Faciliter les processus naturels d'auto-guérison

Faciliter les processus naturels d'auto-guérison

Jean Luc Monsempès

Comment expliquer que certains problèmes de santé se guérissent naturellement et automatiquement chez certains, alors que le processus d'auto-réparation se fige chez d'autres personnes  

Quelle est la différence qui fait la différence ? Dans leur livre « Au cœur de l’esprit » publié 1989  Steve et Connirae Andreas montrent comment modéliser les stratégies individuelles de guérison d’un problème de santé que l’on sait guérissable (coupure, hématome, rhume, épisode grippal), puis comment appliquer cette stratégie à une situation médicale qui a du mal à guérir, ou que l’on croit non guérissables. Les auteurs rappellent les applications des outils et modèles de la programmation neuro-linguistique (PNL) à un processus d'auto-guérison, et le cadre d'utilisation de ces techniques, en complément des approches médicales conventionnelles.  

La découverte des processus cognitif d’auto-guérison 

Souffrant d’une maladie infectieuse à répétition, Connirae Andreas raconte avoir cherché des solutions dans de nombreuses techniques PNL, dans la pensée positive et aussi « l’espoir de guérir ». Mais aucune de ces différentes approches n’ont été efficace pour elle. 

Le changement est venu quand elle s’est intéressée aux représentations mentales qu’elle pouvait avoir de sa maladie ou de sa guérison. La représentation sensorielle de guérison qu’elle avait eu jusqu’à présent était une image d’elle malade et alitée, une image fixe, en noir et blanc et légèrement grisée, positionnée sur sa gauche. Consciemment elle voulait réellement guérir, alors que ses représentations inconscientes étaient de se voir malade Elle s’est donc demandée  «Dans  quelles circonstances est-ce que je sais que mon corps peut se guérir seul sans que j’intervienne ?» Nous pouvons tous nous référer à des expériences courantes d’auto-guérison, comme une écorchure ou une coupure, un rhume ou une grippe. 

Sa représentation de la guérison d’un rhume, comportait un film dans lequel elle se voyait, et un film se déroulant en accéléré sur sa droite, passant rapidement d’une image d’elle alitée à une image d’elle sur pieds et en bonne santé. Puis elle a cherché à penser à son infection comme si elle pensait au rhume qui guérit tout seul. Pour cela elle a déplacé le contenu des représentations de sa maladie (image fixe et grise sur sa gauche) à l’endroit où se situait le film de sa guérison automatique du rhume (film sur sa droite). Elle a donc construit un film de la guérison de son infection, avec les mêmes détails sensoriels de la guérison de son rhume (emplacement, taille, couleurs, rapidité des mouvements). En faisant ainsi, son corps a immédiatement ressenti les effets et elle a eu le fort sentiment qu’elle guérirait bientôt. Pour terminer, elle a placé le film de sa guérison sur le passé de sa ligne de temps. « Même si je savais que cette expérience était façonnée de toutes pièces, mon corps la ressentait comme réelle…Puisque je l’avais déjà fait, je serais capable de le refaire ». Après avoir transformé sa manière de penser sa guérison, son infection a pu se résoudre rapidement et sans prise d’antibiotiques.

Les conditions d’utilisation du processus d’auto-guérison

La méthode décrite dans cet article a pour but de mobiliser la capacité individuelle de guérison, mais n’a certainement pas la prétention de vouloir tout guérir. Les bénéfices cliniques n’ont pas fait l’objet d’études de validation (Evidence Based Medecine). Ce qui peut être immédiatement évalué est l’impact émotionnel du changement de représentation de la maladie. Et nous pouvons faire l’hypothèse que le fort sentiment du « Je sais maintenant que je vais guérir » va s’accompagner de modifications physiques et biologiques, ce qui reste bien sur une hypothèse à démontrer. Cette technique prend peu de temps et n’implique pas de changement de croyances ou l’adoption d’un style de vie particulier. La description de la technique s’adresse à des personnes qualifiées en PNL.

