le déplacer métaphoriquement vers l’environnement ou le contexte auxquels le virus lui paraissait appartenir. 

13 - Amener le sujet à réassocier son système immunitaire avec toutes ses autres parties. 

14 - Passer en revue avec le sujet toutes les parties qui nécessitent un complément d'explications et de compréhensions sur cette nouvelle situation. Découvrir s'il existe des objections ou des obstacles qui pourraient empêcher le sujet d’appliquer les conseils et suggestions d’amélioration de sa santé créée par le virus et le système immunitaire. Si c’est le cas, mettre en place les procédures nécessaires à une identification psychologique de la personne avec toute cette approche. 

15 - Mettre en place avec le sujet des signaux d’alarme à utiliser de façon précoce pour maintenir l’équilibre de la santé. Ces signaux peuvent par exemple être une fatigue ou des contractions musculaires à un endroit précis du corps. 

16 - Faire établir par la personne une gamme de réponses à ces signaux d’alarme.

17 - A faire chez soi : Le patient doit poursuivre régulièrement ce travail de visualisation. 

Protocole 2 :  créer un futur sur la ligne du temps 

Ce protocole intègre et rassemble un certain nombre de techniques d’imagerie mentale (Andreas et Andreas, 1988; James et Woodswall, 1988). Il permet au thérapeute de guider son patient dans l’utilisation d’interventions visuelles en rapport avec des expériences du passé et des comportements souhaités dans le futur. Ce processus a été adapté aux besoins de patients HIV+. 

1 - Demander au sujet de choisir une activité quotidienne banale qui est utilisée régulièrement  et de la positionner sur une ligne du temps allant du passé au futur. Par exemple se coiffer, se réveiller, se brosser les dents, etc. ... Vérifier que l’activité choisie n’est pas associée à une anxiété ou à un traumatisme. 

2 - Demander au sujet de remonter dans le temps et de se revoir se livrant à cette activité quand il était enfant, puis adolescent, puis jeune adulte. 

3 -  Puis demander au sujet de s’imaginer exerçant cette activité aujourd’hui; Puis demain;Puis par étape dans l’ordre suivant :

a) la semaine prochaine ; b) le mois prochain ; c) dans six mois, d) dans un an ; e) dans 2 ans ; f) dans 5 ans ; g) dans 10 ans ; h) dans 20 ans ; i) l’âge de 100 ans.
Si le sujet a du mal à se voir dans le futur, tenter de trouver ce qui l’en empêche. Faire tout changement nécessaire (d'histoire, de sous-modalités, etc. ...) pour que le sujet puisse aller jusqu’au bout de la ligne de temps. 

4 - Y a-t-il d’autres activités que la personne voudrait pouvoir faire à l’âge de 100 ans ? 

5 - Laisser le virus et le système immunitaire entrer dans les projets de la personne concernant le futur. Rechercher leur aide et leur coopération.

Protocole 3 : établir la possibilité d’une meilleure santé 

Cette étape a pour but d’installer un état de motivation (c'est-à-dire "Allez-y !") et de relier cet état au résultat bien défini d'un meilleur état de santé. On peut rythmer cette relation sur les 10 semaines à venir, ou bien sur toute la durée du traitement, et au-delà. 

Cet exercice comporte trois phases principales: 1) l’état "Allez-y !” de la motivation, 2) la possibilité du “Moi en meilleure santé”, 3) l’enchaînement des deux séquences. 

Phase 1 : expérimenter l’état de "Allez-y !" 

Chacun s’est déjà trouvé dans la situation d’avoir choisi un objectif, quelque chose qu’on veut faire, réussir ou posséder et pour lesquels on est prêt à tout mettre en oeuvre pour y parvenir. Cet état de détermination ou de mise en action est appelé ici l’état "Allez-y !". Voici maintenant les caractéristiques de cet état. 

