Habitudes de vie et prévention des maladies chroniques 

Habitudes de vie et prévention des maladies chroniques 

Quatre habitudes de vie peuvent diminuer le risque de survenue de maladies chroniques majeures

Quelles sont les habitudes de vie qui ont le plus d’impact sur la prévention des maladies chroniques majeures, telles que les pathologies cardiovasculaires, le diabète et les cancers ?  C’est  l’objet de l’étude EPIC (European Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition-Potsdam study) qui a porté sur une population de 23000 personnes suivies sur une période moyenne de 8 ans. Les résultats montrent que la réduction du risque relatif de développer des maladies chroniques majeures est associée à quatre modes de vie sains chez les adultes allemands.

La méthodologie: l’étude a utilisé les données de 23 153 participants allemands âgés de 35 à 65 ans issus de l'étude européenne Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition-Potsdam. Les personnes incluses présentaient des cas confirmés de diabète sucré de type 2, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral et de cancer. Les quatre facteurs (habitudes de vie) dont l’impact a été évaluée sont les suivantes : ne jamais fumer, avoir un indice de masse corporelle inférieur à 30 (calculé comme le poids en kilogrammes divisé par la taille en mètres carrés), la pratique d’une activité physique de 3,5 h/semaine ou plus, et l’adhésion à des principes d'alimentation saine (consommation élevée de fruits, de légumes et de pain complet et faible consommation de viande). Les 4 facteurs ont été quantifiés (sain : 1 point ; malsain : 0 point) et additionnés pour former un indice allant de 0 à 4.

Les résultats : au cours d'un suivi moyen de 7,8 ans, les participants de l’année 2006 ont développé les pathologies suivantes : un diabète d'apparition récente (3,7 %), un infarctus du myocarde (0,9 %), un accident vasculaire cérébral (0,8 %) ou un cancer (3,8 %). Moins de 4 % des participants ne présentaient aucun des facteurs de santé, la plupart en présentaient 1 à 3 et environ 9 % en présentaient 4. Après ajustement des résultats en fonction de l'âge, du sexe, du niveau d'éducation et de la situation professionnelle, le ratio de risque de développer une maladie chronique diminue progressivement à mesure que le nombre de facteurs de santé augmente. Les participants présentant les quatre facteurs de base avaient une diminution de risque de 78 % (intervalle de confiance [IC] de 95 %, 72 % à 83 %).

Pour les autres maladies chroniques les réductions du risque associées aux quatre facteurs de santé sont les suivantes

Pathologie

Diminution du risque 

Intervalle de confiance

Diabète

93 %

IC de 95 %, 88 % à 95 %

Infarctus du myocarde

81 %

IC de 95 %, 47 % à 93 %

AVC

50 %

IC de 95 %, -18 % à 79 %]

Cancer

36 %

IC de 95 %, 5 % à 57 %])

L’étude conclut que l'adhésion à quatre modes de vie sains peut avoir un impact important sur la prévention des maladies chroniques.

Commentaires pour les coachs de santé

Cette étude démontre clairement les bénéfices importants de quelques habitudes de vie sur la prévention des maladies chroniques. Si les professions médicales et les campagnes de santé publique en recommandent l’usage, ces changements de comportements ne sont pas encore généralisés, comme en témoignent les statistiques médicales sur les maladies chroniques. Il est évident que les individus ont beaucoup de mal à installer des habitudes de vie plus saines dans leur vie, même s’ils en comprennent les avantages.  Pour paraphraser Einstein, « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème »  Cela signifie que pour changer des comportement il convient de travailler sur les pensées d’un niveau plus élevé d’abstraction. 

Quand un comportement pose problème, on travaillera au niveau des stratégies mentales qui produisent les comportements inadaptés. Pour que la personne puisse adopter les stratégies de vie plus saines, il convient qu’elle s’en donne la permission (niveau des croyances) et qu’elle en ait envie (niveau des valeurs). Et enfin pour que ces nouvelles permissions et motivations puissent permettre la mise en place des stratégies mentales, il convient que ces dernières puissent s’intégrer dans le concept de soi (identité) de l’individu.   Prescrire de nouvelles habitudes de vie est du champ de responsabilité des professionnels de santé. Faire en sorte que ces habitudes de vie sont réellement mises en œuvre est de la responsabilité du client, ce qui nécessite bien souvent l’accompagnement d’un coach de santé. 

Sources : 

Healthy living is the best revenge: findings from the European Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition-Potsdam study- Earl S Ford  1 , Manuela M Bergmann, Janine Kröger, Anja Schienkiewitz, Cornelia Weikert, Heiner Boeing- Arch Intern Med. 2009 Aug 10;169(15):1355-62.  doi: 10.1001/archinternmed.2009.237.