Changer notre perception de la maladie 

Lorsqu’on demande « De quoi souffrez-vous qui pourrait être expérimenté par l’approche d’auto-guérison ? », de nombreuses personnes auront du mal à répondre, car ils ont en tête qu’aucune guérison n’est possible pour ce dont ils souffrent. Ils limitent ainsi leurs possibilités de guérison. Hors c’est justement dans ces situations « ce n’est pas possible de guérir » que le processus d’auto-guérison mérite d’être testé. Si vous croyez fermement que telle maladie ou telle blessure ne peut se guérir d’elle-même, vous ne ferez rien pour changer votre mode de pensée. Si on ne peut pas savoir si la maladie va guérir, on peut par contre affirmer que la manière de penser la maladie peut être guéri. Et si vous changez votre relation à votre problème de santé, vous vous donnez des chances d’obtenir des résultats surprenants. La personne qui dit : «Je ne peux pas appliquer ce processus à mon arthrose, car on ne peut rien y faire», pense peut être à son arthrose comme à une maladie qui va nécessairement s’aggraver. 

L’utilisation des ressources médicales. 

Avant toute utilisation de ce protocole, assurez-vous que la personne est bien suivie médicalement, que son problème de santé a bien fait l’objet d’un  traitement adéquat quand celui ci existe. La personne malade doit obtenir toutes les informations qui lui permettent de savoir ce qui se passe réellement dans son corps. Dans de nombreux cas, une solution médicale simple sera bien plus appropriée que de tenter de modifier vos représentations mentales. Par contre quand la médecine n’offre que des médicaments «dangereux» ou des solutions chirurgicales sans pouvoir garantir le résultat, vous n’avez rien à perdre et tout à gagner à essayer d’autres approches, à condition bien sur de ne jamais exclure les solutions médicales nouvelles. Même si l’on opte pour une solution médicale conventionnelle telle que la chirurgie, l’application de ce protocole peut aider les patients à accélérer leur guérison.

Dans son ouvrage Amour, Médecine et Miracles (1), Bernie Siegel propose de nombreuses manières d’établir une relation respectueuse et efficace entre médecins et patients. Connirae invite à poser énormément de questions aux médecins pour recueillir le maximum d’informations. «Que sait-on de cette maladie ?» «Dans quelle mesure vos résultats d’analyse sont-ils fiables ?» «Quels types de traitements sont recommandés dans cette situation ?» «Quels sont les bénéfices et les risques de chacun de ces traitements ?» «Quels sont les risques et les bénéfices au cas où je n’applique pas ce traitement ?» Dans le cas d’une situation médicale grave, il peut être opportun d’avoir un second avis en consultant un autre spécialiste. Si les médecins possèdent une expertise objective des maladies, la personne malade est propriétaire de son corps. Les connaissances médicales évoluent avec le temps. Ce qui est considéré aujourd’hui comme vrai et efficace, pourra demain laisser la place à de nouvelles approches thérapeutiques.

Les médecins font de leur mieux compte tenu des connaissances dont ils disposent sur les maladies et leurs traitements. Les décisions les plus sages sont probablement celles qui concilient les données médicales « objectives » avec les connaissances « subjectives » que nous avons de notre propre corps, de notre propre histoire de vie, de nos attentes et de nos rêves. Une bonne manière de respecter les médecins et de ne pas attendre d’eux qu’ils soient des dieux omniscients. Ils se mettent eux-mêmes des obligations de résultats qui sont lourdes à porter et parfois irréalistes. Si vous voulez prendre des décisions contraires à un avis médical, faites le en toute conscience, après avoir pris de multiples avis, et assumez la responsabilité des conséquences. Les ouvrages de Norman Cousins proposent une manière efficace et intelligente de participer à votre traitement et à votre guérison.

