Des travaux récents de l’Université du Texas à San Antonio montrent que des adultes stressés âgés de 40 à 50 ans, présentent par rapport à leurs pairs non stressés, des niveaux plus élevés de cortisol (hormone du stress), des scores plus bas pour la mémoire et d’autres tâches cognitives. L’augmentation du taux de cortisol sanguin est associée à une réduction des volumes cérébraux. Le stress a donc une signature cérébrale chez les adultes d’âge moyen.
Cette étude avait pour objectif de mieux comprendre l’impact du stress de la vie moderne sur le vieillissement cognitif. Le cortisol affectant de nombreuses fonctions, il apparaissait important de définir plus précisément comment des niveaux élevés pouvaient affecter le cerveau. Pour le Dr Sudha Seshadri, professeur de neurologie et fondateur de l’Institut Glenn Biggs pour la maladie d’Alzheimer et les maladies neurodégénératives : « Nous savons que chez les animaux, le stress peut entraîner un déclin cognitif. Dans notre étude, nous montrons également que des niveaux de cortisol plus élevés le matin sont associés à une détérioration de la structure du cerveau et de la cognition ». Chez les humains les résultats sont souvent contradictoires, et aucune étude n’a porté sur un grand nombre de personnes jeunes et en bonne santé.
L’étude a été réalisée chez 2.231 participants d’un âge moyen de 48 ans, à partir de la cohorte du Framingham Heart. 2.018 participants ont eu une IRM pour mesurer le volume du cerveau, et une évaluation du taux sanguin de cortisol sanguin le matin à jeun (entre 7h30 et 9h00) dont le niveau varie tout au long de la journée.
Les résultats montrent, chez les participants d’âge moyen ayant des taux élevés de cortisol ; d’une part une altération des fonctions cognitives de la mémoire et de l’attention ; et d’autre part un rétrécissement de la taille du cerveau avec une altération plus importante de la substance blanche, constituée des prolongements des neurones et impliquée dans la transmission des informations. Les effets sont plus importants chez les femmes que chez les hommes, peut-être parce que celles-ci sont en général plus « sensibles » aux hormones glucocorticoïdes dont fait partie le cortisol. Ces modifications biologiques et structurelles sont observables bien avant l’apparition de tout symptôme. Le fait d’être porteur du gène APOE4, un facteur de risque génétique des maladies cardiovasculaires et de la maladie d’Alzheimer ne s’avère pas associé à un taux de cortisol plus élevé.
Les conclusions de l’étude invitent les patients ayant des taux élevés de cortisol, à bénéficier des thérapies reconnues en matière de réduction du stress, comme par exemple dormir suffisamment et faire de l’exercice. Pour le Dr Sudha Seshadri, « Le rythme plus rapide de la vie actuelle signifie probablement plus de stress, et lorsque nous sommes stressés, les taux de cortisol augmentent, car c’est notre réponse au combat ou à la fuite. Lorsque nous avons peur, quand nous nous sentons menacés de quelque manière que ce soit, nos niveaux de cortisol augmentent. Il n’est jamais trop tôt pour penser à réduire le stress ».
Commentaires pour les coachs de santé
Il n’y a pas de développement de l’autonomie d’une personne, sans un cadre de sécurité ou de protection. Il n’y a donc pas de changement d’habitudes comportementales (sommeil, exercice, alimentation…etc.) sans une réduction du niveau de stress. La gestion du stress précède toutes autres interventions
Référence :
Neurology (In Press) UT Health 24 0ct, 2018 Study: Stress can impair memory, reduce brain size in middle age