1 - Trouver des expériences de références pour la motivation. Demander au sujet de retrouver dans ses souvenirs plusieurs exemples d’expériences de détermination. Si la personne utilise des phrases différentes pour décrire son état de motivation, réutilisez-les dans vos descriptions. Par exemple : “Quand vous vous êtes senti déterminé, ou prêt à agir, quand vous avez senti que vous n’aviez pas d’autres choix que d’aller dans cette direction, quand vous avez été prêt à y aller...” 

2 - Définir les sensations physiques créées par l’état "Allez-y !".  Poser des questions comme : “Comment se sent votre corps ; quelles sensations physiques éprouvez-vous lorsque vous êtes en état de motivation ?” “Quand vous êtes en état “d’y aller !”, que ressent votre tête, votre dos, votre poitrine, votre ventre, vos jambes ou bras ?” “Quelles sensations avez-vous dans votre corps quand vous êtes déterminé à atteindre un objectif ?”.  Si vous remarquez des changements dans la posture, les mouvements ou la tension musculaire de la personne, signalez-lui ces changements. 

3 - Ajuster la posture de la motivation. Encourager le sujet à modifier sa posture pour l’aider à clarifier et renforcer son état “Allez-y !”. Certains se redresseront sur leur siège, d’autres baisseront la tète. Aider la personne à trouver la posture qui sera pour elle la meilleure. 

4 - Intensifier l’état de motivation avec les sous-modalités kinesthésiques. Amener le sujet dans le “maintenant” et aborder les aspects kinesthésiques de “l’état”. Habituellement le corps ressent quelque part en lui une sensation de mouvement lorsqu’il est dans cet état. Demander au sujet de ressentir les sous-modalités kinesthésiques pour renforcer l’état du “Allez-y !”. 

5 - Intensifier l’état de motivation avec les sous-modalités visuelles. Demander au sujet d’imaginer quel aspect auraient ses sensations si il pouvait les visualiser. Décrire la couleur, les mouvements, les formes et les symboles. Demander au sujet de modifier les sous-modalités visuelles pour augmenter l’intensité de “l’état”. 

Certains sujets vont facilement donner une représentation visuelle spécifique de leur état “Allez-y !”, D’autres non. Afin de pouvoir généraliser l’état de motivation, il est important que les visualisations ne se rapportent pas à un but trop spécifique. Par exemple, une personne peut se voir en train de gagner une course, ou prononçant un discours, etc. ... Si la représentation imagée est trop étroitement associée à un but, remplacez cette image par une autre, plus générale, en vous référant à l’étape 5. 

6 - Intensifier l’état avec les sous modalités auditives . Mettre en évidence le dialogue interne et/ou le ou les sons qui peuvent être associés aux sensations ou aux représentations visuelles des sensations de leur état “Allez-y !”. Chez certains individus, des onomatopées ou un battement de tambour pourront accompagner l’image, d’autres auront dans leur dialogue interne des “oui”, “d’accord”, “c’est ça !”. Demander à la personne de modifier les sous-modalités auditives pour intensifier l’état. 

7 - Ancrer l’état de motivation 

Faire revenir la personne à l’état le plus intense du “Allez-y !” et ancrer cet état. Un bon lieu d’ancrage peut être un point sur le haut de la jambe ou à l’intérieur du bras. Vérifier l’efficacité de l’ancre.

Phase 2 : installer la possibilité du “Moi en meilleure santé” . Dans cette étape, le sujet peut développer une image de lui-même en meilleure santé qu’il ne l’est actuellement. II doit se convaincre que cette meilleure santé rentre dans le cadre des possibilités, même si elle est encore improbable. II est important que chaque sujet puisse développer sa propre image de possibilité basée sur ses propres croyances et sur la gamme de ses expériences. 

Certains construiront une image de la disparition du virus, alors que d’autres verront une lésion en train de guérir, ou certains amplifieront l’idée de leur propre importance. 