Le protocole de facilitation de l’auto-guérison  

Cette méthode vous montre comment votre cerveau code la représentation d’une blessure ou d’une maladie et comment modifier cette représentation pour faciliter la guérison. Rappelons que cette méthode n’intervient aucunement sur la maladie directement, ce qui est du domaine médical, mais sur la manière de penser sa maladie. Cette méthode n’apporte de plus aucune garantie de guérison. Connirae explique que la plupart des gens qu’elle a suivi ont déclaré une très nette amélioration de leur état de santé. Il reste difficile d’expliquer le mécanisme physiologique par lequel ce processus active une réaction de guérison. Ce processus semble créer des messages inconscients de guérison auxquels notre corps peut répondre constamment du fait de l’aspect sensoriel de ces messages. Ces messages ne sont pas des «suggestions subliminales» ou des inductions hypnotiques. Par contre ces messages semblent tout particulierement adaptés au mode de fonctionnement sensoriel de notre cerveau. Une fois installés, ces messages semblent impacter très rapidement la relation du sujet à sa maladie.  

Etape 1. Identifiez ce que vous désirez guérir

Il s’agit d’un problème de santé (maladie ou blessure) qui a nécessairement fait l’objet d’un avis et d’un suivi médical. Si la réponse médicale est efficace, ce processus n’a pas d’intérêt. Si le sujet dit spontanément «mais ceci ne peut pas guérir, je ne peux choisir cela!» c’est certainement une bonne idée d’utiliser ce processus.

Etape 2. Etablir la procédure de preuves 

Une stratégie comporte des tests de vérification. On cherche donc à savoir quand le processus de guérison sera en train d’agir, en définissant les preuves d’amélioration, de progression vers la guérison, ou de guérison. Poser les questions suivantes : «Une fois la guérison obtenue, qu’est-ce qui sera diffèrent dans mon expérience ?» «Quels sont les signes qui m’indiqueront que le processus de guérison est en train de se réaliser ?» «Une fois guéri, quels changements verrai-je ou sentirai-je ?» 

Etape 3. Identifier une expérience de référence appropriée d'auto guérison automatique 

Demander au sujet de trouver une expérience personnelle d’auto guérison naturelle. Penser à une maladie pour laquelle vous savez que votre corps se guérit de façon automatique. Les exemples les plus courants sont les coupures, écorchures, ampoules, foulures légères, rhume ou légère grippe…etc. Si c’est possible, le sujet choisira un problème qui lui semble se rapprocher du problème qu’il désire guérir. 

Etape 4. Vérifier que la personne pense à l’expérience de référence au présent

Demander au sujet de s’associer à l’expérience d’auto-guérison naturelle en train de se produire dans le présent. «Cette coupure (ou autre chose choisi à l’étape 3) que vous expérimentez en ce moment même, comment savez-vous qu’elle va se guérir automatiquement ? Observer comment la coupure va se guérir d’elle -même». 

Etape 5. Identifier les sous-modalités codant les différences entre la guérison automatique (étape 3) et le problème de santé actuel (étape 1)

Demander au sujet d’observer comment son mental code ou distingue une situation qui se guérira automatiquement d’une autre situation qui ne se guérira pas. En quoi ces deux situations diffèrent- elles ? Etablir un cadre de contraste des sous-modalités sensorielles 

 

Maladie actuelle

Auto guérison

Association/ Dissociation (a)

   

Localisation (b)

   

Taille  et distance (c)

   

Couleur & Noir et blanc (c)

   

Luminosité (c)

   

Image fixe/ mouvement (d)

   

Voix ou son (e) 

   
     

(a) L'association/dissociation pour chaque représentation: «Te vois-tu toi-même (ou une partie de ton corps) en face de toi avec le problème de santé, OU es-tu en train de regarder cette partie de ton corps qui a le problème de santé ?»

(b) Les sous modalités de localisation : « Lorsque tu penses au problème de santé qui ne se guérit pas, quelles images sont présentes dans ta tête? Où situes-tu celle image dans l’espace autour de toi ? Est-ce en face de toi ? Sur ton corps ? Ou sur le coté ? » 

(c) Les sous-modalités de figure/fond (premier plan/second plan) dans l'expérience de guérison automatique: «Comment la partie de ton corps qui s'auto guérit ressort-elle ? Cette zone est-elle plus grande, plus colorée, claire, lumineuse, proche?». Parfois il y a un «projecteur» dirigé sur cette zone. «Comment ton cerveau sait-il que cette zone nécessite une attention particulière ?». 
(d) Les sous modalité de mouvement : « l’image est-elle fixe, ou est-ce un film qui se déroule ? » 

(e) Les sous modalités sensorielles : « Qu’entends-tu dans ta tête ? Que te dis-tu à toi même ? Quelle en est la source ? Si l’expérience d’auto-guérison est accompagnée d’une voix ou d’un son, il conviendra de les recréer (mêmes caractéristiques de la voix) dans la situation problématique que vous désirez soigner. 

