Se focaliser sur son bien-être peut faciliter l’amélioration de la santé physique et mentale, en particulier chez les personnes souffrant de maladies chroniques.
GENIAL Science est un projet de recherche collaborative de l'université de Swansea Bay (SBUHB). Composé d'universitaires, de cliniciens, d'étudiants en doctorat et en maîtrise, il s'engage à faire progresser la théorie et la pratique du bien-être. Selon le professeur : "La société est confrontée à plusieurs défis majeurs interdépendants ayant un impact de plus en plus profond sur la santé mondiale. Il nous incombe, dans le secteur universitaire et de la recherche, d'œuvrer à la résolution de ces défis afin de promouvoir la santé et le bien-être des individus, des communautés et de la planète.
"Nous avons identifié l'importance qu’il y a à promouvoir le bien-être lorsque l'on cherche à améliorer la santé, en particulier pour les personnes vivant avec des maladies chroniques dont les conditions doivent être gérées et pour lesquelles la guérison est rarement une option."
Dans leur article, le professeur Kemp et le Dr Zoe Fisher, psychologue clinique consultant de l'Académie de la santé et du bien-être de l'université, décrivent le cadre transdisciplinaire GENIAL qu'ils ont développé pour aider à comprendre et à améliorer la "santé globale".
GENIAL est un cadre biopsychosocial, directement relié à un contexte plus large intégrant des facteurs sociostructurels, dont la négligence a eu des implications majeures pour les interventions visant à promouvoir (la santé et) le bien-être. L'acronyme GENIAL fait référence aux relations entre la Génomique, l'Environnement, le Nerf vague, l'Interaction sociale, la régulation Allostatique et la Longévité. Le mot "genial" signifie également "amical et joyeux" en anglais, ce qui reflète l'impact important des relations sociales et de la communauté sur la santé et le bien-être de l'homme. Le modèle met l'accent sur les aspects fondamentaux que tout modèle transdisciplinaire de bien-être en devenir doit englober et transcender. Ces domaines comprennent l'individu (dont un esprit équilibré et un corps sain), la communauté (les liens sociaux), l'environnement (lien avec la nature), les changements sociétaux positifs et les facteurs sociostructurels.
Le bien-être : il est défini à partir d'une perspective écologique biopsychosociale, mettant l'accent sur la connexion à soi, aux autres et à la nature, ce qui peut refléter un besoin psychologique fondamental, soutenu par la fonction vagale en tant que ressource psychologique de connexion. Le bien-être individuel apporte des bases solides au bien-être collectif et planétaire, conformément à la théorie de l'écologie sociale et à la pensée systémique.
La connexion à soi-même (le domaine Individuel). La capacité de changement positif individuel est mise en évidence en se concentrant sur un "esprit équilibré" et un "corps sain". GENIAL souligne l'importance des émotions positives et négatives pour le bien-être et les changements de comportement.
La connexion aux autres (le domaine communautaire). L'accent est mis sur les liens sociaux et les relations comme moyen d'accéder à la santé et au bien-être, en soulignant que la "parenté" est un besoin psychologique fondamental. La théorie de l'autodétermination et de l'auto-identité sont des influences clés. La théorie polyvagale fournit un cadre biopsychosocial pour la parenté. Les liens entre les relations sociales positives, la santé physique et la longévité sont particulièrement pertinents dans ce domaine, tout comme les déterminants sociaux de la santé.
La connexion à la nature (domaine de l'environnement). L'accent est mis sur le lien entre la nature et le bien-être. La connexion à la nature répond sans doute à un besoin psychologique fondamental. Les principales théories portent sur la biophilie, la réduction du stress et la restauration de l'attention. Les émotions positives et négatives liées à la terre relient les individus à l'environnement. Ce domaine englobe également la psychologie positive existentielle (par exemple, le sens de la vie), la psychologie du climat (par exemple, comment faire face aux émotions difficiles associées au défi climatique) et le nouveau concept de "bien-être planétaire", qui fait valoir le "plus haut niveau de bien-être possible".
Le changement comportemental durable. (L’extension du comportement au changement sociétal). Les composantes d'un changement de comportement réussi sont notamment le motif de changement, la volonté, l'habitude, les ressources, les influences environnementales et sociales. Les théories sont celles de l'autodétermination et de la satisfaction des besoins psychologiques fondamentaux. Le changement individuel sociétal (par exemple, le bénévolat, l'activisme) s'appuie sur la théorie du changement de comportement et de la fixation d'objectifs, malgré les défis sociétaux et les contraintes sociostructurelles, que les actions individuelles peuvent contribuer à résoudre.
Facteurs sociostructurels et contextuels. Le bien-être est intégré, limité et facilité par une série de facteurs (par exemple, sociaux, politiques, économiques) et de contextes (culturels et historiques). La prise en compte des facteurs sociostructurels dans les domaines individuels (par exemple, la santé, l'éducation, le logement abordable), communautaires (par exemple, les préoccupations sociétales en matière de droits de l'homme, de justice et de démocratie) et environnementaux (par exemple, les systèmes naturels de la Terre) constitue la base d'un changement culturel vers un changement positif.
Le professeur Kemp déclare : "Nous montrons comment notre théorie a été appliquée pour améliorer la "santé globale" dans diverses populations, notamment des étudiants universitaires et des personnes vivant avec des maladies chroniques." L'article décrit comment la science GENIALE a conduit à :
1) Un recadrage de la construction complexe du bien-être - souvent décrit comme un "problème complexe" - facilitant des opportunités autrement manquées ;
2) Une expérience étudiante améliorée grâce à un module de science du bien-être proposé à l'école de psychologie qui cherche à promouvoir un sentiment de connexion avec soi-même, les autres et la nature ; et,
3) L'amélioration de la santé et du bien-être par le biais de partenariats stratégiques, en surmontant le travail en silo qui a précédemment limité les possibilités d'améliorer la santé et le bien-être.
4) Les travaux de l'équipe, financés par Health and Care Research Wales, ont permis au Dr Fisher de recevoir récemment le prestigieux prix Advancing Health Care pour sa contribution exceptionnelle à la recherche.
Le professeur Kemp ajoute : "Nous avons posé les bases d'un modèle scientifique transdisciplinaire du bien-être qui offre un potentiel jusqu'ici sous-exploité pour promouvoir la "santé globale" des individus, des communautés et de la nature, dans le contexte des nombreux défis majeurs auxquels l'humanité est confrontée, notamment les catastrophes climatique."
Commentaires pour les coachs de santé
Avec ces travaux scientifiques, la santé dite globale ou "hollistique" sort enfin du champ des médecines alternatives. Si le bien être est reconnu comme facteur d'amélioration de la santé physique et mentale, en particulier dans les maladies chroniques, la question centrale est de savoir comment développer ce sentiment de bien-être. Les résultats de cette étude montrent que le développement du bien-être implique une vision transdisciplinaires des facteurs pouvant contribuer à ce bien-être. Le monde de la santé de demain va voir émerger de nouvelles professions, par exemple des spécialistes de santé globale. Les coachs de santé y ont certainement leur place.
Sources
Wellbeing, Whole Health and Societal Transformation: Theoretical Insights and Practical Applications by Andrew H Kemp et al. Global Advances in Health and Medicine
Experts Emphasize the Role of Wellbeing in Human Health ; Neuroscience News Psychology·January 29, 2022;