1 - Amener le sujet à un état de relaxation 

2 -  Amener le sujet à se visualiser en bonne santé. Amener le sujet à s’imaginer comment il serait si il pouvait être en meilleure santé. Par exemple vous pourriez demander : “Si vous étiez en meilleure santé, comment seriez-vous ? Pouvez-vous vous imaginer en meilleure santé demain, la semaine prochaine, le mois prochain ? Etre en meilleure santé peut même être une possibilité très lointaine, une image hautement incertaine, et cependant possible donc réalisable. Cela tiendra peut-être du miracle, après tout on a déjà vu des miracles se produire. Parfois des choses tout à fait inexplicables se produisent, mais cela arrive réellement”. Si vous utilisez ce protocole avec un groupe, veillez à permettre à chacun de pouvoir s’exprimer sur ses propres représentations. Certains sujets HIV+ seront capables d’imaginer la disparition du virus, alors que d’autres auront du mal croire à une telle éventualité. 
Cet exercice n’a pas pour but de s’attaquer aux croyances limitantes. II s’agit plutôt de découvrir ce que le sujet considère comme possible (même de façon lointaine) à partir de sa situation actuelle, et de lui permettre de construire un pont naturel vers un futur où il serait en meilleure santé. (On traitera des croyances limitantes avec d’autres protocoles). 

3 - Ajuster les représentations du futur. Amener le sujet à ajuster les sous-modalités visuelles, auditives et kinesthésiques pour augmenter la force d’impact de l’image d’un avenir en meilleure santé. 

4 - Ancrer la représentation d’une meilleure santé. Dans un travail avec un groupe, on explorera les différentes possibilités de représentations du futur, en respectant le principe de la diversité des modèles du monde. On amène chaque participant à rechercher sa propre image et son propre état “Allez-y !”. L’intérêt du groupe est que chacun puisse suivre les processus des autres, tout en développant ses propres stratégies, buts et comportements. 

Phase 3 : Enchaînement la motivation et l’image d’une meilleure santé . II s’agit d’amener les participants à connecter leur état “Allez-y !” à leur image de “possibilité” et créer ainsi une motivation en direction d'une image d’eux-mêmes en meilleure santé. 

1 - Guider le sujet pour qu’il se réassocie à son état “Allez-y !” en déclenchant ses ancres. 
2 - Lorsque vous constatez que la personne est au maximum de son état “Allez-y!", déclencher l’ancre de l’image de possibilité, tout en maintenant l’ancre “Allez-y !”. 
3 - Relâcher l’ancre “Allez-y !” en maintenant active l’ancre de l’image “possibilité” pendant quelques secondes, puis relâcher. 
4 - Faire un état séparateur, puis répéter le processus. La procédure d’enchaînement sera répétée au moins trois fois ou plus. 

Protocole 4 : créer le circuit « désir de vivre »

Dans le cas de personnes HIV+, le programme STEPS utilisé à San Francisco utilise un exercice sur le “désir de vivre” et un travail sur l’imaginaire. On identifie la manière dont la personne se représente son propre désir de vie, puis on renforce ce désir par l’énergie de ce qui pourrait y faire obstacle 

Dans mon travail, j'ai découvert que ce “désir de vivre” était un circuit interne représentant une interaction dynamique au sein de la structure psychologique de la personne. En général, après avoir défini son “désir de vivre”, la personne ajoute un commentaire indiquant l’existence d’une contrepartie ou une interférence à ce désir; un “oui... mais”. Un exemple en serait: ‘Tout cela me paraît bien, mais quelle en est l’utilité ?”, ou “A quoi bon ?”. 

Cette notion de “A quoi bon ?” est essentielle à la compréhension et à la réussite du combat pour la vie que mène une personne. Cette attitude apparemment négative est la partie qui conditionne souvent l’autonomie du patient à vivre son « désir de vivre ». Comme cette attitude est souvent exprimée de façon négative et non explicite (ou déguisée) les patients ou même les thérapeutes pourront facilement se méprendre sur son importance, ou bien chercheront à l’éviter. 

II est fréquent que cette « condition d’autonomie déguisée » soit porteuse de bien plus d'énergie que le “désir de vivre”. On peut facilement reconnaître cette énergie dans le cadre de contraste entre les sous-modalités des deux parties et les calibrations des VAKO/G du sujet. La mise en évidence de l’intention positive d’une partie comme de l‘autre est essentielle au renforcement du désir de vivre global de l’individu. De plus, ce circuit spécifique nécessite d'être connecté aux autres éléments dynamiques de la structure psychologique. 