Pour Connirae, de nombreuses personnes déclarent que la zone de guérison est plus grande, plus colorée, plus vivante, plus lumineuse (elle porte les signes de la guérison) que la zone problème. Ces distinctions sont importantes car elles traduisent la manière dont votre cerveau sait que telle zone de votre corps nécessite une attention particulière. 

Etape 6. Coder l'expérience de l'étape 1 avec les sous-modalités de l'expérience de l'étape 3 

A partir des informations obtenues à l’étape 5, demander au sujet de transformer la situation problème de non guérison (l’étape1) en une expérience d’auto-guérison automatique (étape 3). Pour cela le sujet va transférer le codage d’auto-guérison aux représentations de la situation problème. On cherche à rendre l’expérience de «non-guérison semblable à l’expérience de guérison». Le sujet va se représenter la situation problème avec les codes sensoriels qu’utilise son cerveau dans le cas d’une guérison automatique. On ne change pas le contenu de ce qui est observé, mais on change la manière de percevoir ce même contenu. Exemples : 

  • Les sous modalités d’une douleur arthrosique des mains sont une image fixe et en haut, sombre, sujet associé. Et les sous modalités de l’expérience d’auto-guérison d’une coupure au bras sont un film rapide, clair et coloré, dissocié (je me vois). Je vais donc voir un film clair et coloré qui défile rapidement dans lequel je regarde ma main en train de guérir. 
  • Vous pouvez transposer les sous-modalités de guérison de votre main (Voix interne qui dit « j’en ai pour une semaine », associé (couleur rose et chaleur) à votre douleur dorsale. 
  • Si votre expérience de guérison comporte un halo lumineux autour du point à guérir ou si elle est colorée, utilisez ces informations pour modifier votre expérience de «non-guérison».

Etape 7. Test de vérification que le problème de santé est bien codé pour s’auto-guérir de façon automatique 

Demander au sujet de comparer à nouveau l’expérience d’auto-guérison et l’expérience du problème de santé : les deux expériences sensorielles sont-elles identiques ?. Si besoin, noter ce qui est encore différent et faire ce qu’il faut pour atténuer les différences. 

A cette étape, de nombreuses personnes disent vivre des changements rapides et significatifs dans la manière de ressentir le problème de santé (blessure ou maladie). Attention, ce n’est pas la lésion ou la maladie qui change immédiatement, mais la manière de percevoir le problème de santé. Et cette différence de perception est capitale car elle témoigne que le changement s’est effectivement produit à un niveau émotionnel, en attentant un changement physiologique ultérieur. Ce que l’on cherche à obtenir est la perception de la réalité de l’auto-guérison du problème de santé. 

Etape 8.  Placer un autre exemple d'auto-guérison automatique dans le passé 

Demander au sujet de construire un autre exemple de guérison automatique et le placer sur le passé de la ligne du temps ; de fabriquer un exemple de son corps ayant déjà guéri le même genre de problème précédemment, puis de placer cette expérience dans le passé. S’assurer de la parfaite ressemblance de ce souvenir «entièrement fabriqué» avec tous les autres souvenirs d’auto-guérison de manière à ce qu’il soit le plus réel possible. Nos croyances concernant ce qui est réel et possible étant basées sur ce qui nous est arrivé dans le passé, cette étape renforce l’impact et l’efficacité de la méthode. 

Ces huit étapes suffisent le plus souvent  à activer la stratégie d’auto-guérison. Ce processus réoriente la physiologie à des niveaux conscients et inconscients vers des mécanismes d’auto-guérison. Les étapes précédentes peuvent être complétées par deux étapes complémentaires. 

