Booster son optimiste pour une meilleure santé et longévité

Booster son optimiste pour une meilleure santé et longévité

L'optimisme est un facteur de santé et de longévité, et c'est une attitude mentale qui peut s'apprendre. 

De nombreuses études ont montré une forte association entre des niveaux élevés d'optimisme et la réduction du risque de pathologies telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les troubles cognitifs. Plusieurs études ont également établi un lien entre l'optimisme et une plus grande longévité.

L'une des plus récentes a été réalisée par des chercheurs de la T.H. Chan School of Public Health de Harvard en collaboration avec des collègues d'autres universités. Cette étude a montré que les femmes âgées aqui avaient les meilleurs niveaux d'optimisme vivaient en moyenne 4,4 ans de plus que celles ayant obtenu les plus mauvais résultats. Ces résultats sont valables pour toutes les origines ethniques.

Les experts expliquent le bénéfice de l'optimisme sur la santé par le fait que les sujets optimistes font plus facilement face aux défis du quotidien et auront moins tendance au stress que ceux qui montrent une attitude plus négative. Les personnes optimistes sont plus susceptibles de manger sainement, de faire de l'exercice, et de bénéficier de l'aide d'un solide réseau famillial et amical. De plus, les personnes optimistes ont tendance à s'engager plus efficacement dans la résolution des problèmes et à mieux réguler leurs émotions.

Il y a bien sur une boucle de feeedback, car les individus en bonne santé et ayant une bonne qualité de vie sont plus susceptibles d'être optimistes. Mais l'optimisme ne se limite pas à ceux qui vont bien. Nous connaissons tous des personnes qui restent optimistes avec leur maladie ou leur handicap. Des études suggèrent que l'optimisme est un trait génétiquement héréditaire et qu'il peut être cultivé par des interventions concertées.

À quoi ressemble l'optimisme dans la pratique ? Pour trouver des réponses, les auteurs de l'étude ont échangé avec plusieurs personnes âgées qui se disent optimistes mais qui ne considèrent pas cette caractéristique comme allant de soi. Au contraire, c'est un choix qu'elles font chaque jour.

Patricia Reeves, 73 ans, Oklahoma City. "J'ai eu une vie assez bonne, mais j'ai eu ma part de traumatismes, comme tout le monde", a déclaré Reeves, une veuve depuis sept ans qui vit seule. "Je pense que c'est ma foi et mon optimisme qui m'ont permis de m'en sortir". Longtemps enseignante et directrice d'école, Reeves s'est retirée pour s'occuper de ses parents et de son second mari, avant leur décès. Pendant la pandémie de COVID-19, dit-elle, "j'ai développé ma spiritualité." Quand je lui ai demandé ce que signifiait l'optimisme pour elle, Mme Reeves a répondu : " Vous pouvez voir le bon côté de chaque situation, ou vous pouvez voir le négatif. Lorsque quelque chose ne se passe pas comme je le souhaite, je préfère me demander : "Qu'est-ce que j'apprends de cette situation ? Quel rôle ais-je joué dans cette situation, et est-ce que je répète des modèles de comportement ? Comment puis-je changer ?"

En ce qui concerne les défis qui accompagnent le vieillissement, la perte d'amis et des membres de la famille, et les problèmes de santé, Mme Reeves parle d'optimisme et d'une attitude positive qui lui permet de continuer. "Vous ne passez pas votre temps à vous concentrer sur votre santé ou à penser à vos maux et douleurs. Vous les prenez comme un fait, puis vous les laissez partir", a-t-elle déclaré. "Ou si vous avez un problème que vous pouvez résoudre, vous trouvez comment le résoudre, et vous passez aà autre chose." "Il y a toujours quelque chose dont on peut être reconnaissant, et on se concentre là-dessus".

Grace Harvey, 100 ans, LaGrange, Géorgie. "Je cherche à ce que le meilleur se produise en toutes circonstances", a déclaré Harvey, enseignante à la retraite et baptiste dévouée. "Vous pouvez vous sortir de n'importe quelle situation avec l'aide de Dieu". Ses parents, un agriculteur et une enseignante en Géorgie, gagnaient à peine de quoi s'en sortir. "Même si vous nous catégorisez comme pauvres, je ne me considérais pas comme telle", dit-elle. "Je me considérais simplement comme bénie d'avoir des parents qui faisaient de leur mieux". Aujourd'hui, Harvey vit dans un mobile home et enseigne à l'école du dimanche. Elle ne s'est jamais mariée ni n'a eu d'enfants, mais elle était entourée de membres de sa famille et d'anciens élèves lors de la fête organisée pour son 100e anniversaire en octobre. "N'ayant pas ma propre famille, j'ai pu être proche de nombreuses autres personnes", a-t-elle déclaré. "Je suis reconnaissante envers Dieu de m'avoir permis de vivre aussi longtemps : Je veux toujours être là pour aider quelqu'un."

Ron Fegley, 82 ans, Placer County, Californie. "Je suis positif quant à l'avenir parce que je pense qu'à long terme, les choses continuent de s'améliorer", a déclaré Fegley, un physicien à la retraite qui vit dans les contreforts de la Sierra Nevada avec sa femme. "La science est une partie très importante de ma vie, et la science est toujours sur la voie du progrès", a-t-il poursuivi. "Les gens peuvent avoir de mauvaises idées pendant un certain temps, mais finalement de nouvelles expériences et données viennent corriger les choses." Fegley s'occupe d'un petit verger où il cultive des pêches, des cerises et des poires. "Nous ne savons pas ce qui va se passer ; personne ne le sait", m'a-t-il dit. "Mais nous apprécions notre vie actuelle, et nous allons simplement continuer à en profiter autant que possible".