Le choix de la forme négative ou intégrative du circuit de désir de vivre dépend de la personne concernée. De nombreux obstacles peuvent se présenter qui nécessiteraient des conseils spécifiques avant que le circuit ne puisse être renforcé, puis connecté ou associé avec les autres éléments dynamiques de la personne. 

Protocole 5 : renforcer le circuit « Désir de vivre »

1 - Modéliser le « désir de vivre » du sujet. Demander au sujet de sélectionner au moins trois situations de vie dans lesquelles le désir de vivre était très présent. Faire associer le sujet aux expériences et définir les sous-modalités kinesthésiques (localisation, taille, mouvement, etc. ...). Puis déterminer les représentations visuelles puis les sous-modalités auditives. 

Demander: “Et si le “désir de vivre” ou ses représentations visuelles  (bulles jaunes, l’étoile brillante) pouvaient vous parler, à quoi ressemblerait le son ? A quoi ressemblerait sa voix ?” Une fois les sous-modalités auditives établies, recherchez ce que cela a à dire au sujet. Qu’est-ce que le sujet a à dire au “désir de vivre” ? 

Poursuivez le dialogue tant que c’est nécessaire aux besoins du client. 

2 - Identifier l’obstacle au « désir de vivre » et ses sous modalités. Discuter avec le sujet des dynamiques présentes dans son expérience du “désir de vivre" .Très souvent le sujet dira “ouais, bon, c’est chouette mais ... “. Ce qui se trouve dans ce “ouais, mais” est la partie qui conditionne « l’autonomie déguisée ». Celle ci peut se révèler le plus souvent par un changement physiologique observé dans le calibrage du client. 

Une fois que les deux parties apparaissent clairement au thérapeute et au client, le thérapeute va déterminer les représentations kinesthésiques, visuelles, et les sous-modalités auditives de la partie « autonomie déguisée ». Au départ, cette partie peut avoir une représentation visuelle négative ou être nommée « coup de poing » ou « voyou ». 

Etablir le dialogue entre le sujet et cette partie indépendance déguisée. 

3 - Identifier l’intention positive de la partie qui fait obstacle. Une fois le dialogue établi, déterminer l’intention positive de cette partie. Cela peut inclure le “désir de vivre” de cette partie.  

4 - Identifier l’intention commune des deux parties. Présenter les deux parties l’une à l’autre. Déterminer les ressources, les points de vue, les opportunités d’apprentissage et des besoins de chacune d’elles. 

Monter dans les niveaux d’abstraction  (“Chunk-up”) jusqu’à ce que l’alignement des deux parties entre elles (l’acceptation de l’intention positive de chacune des deux) soit réalisé. Puis “Chunk-down” pour découvrir comment ces deux parties peuvent maintenant s’aligner ou s’intégrer.

5 - Noter les changements de représentations. Repérer avec le client les changements de représentations ou de sous-modalités des parties. Souvent, lorsque les besoins de la partie « autonomie déguisée  » commencent à être satisfaits, la représentation change. Un travail préalable doit être parfois réalisé avant d’entamer l’intégration finale ou la négociation. Par exemple, la partie « autonomie déguisée »  peut nécessiter un changement d’histoire ou un recadrage avant qu’elle ne puisse s’aligner avec le “désir de vivre”. 

6 - Faciliter l’intégration. Si les deux parties parviennent à l’intégration, une nouvelle représentation émergera. Si elles aboutissent à une négociation, les représentations de celles-ci pourront changer, la première deviendrait plus détendue. Le client pourrait alors avoir d’autres mots pour décrire ce nouveau sentiment de “désir de vivre” ou son accroissement.