Etape 9. Vérifier l’écologie et les possibles objections 

Les objections apparaissent généralement quand une partie de la personne réalise qu’une amélioration rapide de la santé aurait des conséquences négatives. Vérifier l’existence d'objections possibles à la guérison en demandant : «Rentrez en vous et demander si une partie de vous aurait une objection à cette auto-guérison?».  Si la réponse est négative, passer à l’étape suivante. 

Si la réponse est oui, établir des signaux explicites pour communiquer avec les parties qui objectent, de façon à ce qu’elles puissent signaler leurs besoins. Une partie du sujet pourrait par exemple objecter qu’une guérison rapide serait incompatible avec le besoin de repos du sujet. Dans ce cas il est important de demander à la partie qui objecte de s’exprimer par un message puissant chaque fois que le sujet a besoin de prendre du repos. 

Les symptômes ont des intentions positives car leur expression est une manière de nous signaler que quelque chose qui nous est important (une valeur) et que l’on souhaite préserver n’est pas satisfait. Vivre en marge de nos besoins fondamentaux est une bonne manière de développer des problèmes de santé. Une maladie peut permettre d’obtenir l’attention des autres ou de satisfaire des besoins importants (repos, calme…etc.) Dans ce cas il convient de clarifier l’intention positive de la maladie et de trouver des moyens de satisfaire l’intention positive (la valeur), de façon plus appropriée que la maladie, et rendant cette dernière inutile. Les situations dans lesquelles il est utile de vérifier avec soin la présence d’objections sont : une maladie considérée comme grave ; une maladie chronique empêche le sujet de s’adapter à un mode de vie diffèrent; une maladie qui impacte considérablement la vie de l’entourage.

Etape 10 : Accéder à sa sagesse intérieure pour découvrir des moyens de soutenir la guérison 

«Allez à l'intérieur de vous et demandez à votre inconscient, « Que pourrais-je faire d'autre pour faciliter mon processus d'auto-guérison? » Pour toute maladie grave, poursuivre le processus de façon quotidienne, en vérifiant que le style de vie de la personne (alimentation, exercice, repos...) soit bien un soutien à la guérison. La «sagesse intérieure» constitue souvent une source d’informations bien plus pertinentes et faciles à suivre que les conseils basés sur des données statistiques ou des règles générales de conduite. 

IL convient de s’assurer que le sujet a bien mis en place des indicateurs d’améliorations (des feedbacks) de sa santé pour adapter ses changements de style de vie, ou savoir quand aller consulter un médecin. L’auto-suggestion ou la croyance que l’on est déjà guéri ne sont pas appropriées en l’absence de preuves sensorielles de vérifications et d’amélioration. De même que celui qui souffre d’une atteinte pulmonaire infectieuse, prendra sa température et surveillera les autres symptômes, pour savoir quand aller voir son médecin. 

Commentaires

Les questions écologiques

Le sujet peut parfois avoir des difficultés, ou refuser de rendre la représentation de sa maladie semblable à celle de la guérison automatique. L’accompagnateur pourra calibrer des changements de la physiologie (raidissements, sourcils froncés) et le sujet pourra dire obéir à une voix interne disant « NON ». C’est une objection à prendre en compte. 

La maladie est pour certains le seul moyen disponible de satisfaire un besoin psychologique ou une valeur importante. Par exemple, chez un sujet qui a appris à donner plus d’importance aux besoins des autres qu’à ses propres besoins, la maladie peut devenir le seul moyen efficace de dire « non » aux autres et de prendre soin de lui-même. Le sujet peut se trouver en conflit entre la satisfaction de ses propres besoins et celui des autres. Le sujet aura besoin d’apprendre à satisfaire ses besoins personnels par des moyens autres que la maladie. Les techniques de résolution des conflits ou le recadrage en six étapes trouvent leur utilité dans ces situations. Pour un sujet hyperactif, la maladie peut être le seul moyen de répondre aux besoins de repos de son  corps. Les signaux d’alarme du corps ne sont pas écoutés, tant que le sujet ne tombent pas malade. 

La maladie peut être également un moyen de maintenir des relations avec des proches. Nous savons que les enfants utilisent la maladie comme moyen efficace de recevoir de l’attention, de l’amour et de l’affection de leurs parents. Pour résoudre une question écologique, la démarche consiste à accueillir et écouter le symptôme, découvrir quelle est son intention positive (la valeur à satisfaire) et trouver de nouveaux moyens (autres que la maladie) de satisfaire cette intention. 

