Santé et bonheur sont interdépendants

Santé et bonheur sont interdépendants

La phrase  « J'ai décidé d'être heureux, parce que c'est bon pour la santé » attribuée à Voltaire a t-elle à une réalité scientifique ?  De nouvelles recherches viennent s'ajouter aux preuves de plus en plus nombreuses que le bonheur n'est pas seulement agréable, mais qu'il est aussi bon pour la santé physique.

Une bonne santé et une vision heureuse de la vie peuvent sembler des objectifs tout aussi valables mais le plus souvent perçus comme indépendants. Cependant, des recherches de plus en plus nombreuses confirment qu'une vie heureuse peut avoir un impact très réel sur votre bien-être physique.

De nouvelles recherches publiées dans la revue Psychological Science montrent que les interventions psychologiques réalisées en ligne et directement avec la personne - des tactiques spécifiquement conçues pour stimuler le bien-être subjectif - ont des effets positifs sur la santé physique déclarée. Les interventions en ligne et en personne ont été tout aussi efficaces.

"Bien que des études antérieures aient montré que les personnes les plus heureuses ont tendance à avoir une meilleure santé cardiovasculaire et des réponses du système immunitaire meilleures que leurs homologues moins heureuses", a déclaré Kostadin Kushlev, professeur au département de psychologie de l'université de Georgetown et l'un des auteurs de l'article, "notre recherche est l'un des premiers essais contrôlés randomisés à suggérer que l'augmentation du bien-être psychologique, même chez des adultes généralement en bonne santé, peut avoir des effets bénéfiques sur leur santé physique".

Pendant six mois, Kushlev et ses collègues de l'université de Virginie et de l'université de Colombie britannique ont examiné comment l'amélioration du bien-être subjectif des personnes non hospitalisées oet ne suivant pas de traitement médical affectait leur santé physique. Un groupe de 155 adultes âgés de 25 à 75 ans ont été assignés au hasard soit à une condition de contrôle sur liste d'attente, soit à une intervention psychologique positive de 12 semaines portant sur trois sources différentes de bonheur : "Core Self," the "Experiential Self," and the "Social Self." 

Les 3 premières semaines du programme se sont concentrées sur le "Core Self", aidant les individus à identifier leurs valeurs, leurs forces et leurs objectifs personnels. Les 5 semaines suivantes se sont concentrées sur le "moi expérientiel", portant sur la régulation des émotions et la pleine conscience. Cette phase a également donné aux participants des outils pour identifier les schémas de pensée inadaptés. Les quatre dernières semaines du programme ont porté sur le "moi social", en enseignant des techniques pour cultiver la gratitude, favoriser des interactions sociales positives et s'engager davantage dans leur communauté.

Le programme, appelé Enduring Happiness and Continued Self-Enhancement (ENHANCE), consistait en des modules hebdomadaires soit dirigés par un clinicien formé, soit complétés individuellement à l'aide d'une plateforme en ligne personnalisée. Aucun des modules n'était axé sur la promotion de la santé physique ou des comportements de santé, tels que le sommeil, l'exercice ou l'alimentation.

Chaque module comprenait une leçon d'une heure avec des informations et des exercices, un devoir hebdomadaire de rédaction, comme la tenue d'un journal, et un volet comportemental actif, comme la méditation guidée. "Toutes les activités reposaient sur l'utilisation d'outils dont l'efficacité est démontrée dans l'augmentation du bien-être subjectif", a noté Kushlev. À la fin du programme, les participants ont reçu des évaluations individuelles et des recommandations sur les modules qui seraient les plus efficaces pour améliorer leur bonheur à long terme. Trois mois après la fin de l'essai, les chercheurs ont effectué un suivi auprès des participants pour évaluer leur bien-être et leur santé.

Les participants qui ont bénéficié de l'intervention ont fait état de niveaux croissants de bien-être subjectif au cours des 12 semaines du programme. Ils ont également déclaré moins de jours de maladie que les participants témoins tout au long du programme et 3 mois après sa fin. Le mode d'intervention en ligne du programme s'est avéré aussi efficace que le mode directement en face à face dirigé par des animateurs formés.

"Ces résultats montrent que de telles interventions peuvent être étendues de façon à toucher davantage de personnes dans des environnements tels que les campus universitaires afin d'accroître le bonheur et de promouvoir une meilleure santé mentale chez les étudiants", a déclaré M. Kushlev.

Commentaires pour les coachs de santé

Tout accompagnement en matière de santé devrait donc dépasser le simple objectif de la disparition du symptôme, et devrait focaliser l'attention du client sur les questions de bien être et la vie qu'il souhaite mener. Dans une optique systémique, la définition d'une intention de bien être contribue grandemant à mobiliser les ressources du client pour enclencher un processus de guérison. Dans un SCORE, le bien être se situe au niveau de l'Effet. 

Sources 

Kostadin Kushlev, Samantha J. Heintzelman, Lesley D. Lutes, Derrick Wirtz, Jacqueline M. Kanippayoor, Damian Leitner, Ed Diener. Does Happiness Improve Health? Evidence From a Randomized Controlled Trial. Psychological Science, 2020; 31 (7): 807 DOI: 10.1177/0956797620919673

Association for Psychological Science. "Health and happiness depend on each other." ScienceDaily. ScienceDaily, 22 July 2020. <www.sciencedaily.com/releases/2020/07/200722170142.htm>.