Quand l’intégration ou la négociation est complète, la nouvelle représentation du « désir de vivre » sera reliée aux dynamiques du virus et du système immunitaire.  Le thérapeute guide le client pour qu’il puisse trouver comment la représentation intégrée du désir de vivre pourra participer à la négociation entre le virus et le système immunitaire. 

Sources

Evolution de la séropositivité : douze ans et plus, Josiane Pillonel, Revue critique de l'actualité scientifique internationale sur le VIH et les virus des hépatites

Counseling protocol for expanding liliting beliefs and altering behavior among HIV+  Janet Konefal; Anchor Point Vol. 3, N° 8 (August 1989)

Dr. Janet Konefal (Ph.D, MPH, CA ) est professeur et chef du département de médecine complémentaire et intégrative (MCI) de l'université de Miami. Responsable du développement éducatif de troisième cycle en du MCI pour les professionnels de la santé.  Conseillère en santé mentale et acupunctrice agréée.  Elle combine l'acupression, la nutrition clinique, la kinésiologie appliquée et de la psychologie neuro-linguistique pour créer une méthode efficace permettant d'aider les gens à passer d'un état négatif à un état de ressources.  Dr. Konefal est aussi une formatrice internationnale en PNL 

Un modèle pour co-exister avec le virus du sida

Par Alain Monaert

Suite à la publication de l'article de Janet Konefal, sur les porteurs du virus HIV, j'ai eu l'opportunité d'expérimenter le modèle proposé et de lui apporter quelques modifications. Parmi les différents impacts constatés j'ai pu remarquer que les personnes devenaient plus actives pour leur santé, qu'elles recommençaient à avoir des projets pour le futur, à construire de nouvelles relations, à prendre conscience qu'elles pouvaient avoir un impact important sur leur qualité de vie et qu'il était tout à fait possible de vivre confortablement avec le virus. Les personnes avec qui j'ai travaillé ont aussi constaté une stabilisation de leur taux de T4

1 - Demander au sujet de se créer une image interne de "son" virus du sida

(il peut l'imaginer comme il le désire que ce soit sous la forme d'un animal, d'un insecte, une forme géométrique...) Cette image métaphorique du virus servira au travail de visualisation dans les étapes suivantes du modèle 

2 - Demander au sujet de se dissocier de l'image du virus

Le sujet va s’asseoir de l'autre cote de la pièce ou en mettant l'image sur un écran de cinéma ou de télévision loin devant lui. 

Dans cette étape il est important de bien calibrer la physiologie du sujet pendant que celui-ci suit vos instructions (changement de respiration, tension musculaire, posture, couleur de peau). Ces détails vous indiquent les états intérieurs (émotions) du sujet pendant le processus et vous assurent qu'il se dissocie bien de l'image. 

3 - Faire une double dissociation 

La première dissociation étant installée, aidez votre sujet à faire une double dissociation. Soit en demandant ou sujet de se voir lui même sur l'écran regardant l'image du virus, ou de s'imaginer assis dans une salle de cinéma regardant l'image de son virus sur l'écran ou encore de s'imaginer se voir soi-même dans un autre coin de la pièce regardant le virus. 

Questionnez votre sujet sur ses sensations en réponse a l'image de lui-même et l'image du virus sur l'écran. et calibrez-le. Guidez votre sujet jusqu'à l'ajustement total de la scène en utilisant des modifications de sous-modalités (changement de couleur, intensité, faille, distance, localisation de l'image). 

L'objectif est de laisser le sujet développer une image de lui même clairement séparée de l'image du virus; une image qui lui laisse la possibilité de rester ou redevenir en bonne santé. 

4 - Réassocier le sujet à l'image de lui-même 

Quand vous observez que le sujet est capable de discuter de l'image sur l'écran d'une manière calme et relax, demandez-lui de se réassocier à l'image de lui- même, de l'intérioriser tandis qu'il laisse l'image du virus sur l'écran. Quand cela est accompli le sujet est dissocié de l'image du virus. 
Le processus complet de dissociation du sujet peut prendre plusieurs séances. 