Le désir de mourir 

Lors de maladies chroniques, certains peuvent exprimer leur désir de mourir. C’est en fait bien souvent une partie d’eux qui «désire mourir», car cette partie est épuisée de se battre et que la mort leur paraît la seule issue possible pour trouver la paix. Comme si ces personnes avaient renoncé à trouver une meilleure façon de vivre, du fait de la présence d’une croyance que ce n’est pas possible, ou que ce n’est pas atteignable, ou qu’elles n’en sont pas capables, ou qu’elles ne le méritent pas. Dans cette situation, on cherchera à identifier l’intention positive de la partie qui « veut mourir » et d’y répondre de façon appropriée (recadrage en six étapes, changement de croyances…etc.) pour que la personne puisse disposer de nouveaux choix de satisfaire son intention, sans avoir besoin de mourir. 

La rapidité des résultats 

Nous devons laisser notre corps se guérir avec le temps dont il besoin. Il est donc inutile de pousser son corps à guérir, comme de le ralentir dans son rythme naturel. Notre inconscient saura le timing le mieux approprié à une guérison totale et complète.  Par contre il est erroné de croire que plus une maladie est sérieuse, plus elle prendra du temps à guérir. 

Le fonctionnement de notre physiologie implique un temps « nécessaire » d'auto-guérison ou d’auto-réparation. La présence de «marqueurs» d’amélioration est donc importante pour savoir si la guérison progresse de manière satisfaisante. Si le sujet dit « je sais maintenant que je veux guérir », c’est un indicateur des modifications des représentations. Il convient bien sur de laisser du temps à la guérison physiologique et biologique d’apparaître en gardant en tête les signes d’améliorations prévus. 

En cas d’aggravation des symptômes, ce qui se produit rarement avec ce processus selon Connirae, il convient de faire appel au médecin traitant. Il est parfois utile de reprendre l’étape 9 du protocole et de rechercher les objections à la guérison. Comme pour la grippe le processus naturel d’évolution comporte parfois une aggravation avant une amélioration. Si les résultats physiologiques n’apparaissent pas assez rapidement, il est utile de vérifier l’évolution des représentations mentales de la maladie. « Est-ce que vous imaginez maintenant votre blessure ou maladie de la même façon que vous imaginez votre expérience d’auto-guérison ?  Ressentez-vous les mêmes sensations positives ? » S’assurer également que le sujet dispose bien d’un exemple de problème de santé déjà guéri dans le passé. 

Rappelons que cette méthode, qui implique une active collaboration du sujet, ne convient certainement pas à toutes les situations médicales. Toute symptomatologie aigüe est du ressort des professionnels de santé. La solution médicale sera toujours privilégiée en premier. Et si la médecine s’est montrée sans ressource à un moment donné, gardons en tête que de nouvelles recherches font sans cesse apparaître de nouvelles possibilités thérapeutiques. Il y a bien sur des situations qui ne peuvent être guéries. Aucune technique ne va permettre à ce jour la croissance d’un nouveau membre après une amputation. Avant d’utiliser la stratégie d’auto-guérison, la question à se poser est la suivante « En complément du traitement médical, et au-delà des croyances limitantes du sujet qui fait une demande d’aide, est-il opportun de changer la manière de penser la maladie ? » S’il est utile de rester ouvert aux différentes manières de faciliter une guérison, il est utile de rappeler que la stratégie d’auto-guérison ne constitue en aucun cas une panacée. 

Quand les améliorations sont rapides, n’oubliez pas de remercier son corps d’avoir activé ses capacités naturelles de guérison. Puis s’assurer de bien conserver les habitudes de vie qui permettront au processus de guérison de se poursuivre, et qui éviteront la réapparition de la maladie. 

