Vivre centenaire en bonne santé

Vivre centenaire en bonne santé

Des équipes d’épidémiologistes et généticiens de l’université d’Edimbourg ont tenté d’identifier les clés d’une vie de centenaire en bonne santé. 

La méta analyse de 25 études menées en Australie, Europe et Amérique du Nord sur plus de 600.000 sujets, dont le patrimoine génétique a été décrypté et dont l’âge de décès des parents était connu, a permis d’identifier les relations entre facteurs génétiques et comportements associés à une meilleure longévité. Voici les principaux enseignements de cette étude

Les facteurs génétiques

L’hérédité joue un rôle et la génétique expliquerait près de 25 % de la variabilité de l’espérance de vie. Dans cette étude, les chercheurs ont découvert deux nouveaux « locus » (emplacement d’un gène sur un chromosome) associés à la longévité, en plus des trois déjà identifiés. Le premier, qui est lié au taux de cholestérol dans le sang, ôterait automatiquement 8 mois de vie, tandis que le second, lié au bon fonctionnement du système immunitaire, permettrait de vivre 6 mois de plus.

Les facteurs comportementaux qui diminuent la longévité

Le tabac : le tabagisme et les traits génétiques associés au cancer du poumon sont les facteurs ayant l’impact le plus fort sur le raccourcissement de la durée de vie. Fumer un paquet de 20 cigarettes par jour tout au long de sa vie diminuerait l’espérance de vie de 7 ans en moyenne. Mais cesser de fumer permettrait de regagner progressivement les années perdues. 

Les maladies chroniques : le diabète, une hypercholestérolémie, une maladie cardiovasculaire (et surtout coronarienne) diminuerait là encore l’espérance de vie.

Le surpoids : chaque point d’IMC (Indice de Masse Corporelle est un indicateur des risques liés au surpoids chez l’adulte) supérieur à la normale (au-dessus de 25) amputerait l’espérance de vie de 7 mois environ. Mais une perte de poids d’un kilo suffirait à regagner 2 mois de vie.

Les facteurs comportementaux qui augmentent la longévité

Le niveau d’éducation :  chaque année d’étude supérieure (après le baccalauréat) permettrait de gagner 11 mois d’espérance de vie.

L’attitude mentale : l’ouverture d’esprit, la curiosité favoriseraient également la longévité.

L’exercice physique : faire 30 minutes d'activité sportive par jour. Quelques promenades de dix minutes suffisent si vous n'êtes pas un grand sportif.

Sommeil : le manque de sommeil chez un adulte ou un enfant augmente le risque de maladies cardiaques, de cancer et de diverses pathologies. Il convient de dormir 7 à 8 heures par nui

Alimentation : une alimentation saine, composée de cinq fruits ou légumes par jour est essentielle pour rester en bonne santé.

Commentaires pour les coachs de santé

Les auteurs concluent qu’arrêter de fumer, avoir un niveau d’éducation élevé, une grande ouverture d’esprit, un HDL cholestérol élevé (le bon cholestérol) sont des facteurs positivement corrélés à l’espérance de vie.  le facteur "raison de vivre" ne semble pas avoir été exploré comme dans d'autres études.

Le premier enseignement est que notre génétique ne contribue que pour 25 % à notre santé et notre longévité.  Donc 75 % du reste nous appartient. Apprendre à tous âges à rester en forme apparaît ici comme un moyen évidente d'optimiser sa durée de vie. Donc un changement de croyance est utile : nous avons tous le potentiel à vivre vieux et en bonne santé; ou l'âge n'est pas synonyme de naufrage, à condition de le prévoir suffisament tôt.

Le second enseignement concerne les environnements géographiques (contextes ou pays) dans lesquels les recommandations ont le plus de chance d’être appliquées. Il faut en premier un pays capable de démocratiser l’éducation, de payer les retraites des personnes âgées pendant de longues années, et aussi de fournir des soins de santé efficaces et accessibles au plus grand nombre. L’ouverture d’esprit et la curiosité sont des privilèges de démocraties. Je ne pense pas que la curosité soit un facteur de longévité en Corée du Nord.

 «Il faut surtout noter que la longévité est plus grande dans les pays développés, qui jouissent d’un régime démocratique, d’un bon niveau d’éducation et d’un accès aux soins pour tous», dit Jean-Marie Robine démographe à l’INSERM . En d’autres termes, le mode de vie sain a plus de chance d’être appliqué dans un pays également sains. 

Sources

Peter K. Joshi et al., « Genome-wide meta-analysis associates HLA-DQA1/DRB1 and LPA and lifestyle factors with human longevity », Nature Communications, n° 8, octobre 2017.