5 - Imaginer le virus dans un contexte approprié

En gardant le sujet dissocié de l'image du virus, amenez le à imaginer le virus dans un autre contexte, un contexte qui serait approprié pour le virus tout en étant inoffensif pour la personne. Vous pouvez aider le sujet en posant des questions qui aide à établir un contexte dans lequel le virus peu vivre de façon dormante, ou finalement non menaçant. Les réponses à ces questions sont susceptibles de produire un changement dans l'image du virus lui-même.  Le sujet peut regarder ou penser à la nouvelle forme du virus de façon plus aisée. 

Ce premier processus pourra être suivi d'un travail de dynamisation du système immunitaire et d'installation d'un dialogue entre le système immunitaire et le virus. 

Sources : Alain Monaert, Revue de Ressources. Adapté d'après les travaux de recherche de Janet Konefal, directrice du département d'épidémiologie de l'université de médecine de Miami 

Alain MOENAERT, psychologue, titulaire du certificat européen de psychothérapie, formateur certifié en PNL, fondateur et co-dirigeant pendant vingt ans d’un des principaux Instituts de Formation de PNL. Il modélise les personnes ayant des guérisons exceptionnelles depuis une vingtaine d’années. Il a longtemps collaboré avec Robert Dilts, Bill O’ Hanlon, Tom Best, etc. Il est à la base d’un projet de modélisation commandité par une des assurances majeures et développe une nouvelle approche avec une équipe pluridisciplinaire pour développer une alternative au « tout pharmacologique » Il est l'auteur du livre "Les douze étapes de guérison"

Avertissement 

Ce processus ne vise pas à remplacer une aide médicale classique, je ne le conçois que comme un processus complémentaire visant une action plus globale sur les facteurs de santé, en combinaison avec une approche pharmacologique, nutritionnelle,...etc

Les techniques proposées dans cet article ne peuvent en aucun cas se substituer aux soins médicaux et aux recommandations médicales des autorités de santé en matière d’infections virales et de covid-19. Aucune méthode PNL ne peut prétendre à une quelconque efficacité dans la prévention et le traitement des infections virales et en particulier le covid-19. Les méthodes de la PNL sont efficaces pour gérer certains problèmes psychologiques, dont les peurs et le stress. Pour obtenir des conseils sur la manière d'éviter de contracter le covid-19, nous vous invitons veillez à contacter votre médecin et/ou votre prestataire de soins de santé. Nous vous encourageons à faire preuve de considération envers les autres et envers vous-même, et à porter un masque en public tant que la pandémie risque de compromettre la santé des autres.

Commentaires de Jean L ucMonsempès

Une équipe de chercheurs de Shanghai et de New York a découvert que le nouveau coronavirus pouvait s’attaquer au système immunitaire et causer des dégâts similaires au VIH. Cette particularité n’avait pas été observée chez les autres coronavirus. Le Covid 19 s’introduit dans la cellule T et l’a «prendre en otage», désactivant ses fonctions de protection. Cette découverte confirme la crainte de plusieurs chercheurs qui avaient observé les dégâts commis sur le système immunitaire des patients atteints du Covid-19, lesquels n’avaient plus qu’un faible nombre de cellules T. De telles conséquences sont habituellement constatées chez les personnes atteintes du VIH (virus de l’immunodéficience humaine).

La différence entre ces deux virus réside dans leur capacité à se répliquer. Le VIH est capable de transformer les cellules T en «usine» pour fabriquer des copies de lui-même, tandis que le SARS-CoV-2 ne semble pas se propager une fois qu’il s’introduit dans ces cellules, les chercheurs estimant donc qu’il y meurt. La différence majeure est que le Covid 19 n'est pas un rétro-virus. Donc il ne semble pas s'intègrer dans le génome de l'hôte contrairement au VIH." 

Sources
SARS-CoV-2 infects T lymphocytes through its spike protein-mediated membrane fusion. ; Xinling Wang, Wei Xu,  Gaowei Hu, Shuai Xia, Zhiping Sun, Zezhong Liu, Youhua Xie, Rong Zhang, Shibo Jiang  Cellular & Molecular Immunology (2020)