Collaborer au mieux avec le médecin 

Les professions médicales se doivent d’informer objectivement les patients de tous les aspects positifs et négatifs qui peuvent concerner la maladie, et ses évolutions possibles. C’est ce qu’ils font le plus souvent, mais parfois en faisant comme toute personne, des confusions entre informations et opinions. Si le médecin déclare : «80% des personnes atteintes de cette maladie meurent en l’espace de deux mois», il vous fait part d’informations statistiques générales sur des taux moyens de mortalité. Si le médecin dit : «Vous allez mourir dans les deux mois», il s’agit d’une opinion, d’une interprétation des données statistiques. Il a décidé de vous positionner dans les 80 % et non pas dans les 20% de ceux qui survivent à la maladie ?.

La manière dont les médecins délivrent les informations peut également impacter votre santé. Le médecin qui déclare : «Avec la prise de ce médicament, vous aurez probablement des douleurs gastriques dans les dix minutes qui suivent», vous prédit en fait l’apparition de ces désagréments comme s’il était certain qu’ils apparaîtrontEt ils vont bien apparaître si vous faites l’effort de vous représenter les désagréments de façon sensorielle. Un autre médecin dira « Ces effets secondaires peuvent parfois survenir chez quelques personnes » pour parler de quelque chose de général susceptible de survenir aux individus, et non d’une prédiction de ce qui vous arrivera à vous. Face à une prédiction (ou malédiction) médicale négative, il convient d’imaginer «quelqu’un d’autre» en train d’avoir les désagréments devant vous mais pas en vous. La dissociation permet de mieux comprendre les propos du médecin sans se programmer à vivre les désagréments annoncés.

Le rôle des affirmations de santé

Affirmer que «Les choses vont de mieux en mieux chaque jour» comme le préconisait Emile Coué ne sera pas d’une grande efficacité si l’information reste superficielle, générale et non sensorielle. L’affirmation a par contre de bonne chance d’être efficace si la linguistique de « Les choses vont de mieux en mieux… » s’accompagne de messages neurologiques (des informations sensorielles). Par exemple  « Comment saurez-vous que votre guérison est en cours ? Que verrez-vous, qu’entendrez vous, que ressentirez-vous ? » Les affirmations ont bien plus de chance de fonctionner, si elles sont traduites en informations sensorielles spécifiques, et si elles respectent l’écologie individuelle. D’autre part une telle affirmation ne prend pas en compte ou nie l’état présent de la maladie pour le substituer par un état désiré. Toute guérison est un processus ou un chemin de transformation qui part de l’état présent de la maladie, en définit l’intention positive, décline cette intention en état désiré, et définit les étapes à suivre.

Le sentiment de culpabilité 

En découvrant la rapidité et l’efficacité du processus d’auto-guérison, certains pourront se sentir coupable d’avoir laissé la maladie s’installer et de ne pas avoir agit suffisamment tôt. La culpabilité peut venir d’un biais cognitif qui confond la cause et le remèdeOn pense souvent à tort que si l’on peut se guérir en changeant sa façon de penser, le mode de pensée actuel est nécessairement à l'origine de la maladie. Cette manière de raisonner est fort discutable. Si un enfant se casse une jambe en tombant d’un arbre, son imprudence ou sa distraction ont peut être contribué à la cause, mais le remède consiste en une contention de la jambe par un plâtre. Etre capable de guérir quelque chose par notre manière de penser ne signifie pas que notre manière de penser a nécessairement causé la maladie, pas plus que le plâtre de l’enfant a causé la fracture de la jambe. Une maladie chronique peut être la conséquence d’habitudes de vie inappropriées et un mode de pensée a pu y contribuer.  Mais la plupart des maladies ont probablement des origines multiples. Parfois, il s’agit d’une «prédisposition» génétique à la maladie, ou de facteurs environnementaux, ou la pollution, les additifs alimentaires, l’alimentation, l’activité sportive, les blessures ou les maladies passées, le stress résultant d’une vie difficile. Et même si la pensée a contribué à créer une maladie, il est stupide de se culpabiliser de ne pas avoir eu dans le passé lointain un niveau de conscience que l’on possède dans le présent.