Anita Lerek, plus de 65 ans, Toronto. "J'étais une personne très troublée plus jeune", a déclaré Lerek, qui a refusé de donner son âge exact. "Une partie de cela est dû au fait que mes parents étaient des survivants de l'Holocauste et que la joie n'était pas une partie importante de leur vie. Ils ont beaucoup lutté, et j'étais pleine de ressentiments". Lorsque je l'ai interrogée sur l'optimisme, Lerek a décrit l'exploration du bouddhisme et l'apprentissage de la responsabilité de ses pensées et de ses actions. "Le mien est un optimisme cultivé", m'a-t-elle dit. "Je vais dans mes livres, par exemple sur les enseignements bouddhistes, le Talmud, car ils m'ont beaucoup appris. Vous affrontez tous vos démons, et vous cultivez un jardin de sagesse, de projets et de connexions émotionnelles." À ce stade de la vie, "je suis reconnaissante vis-à-vis de chaque moment, de chaque expérience, parce que je sais que tout peut s'arrêter à tout moment", a déclaré Lerek, avocat et entrepreneur qui écrit de la poésie et travaille toujours à temps partiel. "Cela se résume à : "Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ?". Je choisis la plénitude."

Katharine Esty, 88 ans, Concord, Massachusetts. Lorsqu'elle est tombée dans un marasme après avoir eu 80 ans, elle a cherché un guide pour savoir à quoi s'attendre pour la décennie à venir. Comme il n'en existait pas, elle a écrit le livre "Eightysomethings : A Practical Guide to Letting Go, Aging Well, and Finding Unexpected Happiness". Pour ce projet, Esty, psychologue sociale et psychothérapeute, a interviewé 128 personnes octogénaires. "Plus je parlais avec les gens, plus je devenais heureuse", m'a-t-elle dit. "Les gens faisaient des choses intéressantes, menaient des vies intéressantes, même s'ils devaient faire face à de nombreuses pertes. "Non seulement j'apprenais des choses, mais le fait d'avoir ce but et ce centre d'intérêt m'apportait énormément de joie. Ma vision de ce qui était possible au cours de la vieillesse s'est considérablement élargie." Une partie de ce qu'Esty a appris est l'importance de "laisser aller notre vision intérieure de ce que notre vie devrait être et d'être ouvert à ce qui se passe réellement."

Par exemple, après une opération de l'estomac l'année dernière, Esty a eu besoin d'une thérapie physique et a dû utiliser un déambulateur. "Je m'étais toujours enorgueillie d'être une personne très active, et j'ai dû accepter ma vulnérabilité", a-t-elle déclaré. De même, son compagnon de 87 ans pensait passer sa retraite à pêcher dans le Maine, mais il ne peut plus marcher correctement, et ce n'est pas possible. "J'en suis venue à penser que l'on choisit son attitude, et l'optimisme est une attitude", a déclaré Mme Esty, qui vit dans une communauté de retraités. "Maintenant que j'ai 88 ans, ma tâche est de vivre dans le présent et de croire que les choses iront mieux, peut-être pas de mon vivant mais dans des décennies. La vie va prévaloir, le monde va continuer, c'est une sorte de confiance, je pense."

Commentaires pour les coachs de santé

Un examen de 15 études, mené auprès de plus de 200 000 participants montre que les optimistes ont 35 % moins de risques de maladies cardiaques et ont 14 % de moins de risques de mourir prématurément. Ils obtiennent également de meilleures récupérations après une chirurgie et ont moins de complications post-opératoires. Les personnes optimistes auraient une meilleure résilience face au stress et à l’échec.

Pour moi, l'optimisme facilite la santé en permettant de se penser en bonne santé. Car on ne peut changer un état de maladie si la conscience reste focalisée sur la maladie, au lieu de se focaliser sur ce qu'on voudrait avoir à la place. Pour pouvoir être optimiste à propos de notre santé, nous devons d'abord acquérir une carte mentale de notre santé, et une capaciter à s'imaginer en bonne santé. Je pense que l'optimisme fait appel à quelques métaprogrammes (schémas cognitifs) clés très liés aux déclencheurs de notre motivation
1) La capacité à voir ce qui est présent dans une situation (match) au lieu de voir ce qui est absent (mismatch)
2) La capacité à diriger son attention vers ce que nous voulons obtenir (Aller-vers) plutôt que vers ce que nous voulons éviter (S'éloigner de)
3) la capacité à penser que notre état de santé présent et futur est plus déterminé par les valeurs qui guident ma vie (schéma option) que par la suite des événements de mon histoire personnelle (schéma procédure), afin de sortir du déterminisme de son passé, ou du sentiment de permanence dirait les Bouddhistes
La bonne nouvelle est que ces schémas de santé peuvent de développer. L'optimisme consiste donc à penser que malgré les difficultés de la vie, chaque nouvelle journée peut nous apporter de bonnes et nouvelles choses. Le Bouddhisme ajouterait qu'il faut aussi adopter le principe de l'impermanence. Voilà une nouvelle spécialité pour les Coach de santé spécialisé : expert en développement de l'optimisme !

Sources

Are you an optimist? Could you learn to be? Your health may depend on it by Judith Graham ; Medical x press December 20, 2022 ;