Un environnement de travail toxique dans lequel la santé mentale des salariés n'est pas soutenue, est associé à un risque de dépression trois fois plus élevé.
Une étude australienne montre qu'il est posible de prévoir le nombre de nouveaux cas de dépression majeure, à partir d'indicateurs tels que les durées de travail, le climat de sécurité psychosocial et le niveau d'engagement au travail.
Cette étude visait à évaluer l'association entre les longues heures de travail, le climat de sécurité psychosociale (CSP) lié surtout au mode de management, l'engagement professionnel (EP) et les nouveaux symptômes de dépression majeure apparaissant au cours des 12 mois suivants. Le CSP est le climat de travail qui soutient la santé psychologique au travail.
L'étude a porté sur un échantillon initial de 3921 répondants. Les travailleurs indépendants, les travailleurs temporaires occasionnels, les personnes non classées, celles dont le temps de travail était inférieur à 35 heures (37% de 2850) et les participants présentant des symptômes de dépression majeure (6,7% de 1782) ont été exclus de l'étude. L'échantillon final était une cohorte basée sur la population de 1084 salariés à temps plein, suivis sur une période d'un an. Les résultats prévus et mesurés étaient les nouveaux cas de symptômes de dépression majeure.
Les résultats montrent que les longues heures de travail ne sont pas significativement liées aux nouveaux cas de symptômes de dépression majeure. Cependant, lorsque les cas de dépression légère ont été retirés, les catégories de salariés travaillant de 41-48 heures et plus de 55 heures de travail ont été positivement liées aux symptômes de dépression majeure. Une CSP faible était associée à un risque trois fois plus élevé de nouveaux symptômes de dépression majeure. La CSP n'était pas liée aux longues heures de travail, et les longues heures de travail n'ont pas servi de médiateur à la relation entre la CSP et les nouveaux cas de symptômes de dépression majeure.
La relation inverse entre le Climat de Sécurité Psychosociale (CSP) et les symptômes de dépression majeure était plus forte chez les hommes que chez les femmes. Des analyses supplémentaires ont montré que l'EP (Engagement professionnel) était positivement lié aux longues heures de travail. Les longues heures de travail (41-48 et plus de 55 heures) ont médié une relation positive entre l'EP et les symptômes de dépression majeure lorsque les cas légers de dépression ont été retirés.
Les résultats suggèrent qu'une faible CSP au travail et des heures de travail potentiellement longues (de 41-48 ; et plus 50 heures/semaine) augmentent le risque de nouveaux symptômes de dépression majeure. En outre, un Engagement Professionnel élevé peut augmenter les longues heures de travail et les symptômes de dépression majeure ultérieurs.
Commentaires pour les coachs de santé
Le stress au travail est bien source de maladies. Une étude de lOrganisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale du travail (OIT) montre que travailler plus de 55 heures par semaine augmenterait de 19 % le risque des décès dus aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux. SElon l’OMS, « maintenant que l’on sait qu’environ un tiers du total de la charge de morbidité estimée liée au travail est imputable aux longues heures de travail, cela en fait le premier facteur de risque de maladie professionnelle » Le stress au travail devient la première cause de problèmes de santé mentale !
Surcharge de travail, recherche de performances, manque de reconnaissance, peur de ne pas être à la hauteur du poste confié, supérieur hiérarchique trop exigent, injustices au sein d’une même équipe, harcelement moral, monotonie des tâches ou mutation dans une autre région, manques de communication, le stress au travail pourrait correspondre au manque de ressources dont disposent les salariés pour répondre aux demandes auxquelles ils sont soumis. Maintenant dans quelle mesure les salariés doivent t-il solliciter des ressources pour s'adapter à un environnement professionnel malade ? Comme le dit Krisnamurti, "ce n'est pas un signe de bonne santé de vouloir s'adapter à une société malade" Quel sens donner à une surcharge de travail dans un environnement managérial toxique... à part mourir plus jeune après plusieur burnout ? Votre ego vous dira qu'il faut continuer à travailler dur pour assurer votre sécurité financière, votre évolution professionnelle.. Votre âme vous dira qu'il y a pour vous un but plus grand dans votre vie que de vous tuer au travail. Votre âme vous aidera à développer une nouvelle perception de votre environnement professionnel, ou prendre conscience qu'il est temps de vous reconnecter avec vos rêves et vos passions.
Sources
“Predicting new major depression symptoms from long working hours, psychosocial safety climate and work engagement: a population-based cohort study” by Amy Zadow et al. BMJ Open