Il convient également de distinguer responsabilité et culpabilité. Prendre une part de responsabilité dans la survenue d’une maladie signifie se donner le pouvoir de changer ce qui a pu contribuer à l’apparition de la maladie et ce sur quoi j’ai un pouvoir. Par contre un sentiment de culpabilité n’aide absolument pas le processus de guérison. Ce qui est efficace, c’est d’encourager la guérison de son corps, quelle que soit la cause de la maladie, de coder la maladie vers sa guérison plutôt que vers son aggravation, et d’observer les réactions de son corps.

Le « comment » de la guérison est subjectif et individuel 

Selon les présupposés de la PNL, notre modèle du monde et unique, et nous avons donc une manière unique de coder nos expériences de la maladie et de la guérison. Ma manière de me guérir sera certainement différente de la vôtre.  "Si je prends ma manière de concevoir ma guérison et que je vous l’impose en rêve éveillé ou sous hypnose, elle vous conviendra ou pas'. Il convient donc de prendre le temps de déterminer ce qui fonctionne pour chaque personne, comment son cerveau code la guérison pour qu’elle puisse se manifester de façon durable. La PNL apporte des méthodes qui permettent cet apprentissage. 

L’influence de l’esprit sur le corps 

Les découvertes de la psycho-neuro-immunologie ont montré comment notre pensée influence notre santé et notre bien-être. On a longtemps considéré, du moins avec la pensée occidentale, l’esprit et le corps comme deux entités distinctes. Nous savons aujourd’hui que notre psyché (pensée et émotions) influence le système nerveux central qui communique directement avec le système immunitaire et endocrinien grâce à des neurotransmetteurs (5) Si les scientifiques poursuivent leurs travaux sur les mécanismes physiologiques objectifs qui interagissent entre le cerveau et le corps, la PNL poursuit la modélisation des processus subjectifs qui produisent un impact positif sur le corps et qui facilitent la guérison.

En 1975, Robert Ader et Nicholas Cohen (5) de l’Université de Rochester à New York ont démontré la capacité du système immunitaire des rats à être conditionné. Dans le traitement des rats, ils combinèrent un médicament immunosuppresseur en injection et une eau sucrée par de la saccharine. Quand après avoir reçu cette combinaison, les animaux ne reçurent plus que de la saccharine dans leur eau, les animaux montrèrent à nouveau une immunosuppression. Leur corps avait donc appris à supprimer la fonction immunitaire en réponse à la seule saccharine, après en avoir ingéré avec le produit immunosuppresseur. Les résultats ont été reproduits maintes fois, attestant leur validité. Ce fut la première expérience scientifique à montrer que le système immunitaire peut agir comme un organe sensoriel inconscient qui collecte les informations qui aident le corps à se réguler. Ce qui fait dire à Ader: "Les animaux savent ce qui est «bon» pour eux. Les signaux produits par le système immunitaire sont lus par le système nerveux central". 

Si nous avons le moyen de savoir ce qui est bon pour nous, c’est que nos systèmes sensoriels inconscients, tel que le système immunitaire, rassemble les informations nécessaires. Nous pouvons apprendre à devenir conscients de cette sagesse intérieure en portant davantage attention aux messages subtils que notre corps nous adresse sans cesse. 

Références


  1. Amour, Médecine et Miracles, de Bernie SIEGEL.

  2. «Loing Aïds Antiboise*, de Deborah M. BARNES. Science, 10 Juin 1988, p. 1407.

  3. Anatomie of an Illyés, de Norman COUSINS.

  4. The Healing Herat, de Norman COUSINS.

  5. «A Moléculaire Code Links Emotions, Mind and Heath*, Stephen S. HALL, Smithsonian, Juillet, 1989, pages 62-71.
** * 

Note des auteurs  : « La méthode présentée ne doit pas être considérée comme un traitement dont le but serait d’éliminer toute maladie spécifique ou tout dysfonctionnement physiologique. Elle propose une technique générale de maintien de la santé tout en respectant les traitements conventionnels des maladies. Cette méthode est proposée en complément du traitement médical et non pas en remplacement. 

Références 

Au cœur de l’esprit, Connirae et Steve Andreas 1994 Editions La Tempérance. Heart of Mind 1989 Real People Press 

Helping Your Body Heal, Steve Andreas’s NLP blog